Des panneaux photovoltaïques pour financer la culture du ginseng

Faire pousser du ginseng en terre méridionale : c'est le pari de France Ginseng, qui vient d'en planter trois hectares à Seysses. Venue d'Asie, la racine de cette plante est utilisée à des fins pharmaceutiques. Des panneaux solaires financeront la culture du ginseng en attendant qu'il arrive à maturation, pendant 4 ans. L'électricité produite sera ensuite revendue.

« C'est un pari, reconnaît Guy Delrieu, président associé de France Ginseng, mais un pari moins risqué qu'on pourrait croire, car nous savons que le ginseng peut pousser ici. Nous avons fait des études avec Agrimip Innovation, nous nous sommes rendus en Chine, et tous les spécialistes du ginseng nous disent que les conditions de culture ici sont favorables. »

S'il réussit, le pari de Seysses pourrait rapporter gros aux quatre associés de France Ginseng : c'est la plante médicinale la plus consommée dans le monde, avec un marché qui avoisinerait les 196 millions d'euros, dont 2 millions en France. A terme, la récolte de l'exploitation devrait permettre de produire environ 6 tonnes de ginseng, soit 1 à 1,5 tonnes par an pour une valeur d'environ 80.000 €. Cela représente chaque année 0,6 % des importations européennes et 4 % des importations françaises.

Encore faudra-t-il être patient. Car pour arriver à maturation, le ginseng a besoin de se développer pendant quatre ans, ce qui amène les coûts d'exploitation « à 12.000 € par an et par hectare ». Un coût « prohibitif pour beaucoup d'agriculteurs, qui préfèrent des cultures au rendement plus immédiat et moins coûteux », poursuit Guy Delrieu. La solution ? Le ginseng mûrissant à l'ombre, les 32.000 m2 de l'exploitation de Seysses ont été recouverts... de panneaux photovoltaïques.

Destinée à la revente, « l'électricité produite nous permettra de financer la culture du ginseng », France Ginseng espérant atteindre les 4,3 mégawatts par an. Au total, ce sont 22,5 millions d'euros qui ont été investis par la société dans cette centrale solaire, dont la petite société espère tirer un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros par an. Un autre site de 3 hectares devrait voir le jour début 2011 à Bellegarde, dans le Gard.

Simon Castéran

En photo : Guy Delrieu, président associé de France Ginseng (© DR)

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