Les stations de ski pyrénéennes ont investi plus de 40 millions d'euros pour rénover leurs installations et accueillir le public lors de la prochaine saison, qui devrait débuter début décembre.

L'année 2011 sera « l'année des Pyrénées » : ainsi en a voulu le Conseil régional. Le nouveau président de la Confédération pyrénéenne du tourisme, Marc Carballido, également vice-président de la Région en charge de la montagne, envisage déjà de marquer cette année grâce à de nombreux événements, dont une grande randonnée qui partirait de plusieurs points des Pyrénées pour se rejoindre en un point unique. C'est dire si la valorisation du massif pyrénéen ne s'arrête pas à la saison de ski : toute l'année, une campagne publicitaire tentera de séduire le chaland à Paris, Madrid ou Londres. Reste un équilibre financier à trouver : les comptes de la Confédération pyrénéenne du tourisme sont « fragiles », et le budget prévisionnel établi à 2,3 millions d'euros par la précédente direction a été ramené à 1,8 millions d'euros par la nouvelle équipe.

Cependant, à voir les investissements réalisés par les stations de ski cette année, le vœu émis par Marc Caballido de « faire des Pyrénées plus qu'une montagne » est en bonne voie de se réaliser.

Pour la saison 2010-2011, ce sont pas moins de 41,8 millions d'euros HT qui ont été investis par les stations de ski des Pyrénées, selon les chiffres communiqués par la Confédération. Gourette détient l'addition record avec 15 millions d'euros HT, suivie du Grand Tourmalet avec 4,2 millions et Luchon Superbagnères avec 3,5 millions d'euros HT. Les remontées mécaniques sont le premier poste d'investissement avec 44 % de l'investissement global, soit 18,1 millions d'euros HT. A elle seule, la mise en service de la nouvelle télécabine de Gourette - qui acheminera 2.500 personnes par heure - a coûté 8 millions d'euros. Pari risqué s'il en est, puisque qu'en 2009-2010, le chiffre d'affaires des remontées mécaniques a connu une forte baisse, pour plafonner en dessous des 100 millions d'euros TTC.

Un important effort a été aussi consenti pour l'accueil du public : les aménagements réalisés comptent pour 22 % de l'investissement total, soit près de 9 millions d'euros HT. A noter que plus de la moitié de ce montant a été investie sur Gourette : aménagement du centre de services de Bézou avec un nouveau restaurant d'altitude, une billetterie au cœur de la station, ou encore la création d'une maison de Gourette. Cauterets a également financé le réaménagement de sa gare d'arrivée de la télécabine du Lys pour 1,1 million d'euros.

D'autres stations comme Hautacam ou Val Louron ont dû en plus investir pour réparer les dégâts de la tempête Xynthia en mars. Nicolas Martin, le directeur de la Vallée du Louron (Peyragudes, Balnéa, Val-Louron) explique ainsi qu'il a fallu « dépenser entre 500.000 et 1 million d'euros pour réparer les cabines de télésièges, des câbles qui avaient été endommagés, un cabanon... ». « Mais de toute façon, nous n'avions pas prévu de faire de gros investissements cette année », se console Nicolas Martin.

Au vu des piètres saisons précédentes, on comprend enfin que « la garantie neige constitue plus que jamais un enjeu essentiel pour le devenir des stations ». Un peu plus de 6 millions d'euros ont été engagés, notamment à Ax-Trois Domaines qui s'est pourvue de 39 enneigeurs supplémentaires pour 3 millions d'euros.

Dans les Espaces nordiques, au Val d'Azun, à Nistos, Beille, au Capcir ou au Chioula, plus de 480.000 € HT ont été investis "dans la continuité du montant des investissements réalisés la saison précédente".

Simon Castéran

En photo : Marc Carballido, président de la Confédération pyrénéenne du tourisme (© Simon Castéran)