Orange organise un campus pour ses managers

Après avoir été dans la tempête à la suite de la vague de suicides de plusieurs de ses employés, Orange pose les premières briques de la « refondation ». Une centaine de managers d'Orange Sud assistaient ce jeudi à l'Orange Campus afin de partager et de s'informer sur les bonnes pratiques du management. La directrice exécutive du groupe était présente.

« C'est plus une rencontre qu'une université, tempère Brigitte Audy, la directrice territoriale d'Orange Sud. L'Orange Campus est conçu comme un lieu de partage et d'échanges, où un responsable exécutif discute pendant près de deux heures avec les managers. » L'objectif avoué est de « casser un peu la logique hiérarchique, souligne Isabelle Eches, responsable de la formation et du management chez Orange Sud, en favorisant le partage des expériences, en créant du lien entre managers et exécutif et entre les managers eux-mêmes, qui travaillent souvent sur un même territoire sans se connaître. »

L'Orange Campus fait suite aux Assises de la refondation, que le géant des télécommunications avait mises en place suite à la vague de suicides d'employés en 2008 et 2009, et alors que vingt-trois nouveaux cas ont été signalés depuis le début de l'année. Lors de ces rencontres, les informations partagées sont enregistrées et intégrées sur le site web de l'Orange Campus. A ce jour, 600 managers d'Orange Sud ont participé à l'opération, pour un total national d'environ 4.500 auditeurs.

L'occasion de présenter le nouveau « contrat social » adopté fin mars par le groupe, et surtout une nouvelle « charte managériale qui suit cinq principes » explique Delphine Ernotte, directrice exécutive du groupe, exceptionnellement en visite à Toulouse : « Toujours penser au client, intégrer sa pratique à la stratégie de l'entreprise, être vigilant au respect et à la bienveillance au sein de l'équipe, traiter équitablement les salariés et travailler de manière transversale. » Un ciment qui, selon les cadres présents, devrait permettre une « meilleure refondation » des rapports sociaux. Mais plus que des paroles, des actes concrets ont été engagés : « Des DRH de proximité ont été recrutés, ainsi que l'ouverture de 10.000 emplois, tandis que certaines mobilités et des fermetures de sites ont été arrêtées », à l'instar du site de Cahors. Des « bâtiments dédiés à la formation managériale » devraient même apparaître dès le début de 2011, dont un premier en janvier à Paris.

Pour autant, Agnès Caballero, déléguée syndicale de SUD-PTT à Toulouse et représentante du personnel au CHSCT d'Orange, reste dubitative, certaine que l'Orange Campus a surtout une valeur de « test pour de futures restructurations. Au minimum, les sites qui sont restés ouverts, comme Cahors, Rodez, Montauban ou Auch sont menacés de fermeture. » Quant aux salariés eux-mêmes, « ils voient peu de changements, ou ils se disent que les anciennes pratiques vont vite reprendre comme avant. »

« C'est un long chemin », reconnaît Delphine Ernotte, « on sait qu'il faudra du temps pour retrouver la confiance de nos salariés. Une entreprise de 100.000 personnes ne se transforme pas en deux mois ! ».

Simon Castéran

En savoir plus :
- www.orange.com

En photo : Brigitte Audy, directrice territoriale d'Orange Sud, et Delphine Ernotte, directrice exécutive du groupe. (© Simon Castéran)

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