Lyberta développe une technologie révolutionnaire pour trouver sa place de parking

Un système de géolocalisation de places de parking est actuellement à l'étude à Toulouse. Une technologie unique au monde mise au point au CNES et développée par Lyberta. La jeune société toulousaine, créée en novembre 2009, vise trois millions d'euros de chiffres d'affaire d'ici trois ans. L'application va peut-être révolutionner le quotidien des automobilistes.

Un système de géolocalisation de places de parking est actuellement à l'étude à Toulouse. Une technologie unique au monde mise au point au CNES et développée par Lyberta. La jeune société toulousaine, créée en novembre 2009, vise trois millions d'euros de chiffres d'affaire d'ici trois ans.

L'application va peut-être révolutionner le quotidien des automobilistes. Ce premier système de géolocalisation de places de parking est né dans les murs de l'agence française de l'espace, le CNES : « Jean-Louis Lopez, mon associé chez Lyberta, fait partie du comité d'experts du CNES qui travaille à la valorisation de brevets initialement développés en milieu spatial, explique Patrick Givanovitch, directeur général de Lyberta. Deux technologies ont été repérées, le capteur différentiel et le protocole de communication. On s'est alors demandé si elles ne pouvaient pas être utiles pour assurer du confort pour les parkings, et notamment les parcs prioritaires. »

De là naît Lyberta, en novembre 2009, pour adapter cette technologie pour les parkings d'hypermarchés mais surtout plus largement pour « permettre aux collectivités de mieux gérer la totalité de leurs espaces publics ». Le procédé est assez simple : « Nous implantons, sur une bande linéaire, là où il y a des places de stationnement payants, une chaîne de capteurs qui analysent en permanence de ce qui se passe en surface, détaille le directeur général de Lyberta. C'est une véritable rupture technologique dans le sens où il s'agit de géolocalisation sans GPS. »

Concrètement, le capteur « intelligent », adapté pour définir une analyse d'une très fine précision, rapatrie en temps réel l'information au coordinateur de rue, un ordinateur placé à fleur de trottoir, qui envoie ensuite l'information sur le serveur central. Celui-ci transmet, toujours en temps réel, les données sur le terminal mobile de l'utilisateur, son téléphone par exemple. Ainsi ce dernier est informé de la disponibilité des places de stationnement dans un périmètre de 300 mètres autour de son lieu de destination.

La solution est proposée aux collectivités locales comme Toulouse qui a accepté de tester la solution depuis le début du mois de juin sur le boulevard Lascrosses. L'objectif est d'équiper, d'ici la fin de l'année, un quartier entier en capteurs : « Nous pensons qu'ils peuvent résoudre les préoccupations de stationnement des collectivités, indique Patrick Givanovitch. Mais il faut qu'elles puissent augmenter leurs chiffres d'affaires grâce à ce système. Nous visons 10 à 30 % de progression de recettes sur les deux première années. »

Pour y parvenir, Lyberta propose, outre l'installation des kilomètres de capteurs et de l'unité centrale, un système d'adhésion pour faciliter le paiement des places de parking : « Seul 1/3 des stationnement consommés sont à l'heure actuelle payées, poursuit-il. L'adhésion, gérée par la collectivité, donnera droit à un badge qui permettra à l'automobiliste d'être débité en temps réel du nombre de minutes consommées. C'est l'avantage du système électrique qui dissuadera de surcroît les gens de ne pas payer dès l'instant où ils sauront qu'un moyen de détection efficace a été mis en place. » La société fait également acte de candidature pour gérer le dispositif et sa maintenance : « Nous briguons l'obtention d'une délégation de service public. »

Pour révolutionnaire qu'il soit, l'application n'en demeure pas moins, pour l'instant, au stade expérimental. Une étude de faisabilité qui devrait prendre fin au premier trimestre 2011 : « C'est cette expérience qui nous permettra de voir la pertinence de notre système. Les premiers essais sont tellement concluants que nous suscitons l'intérêt de nombreuses villes françaises comme Paris, Nice ou Nantes mais aussi étrangères telles que Casablanca, Toronto ou Ostrava. »

Fort de la crédibilité et du partenariat scientifique du CNES, Patrick Givanovitch se veut prudent mais néanmoins ambitieux : « Il s'agit d'une solution innovante au niveau international. Notre marché ne peut, dès lors, se limiter à la France. » Dans un premier temps, il ambitionne une cadence annuelle d'une « prise de parcs » dans une agglomération de 15 000 places et de deux dans des agglomérations de 3 000 places. Quant aux objectifs en termes de chiffre d'affaires, le flou demeure : « Nous n'avons pas encore défini le prix du kilomètre de linéaire. Je peux toutefois dire que l'on doit être arrivé à trois millions de CA d'ici trois ans, uniquement sur de l'équipement. »

Un chiffre qui pourrait être rapidement réévalué vu les autres services que pourrait rendre Lyberta aux collectivités : « Nous allons mettre dans la chaîne des capteurs de différente nature permettant de mesurer la température, la sonorité, le flux de passage et le calcul de CO2. Ces applications d'informations, dérivées des premiers capteurs, seront à la disposition des collectivités qui décideront d'en faire, ou non, l'usage. »

Jean Couderc

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