Crise : l'aéronautique maintient la région au dessus du lot

Selon une étude dévoilée jeudi 20 mai par l'Insee, la région Midi-Pyrénées peut se targuer d'avoir le moins mauvais bilan de toutes les régions françaises sur la période 2008-2009. Cette résistance étonnante à la crise s'expliquerait par la structure atypique de son industrie et un secteur des services en pleine expansion. La mono-industrie aéronautique, si souvent décriée, n'aurait donc pas que des effets négatifs. Midi-Pyrénées a donc mieux résisté à la crise qu'on ne le pensait, en tout cas en comparaison des autres régions françaises.

Selon une étude dévoilée jeudi 20 mai par l'Insee, la région Midi-Pyrénées peut se targuer d'avoir le moins mauvais bilan de toutes les régions françaises sur la période 2008-2009. Cette résistance étonnante à la crise s'expliquerait par la structure atypique de son industrie et un secteur des services en pleine expansion. La mono-industrie aéronautique, si souvent décriée, n'aurait donc pas que des effets négatifs.

Midi-Pyrénées a donc mieux résisté à la crise qu'on ne le pensait, en tout cas en comparaison des autres régions françaises. Les chiffres le prouvent (plus faible baisse de l'emploi en dehors de la Corse, chômage relativement contenu) mais comment expliquer cette situation ? Selon l'Insee, c'est la structure atypique de l'industrie régionale qui expliquerait une bonne part de cette résistante étonnante. Le poids important de l'aéronautique, unique en France avec ses perspectives à long terme, associé à la faible présence de la construction automobile et des autres industries anciennes (extrêmement impactées par la crise) auraient fait un tampon efficace à la crise. A cela s'ajoute un secteur agroalimentaire particulièrement développé qui traditionnellement résiste bien aux périodes de crise.

Mais l'autre spécificités réellement marquante de la région, c'est la très bonne tenue de son secteur des services. « La région est là encore atypique, note Bertrand Ballet, responsable de la conjoncture à la direction régionale de l'Insee, car elle a créé des emplois dans ce secteur, un phénomène qu'on ne retrouve quasiment pas ailleurs ». Une fois de plus, c'est l'aéronautique qui expliquerait une bonne part de ces créations d'emploi liés à un pôle R&D très développé dans la région, le secteur pharmaceutique n'étant pas en reste. Les emplois créés chez les particuliers se sont également bien maintenus.

Des bémols existent néanmoins. La construction notamment a été bien plus impactée en Midi-Pyrénées que dans le reste de la France. L'emploi en intérim s'est notablement effondré dès 2008 et le chômage partiel a connu une explosion sur la période.

Notons également que les disparités départementales restent vives. Si l'emploi industriel et lié à la construction a chuté dans les 8 départements de Midi-Pyrénées, on peut toutefois les scinder en deux groupes. Le premier, comprenant la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, l'Aveyron et le Gers, tire sans souci son épingle du jeu grâce à un secteur aéronautique fortement implanté et à un secteur des services en pleine croissance. Les résultats du deuxième groupe, Ariège, Lot et Hautes-Pyrénées, sont bien plus inquiétants. Ces trois départements figurent en effet parmi les plus touchés de France, avec un record régional en matière de chômage à Lavelanet, pôle historique du textile en Ariège.

Pour Bertrand Ballet, les premiers signes de la reprise sont par ailleurs déjà présents en région. « Même s'il reste faible, le redémarrage de l'intérim et les bonnes perspectives chez Airbus laissent présager de bonnes choses pour les mois à venir » analyse-t-il.

Marie Grivot

En savoir plus :

- Insee Midi-Pyrénées

En photo : chaîne d'assemblage de l'usine Airbus de Saint-Eloi à Toulouse (© Rémi Benoit)

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