Aujourd'hui, l'e-santé, secteur porteur pour les systèmes embarqués.

Mis à l'honneur lors de la journée de jeudi, le secteur des systèmes embarqués, traditionnellement et historiquement dédié à l'aéronautique et le spatial, ne peut pourtant pas se résumer à ces seuls domaines d'applications : « Il faut déjà ajouter le ferroviaire et l'automobile, précise Gérard Ladier, délégué au projet R&D pour les logiciels et systèmes embarqués au sein du pôle Aerospace Valley, qui regroupe les acteurs de l'aéronautique, de l'espace et des systèmes embarqués. On a, par ailleurs, souvent tendance à confondre embarqué et transport alors que le champ d'application est très large. »

La diversification apparaît même comme un enjeu central pour le secteur, voire comme une « nécessité, à la lumière d'une crise qui a fragilisé les partenaires historiques des entreprises travaillant dans les systèmes embarqués : « A l'heure où Airbus se mondialise, nous avons fortement intérêt à trouver d'autres débouchés, estime-t-il. Nous avons beaucoup à gagner à développer la synergie entre les professionnels des TIC et les systèmes embarqués, notamment dans le domaine de l'e-santé. »

La santé, en particulier à domicile, apparaît comme un axe de développement stratégique comme en atteste la création du Centre e-santé, à l'initiative de Jean-Jacques Romatet, directeur du CHU de Toulouse, dans lequel figure notamment le pôle Cancer Bio Santé (CBS) et le pôle Aerospace Valley. L'objectif ? S'aider des technologies de pointe comme la transmission de données complexes et confidentielles, les capteurs de haut niveau ou les services robotisés pour parvenir à proposer un accès aux soins de qualité pour le plus grand nombre.

« Aerospace Valley s'implique fortement dans l'e-santé pour être moins dépendant de l'aéronautique mais aussi parce qu'il y a une opportunité de business et des applications concrètes pour le patient et le médecin. Grâce aux progrès de la technologie, on assiste à une miniaturisation des systèmes qui favorise la mobilité, observe Philippe Cointepas, animateur de la commission e-santé de la Mêlée. Elle permet, par exemple, à un patient de transporter avec lui un système qui l'aide à traiter sa maladie ou à mieux vivre. »

Les applications existent déjà avec notamment des capteurs de température ou de tension artérielle et des bracelets montre qui permettent de géolocaliser et de transmettre des signaux d'alerte pour les patients atteints d'Alzheimer. Parmi les technologies qui vont émerger en 2010, celle des implants à base de circuits électroniques sur de la fibre de soie qui se détruisent au bout d'un certain temps semble prometteuse : « Cela va permettre de mettre de l'électronique dans le corps autour, par exemple, d'une zone cancéreuse, qui va détecter si de nouvelles cellules cancéreuses apparaissent » décrypte Philippe Cointepas.

Si les perspectives semblent immenses, le problème du coût demeure : « Le challenge pour notre région est de rendre la technologie abordable pour arriver à une diffusion grand public, indique-t-on à Midi-Pyrénées Expansion (MPE). Il faut absolument passer à une informatique de l'usage et du quotidien. Il y a, en outre, des ponts évidents entre les systèmes embarqués et les nanotechnologies. »

Jeudi à 14h30, un atelier présentera, en s'appuyant sur des exemples concrets, de nombreux nouveaux usages en présence notamment de Pierre Montoriol, président de CBS, Jean-Jacques Romatet, directeur du CHU de Toulouse et Antonio Güell, directeur de la valorisation au CNES.

Jean Couderc

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En photo: Les systèmes embarqués sont très importants dans l'e-santé (crédit photo Fotolia)