Météo France : les avions toulousains scrutent le nuage de cendres

L'ATR 42 du groupe Safire, service de recherche commun au CNES, CNRS et Météo France, réalise depuis mardi 20 avril des vols au départ de Francazal à Toulouse pour mesurer les conséquences du nuage de cendres provenant du volcan Eyjafjöll en Islande.

Ces tests, rendus possible grâce à l'embarcation à bord de l'instrument dénommé Lidar, ont permis au secrétaire aux Transports Dominique Bussereau d'annoncer un rétablissement total du trafic aérien avant le week-end.

Après 6 jours de paralysie quasi-totale de l'espace aérien français, mais aussi européen, suite à l'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande, la situation s'est nettement améliorée puisque la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé, mercredi 21 avril, que « tous les aéroports du pays sont ouverts, ce qui devrait permettre d'assurer 100% des vols long-courriers et 75% des moyen-courriers ». Mardi 20 avril déjà, un tiers des vols Air France ont pu être assurés au départ de Toulouse selon la direction régionale de la compagnie.

Une amélioration qui doit beaucoup à la réactivité de Météo France. L'organisme météorologique a planché lundi pour reconfigurer l'ATR 42 afin de mesurer la présence de cendres dans l'espace aérien français, en dehors des corridors mis en place pour la reprise du trafic aérien. Appareil habituellement utilisé pour mesurer les gouttes dans les nuages, dans le cadre du programme Safire, projet commun du Cnes, de Météo France et du CNRS, il est désormais équipé de l'équipement nécessaire, ordinateurs, capteurs et sondes, pour mener des tests sur la concentration de particules volcaniques présentes dans l'atmosphère.

Après un premier vol de reconnaissance lundi soir, en bordure de la zone concernée par le nuage, entre la base militaire de Toulouse-Francazal et Montpellier, trois nouveaux tests ont eu lieu mardi et ce mercredi où l'ATR 42 a décollé à 12h de la base de Francazal pour une grande boucle entre Toulouse, la vallée du Rhône, Paris, Nantes et Toulouse.

Parallèlement, un autre appareil, un Falcon 20, avait déblayé le terrain : « Nous y avons installé un instrument qui n'avait jamais volé jusqu'à hier, le Lidar, un radar laser qui fait de la télédétection en émettant des impulsions lumineuses qui se propagent dans l'atmosphère, explique Alain Dabas, chercheur au centre de recherche Météo France (CNRM/GAME). Le Lidar donne une information qualitative qui nous permet de détecter les aérosols, les particules qui se déplacent dans l'air. Mais il ne peut pas en mesurer la taille, ni le nombre. »

Complémentaire, l'ATR 42, qui vole à plus basse altitude que le Falcon (4500 mètres), peut en revanche mesurer avec ses capteurs la concentration et la taille des particules rencontrées : « L'objectif de ce vol est de voir si les routes aériennes sont sûres, au moins sur la trajectoire que l'on va effectuer » résume Lior Pérez, spécialiste des tests aériens pour Météo France.

Les prélèvements réalisés à différents niveaux de l'atmosphère, remis hier soir à Matignon, ont permis à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) de prendre la décision de rouvrir tous les aéroports français. « L'avion de Météo France, l'ATR42, a eu de bons prélèvements, les avions tests d'Air France et des autres compagnies, ça va bien également, a indiqué mercredi à LCI le ministre des Transports Dominique Bussereau. Pour un retour à la normale, il va encore falloir 48 heures (...) Je pense qu'avant le week-end, la situation sera normale. On aura fait revenir tous nos compatriotes de l'étranger dans les conditions les moins mauvaises possibles. »

A noter que le secrétaire d'Etat au Tourisme, Hervé Novelli, a chiffré mardi à 200 millions d'euros le coût, pour les compagnies aérienne et les voyagistes, des perturbations. Les tour-opérateurs, qui ont dû assister leurs clients, organiser leur rapatriement et ont perdu du chiffre d'affaires, évaluaient mardi l'impact sur leurs résultats à 30 millions d'euros.

Jean Couderc

En savoir plus:

- https://france.meteofrance.com/

En photo : le Falcon 20 a décollé aujourd'hui à midi pour mesurer la présence de cendres dans l'espace aérien français. (photo Rémi Benoit)

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