Le leader mondial des hautes technologies sur les marchés de l'aéronautique, de l'espace, de la défense, des transports et de la sécurité a fabriqué le radar altimètre spatial, Siral, dédié à la surveillance des couches de glaces à bord du satellite CryoSat dont le lancement est prévu le 25 février.

C'est l'aboutissement d'un long processus démarré il y a plus de 10 ans avec un appel à idées scientifiques lancé par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) concernant l'ensemble des sphères terrestres : « L'ESA avait imaginé un nouveau type de mission d'opportunité pour aller observer une partie de la terre. C'est la proposition d'un groupe de glaciologues, conduit par le professeur Duncan Winghan de l'University College de Londres, qui a été retenu » raconte Dominique Murat, directeur des activités systèmes d'observations et radar France de Thales Alenia Space. Cryosat devient dès lors la mission polaire de l'ESA.

Un appel d'offres est alors lancé pour réaliser un nouveau satellite capable de surveiller précisément, depuis une altitude de plus de 700 kilomètres, les fluctuations de l'épaisseur des glaces polaires et des blocs de glace dérivants. Une opportunité saisie par Thales Alenia Space, spécialisé dans la conception des radars altimètres et historiquement très proche de la communauté scientifique, qui présente sa candidature avec Astrium Allemagne, en charge de la fabrication du satellite.

« Il manquait quelques caractéristiques à nos altimètres hyperfréquence, utilisés principalement sur les océans, pour explorer pleinement la cryosphère (pôle nord, pôle sud, Groenland), précise-t-il. Nous avons donc travaillé à l'élaboration d'un nouvel instrument. »
Une nouvelle génération d'altimètre spatial voit ainsi le jour sous le nom de Siral (Synthetic aperture Interferometer Radar Altimeter). Dédié à la surveillance des couches de glaces à bord du satellite CryoSat, Siral est l'instrument principal de la mission.

Le programme se déroule sans encombre jusqu'à l'échec du lancement du satellite en octobre 2005. Un vrai coup dur qui n'entamera cependant pas la volonté de l'ESA de voir le projet aboutir : « L'agence n'a pas hésité à relancer la mission en nous demandant, cette fois, de redonder l'instrument, c'est à dire de dupliquer les fonctions pour palier à tout défaut » détaille Dominique Murat.

Initialement prévu en septembre 2009, le nouveau lancement va avoir lieu le 25 février 2010. Une échéance que le directeur des activités systèmes d'observations et radar France de Thales Alenia Space n'aborde pas sans appréhension, signe de l'importance qu'accorde le leader mondial des hautes technologies sur le marché de l'espace à ce projet : « Tout le monde appréhende les lancements dans le spatial, à fortiori lorsque beaucoup de travail a été fourni, reconnaît-il. Nous savons que Siral est attendu par les opérationnels comme les scientifiques ou Eumetast, l'organisme européen qui coordonne la météo ».

L'instrument bénéficie d'un prestigieux parrain avec l'explorateur polaire et physicien Jean-Louis Etienne qui estime que « les informations collectées par Siral auront une grande influence sur nos scénarios de changement climatique. Il fournira des preuves scientifiques au débat actuel sur le réchauffement et les conséquences que cela peut avoir sur le climat futur de la terre. Je suis fier d'associer mon nom à cet instrument ».

Thales Alenia Space a réalisé un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros en 2009 pour 7200 salariés. 2000 personnes travaillent sur le site toulousain.

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-www.thalesgroup.com