Réseau Ferré de France, qui investira en 2010 262 millions d'euros dans les structures ferroviaires de la région, verra trois de ses principaux projets entrer dans une phase décisive : la LGV Bordeaux-Toulouse, dont le fuseau de 1.000 m sera défini en mai ; la mise à 4 voies entre Saint-Jory et Toulouse-Matabiau ; la liaison Toulouse-Narbonne dont les études vont bientôt démarrer.

91 millions d'euros en 2008, 225 en 2009, 262 en 2010 : Réseau Ferré de France investit toujours plus en Midi-Pyrénées. Un investissement record qui sera notamment consacré au renouvellement de 4 sections de lignes, Castres-Mazamet, Tessonnières-Capdenac, Capdenac-Rodez et Brive-Capdenac. Des opérations représentant 232 km de lignes pour 71 semaines de chantier et 198 M€. Le terminus de Boussens, dont les travaux auront coûté 14 M€, devrait également entrer en service.

Mais l'actualité de RFF sera dominée, en 2010, par la concrétisation de trois grands projets d'aménagements ferroviaires structurants. A commencer par la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, dont le fuseau de 1.000 m devrait être défini sur l'ensemble de la ligne. On sait, depuis la réunion du Comité de pilotage (COPIL) du 11 janvier, que le tracé initial, qui avait rencontré des oppositions en particulier dans le Tarn-et-Garonne, fera l'objet d'études complémentaires jusqu'en mai prochain, à la demande des collectivités concernées.

En attendant les résultats, qui seront rendus public lors du prochain Copil, le directeur régional de RFF, Christian Dubost, a tenu à doucher les enthousiasmes de ceux qui garantissent la mise en service de la LGV en 2018 : « Cette échéance, c'est le miracle permanent. Il faudrait que tout se passe toujours très bien d'ici là, estime-t-il. 2020 paraît plus raisonnable, même avec quelques aléas assez prévisibles. Mais il ne faut pas perdre de temps si l'on veut tenir ce délai. »

Concernant la liaison Toulouse-Narbonne, le directeur régional de RFF a annoncé le lancement de pré-études fonctionnelles à partir du 1er février : « L'objectif est d'établir un diagnostic des infrastructures existantes et de recueillir des avis différents afin d'élaborer, lors du prochain Copil, d'élaborer des scénarios contrastés d'amélioration sur le long terme. Nous pensons être en mesure, en octobre, de savoir si l'on s'oriente vers la mise en place d'une LGV ou d'une requalification des lignes existantes. »

Le troisième grand chantier concerne la mise à 4 voies du tronçon Toulouse-Saint Jory dont les études préliminaires vont débuter en 2010 : « L'objectif est de développer les TER » précise Christian Dubost. Quatre communes sont concernées par ce projet : Saint-Jory, Lespinasse, Fenouillet et Toulouse. Un concertation spécifique sera organisée par RFF au cours du 2e trimestre.

Le tableau s'assombrit cependant dès qu'il s'agit du fret, qui poursuit son inexorable descente aux enfers : « Il va mal. Nous avons perdu, en 2009, un quart du trafic en nombre de trains. Le fret devrait continuer à décroître en 2010. Nous espérons d'ailleurs toucher le fond avant d'envisager une remontée rendue possible grâce aux différents projets d'installations terminales embranchées (ITE) qui devraient venir dynamiser l'activité. »

Le directeur régional de RFF annonce enfin la probable émergence d'un opérateur ferroviaire de proximité (OFP) susceptible de pouvoir faire voyager des trains sur le réseau marchandise à condition d'obtenir un triple sésame : la licence d'entreprise ferroviaire, le certificat de sécurité délivré par l'Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et les sillons afin de circuler sur le réseau. C'est le groupe Egénie qui est pressenti pour être l'un des premiers OFP de France : « Cela constituerait une étape historique dans le développement du fret ferroviaire régional » fait remarquer Réseau Ferré de France.

Jean Couderc

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