Innovation : Argene

Les produits de la société ariégeoise, dirigée par Martine Joannes, permettent la traque des agents pathogènes en laboratoires. Sa dernière cible : la grippe A.Grand Prix Innovation, c'est une belle manière de finir 2009 pour Argene. Une année déjà très positive pour l'entreprise ariégeoise, spécialisée dans l'élaboration et la production de produits permettant aux laboratoires de détecter les agents infectieux. Depuis le 15 septembre, Argene commercialise un test de dépistage de la grippe A H1N1.

Les produits de la société ariégeoise, dirigée par Martine Joannes, permettent la traque des agents pathogènes en laboratoires. Sa dernière cible : la grippe A.

Grand Prix Innovation, c'est une belle manière de finir 2009 pour Argene. Une année déjà très positive pour l'entreprise ariégeoise, spécialisée dans l'élaboration et la production de produits permettant aux laboratoires de détecter les agents infectieux. Depuis le 15 septembre, Argene commercialise un test de dépistage de la grippe A H1N1. « 300 000 tests ont été stockés à destination des laboratoires », précise Philippe Bourgeois, directeur général délégué qui dirige l'entreprise aux côtés de Martine Joannes, PDG. Le dispositif d'Argene est recommandé par les deux centres nationaux de référence de la grippe, l'Institut Pasteur à Paris et le centre de virologie de l'hôpital Rockefeller à Lyon.

Fondée en 1994, « la société a su anticiper la place qu'allait prendre la biologie moléculaire, dans les techniques d'amplification génomique, dans la recherche et l'identification précoce des virus », estiment les dirigeants. Et Philippe Bourgeois d'ajouter : « Nous sommes leader français dans le domaine du diagnostic in vitro d'agents pathogènes. » Argene propose des produits de détection et d'identification du génome viral pour les herpès virus, entérovirus, adénovirus, papillomavirus, calici/astrovirus, etc. Dans le cas particulier de la grippe, une équipe d'Argene a été mobilisée dès l'apparition du virus A H1N1 au printemps dernier pour la conception standardisée d'outils moléculaires dédiés à la détection et/ou à la quantification du virus.

L'entreprise de Martine Joannes, qui réinvestit en moyenne 25 % de son CA dans la R&D chaque année, prévoit de clôturer l'exercice 2009 sur un chiffre d'affaires de 6,4 M€. Dans les années à venir, il faudra suivre Argene SA de près car les perspectives de développement sont importantes. La société prévoit « d'établir des partenariats industriels avec d'autres entreprises du pôle Cancer Bio Santé, pour le développement de tests de détection des virus rendant cancéreuses les cellules qu'ils affectent ». En 2009, une nouvelle filiale a été créée en Suisse après des implantations déjà réussies aux États-Unis (1996) et en Italie (2006). L'entreprise, fierté de l'Ariège, emploie 50 personnes et est installée sur le parc technologique Delta Sud.
www.argene.com



Les nominés

- Laselec
Installée à Toulouse, l'entreprise d'Éric Dupont est spécialisée dans la conception et la fabrication de machines de marquages de câbles laser. Le marquage de câbles est notamment utilisé en aéronautique où des normes très strictes sont en vigueur. La technologie au laser permet un marquage inaltérable et qui n'endommage pas l'isolant du câble. Créée en 2001, dans le cadre du Concours d'aide à la création d'entreprise de technologie innovante (CETI) financé par le ministère de la Recherche et Oséo, Laselec s'est tout de suite lancée à l'export qui constitue aujourd'hui 80 % de son chiffre d'affaires (4 M€ en 2008). Une filiale a été créée en 2004 à Dallas aux Etats-Unis (40% du chiffre export). L'entreprise est également présente à Munich, Casablanca et Sydney et est représentée sur les cinq continents.
En 2009, en raison de la crise, Laselec n'affichera pas les taux de croissance de 25 à 30% qu'elle a pu connaître dans les années 2005-2006 et devrait achever l'année 2009 à 4,2 M€ de chiffre d'affaires. Les perspectives sont cependant importantes. « Laselec, explique Éric Dupont, prévoit de promouvoir sa technologie dans les secteurs de l'espace, de l'automobile, du maritime, du ferroviaire et des télécommunications. »
www.laselec.com


- Phodé
« Pour l'instant, nous ne faisons que saupoudrer le marché ! » Daniel Eclache a une vision très optimiste des perspectives qui s'offrent à Phodé. Le PDG de l'entreprise albigeoise, spécialisée dans les molécules olfactives et la destruction d'odeurs, estime avoir devant lui un « marché infini » qui pèse potentiellement des centaines de milliards d'euros. Tandis que les opérateurs du secteur conçoivent des systèmes industriels lourds (incinération, charbon actif, etc.), Phodé propose un procédé simple, naturel et non toxique.
Ancien vétérinaire puis directeur scientifique de Sanofi, Daniel Phodé a en effet développé un système de destruction d'odeurs utilisant des molécules naturelles qui minéralisent instantanément les molécules polluantes. Parmi ses clients, toutes les huileries françaises, la déchetterie d'Albi, une société toulousaine de récupération de batteries de voiture, une quinzaine de stations d'épuration et Vinci... L'entreprise qui appartient à Daniel Eclache et à quelques-uns de ses collaborateurs, s'appuie sur une R&D très active et compte 50 salariés dont une trentaine de bac +5.
Phodé est présente également sur un autre secteur d'activité, celui de la nutrition animale. « Nous avons été parmi les premiers, confie Daniel Eclache, à travailler sur des alternatives aux antibiotiques. Nous intégrons des arômes aux propriétés médicales dans l'alimentation animale. » Sur ce secteur, Daniel Eclache compte par exemple RAGT parmi ses clients. Un troisième secteur d'activité est en émergence, celui de la nutrition humaine. Phodé prévoit une forte progression de son chiffre d'affaires, de 30 à 50 M€ dans 5 à 6 ans. En 2008, le CA affichait 9 M€ dont 60% à l'export.
www.phode.com


- Vims
Avant de créer Vims, Henri Fernandez était ingénieur commercial chez Sony à Toulouse. Pendant six ans, il travaille en étroite collaboration avec le CNES et participe à la conception d'outils vidéo adaptés aux besoins spatiaux et aéronautiques. Il crée Vims en 1991 autour de dispositifs de chirurgie vidéo assistée. En 1997, Vims commercialise un endoscope muni à son extrémité d'une micro-caméra numérique, le tout protégé par un étui stérile à usage unique. La gaine appelée « Lapwrap » est brevetée et son usage unique annule le risque d'infections bactériennes et permet d'éviter une stérilisation totale de l'instrument.
Vims, qui a réalisé un chiffre d'affaires en 2008 de 6 M€ et qui emploie 30 personnes, fabrique ses produits à Toulouse, les commercialise et en assure la maintenance.
« 85% des établissements privés du Sud-Ouest utilisent l'outil Vims pour la chirurgie endoscopie par l'abdomen, explique Henri Fernandez. Au plan national, nous couvrons 55% des établissements privés ». Un développement national que le chef d'entreprise entend renforcer en s'implantant dans les domaines de l'orthopédie, de l'urologie et de la pédiatrie...
www.vims-system.com

En photo : Martine Joannes, dirigeante d'Argene. (© Rémi Benoit)

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