Chantal Boucher, Banque de France : "Une période de fragilité et de faible visibilité"

Chantal Boucher analyse la situation économique de Midi-Pyrénées, évoque les secteurs touchés par la crise et ceux qui sont épargnés. La directrice régionale de la Banque de France évoque également la cotation des entreprises, outil important pour évaluer la trajectoire de l'entreprise.Quelle est votre analyse de la situation économique de Midi-Pyrénées ?

Chantal Boucher analyse la situation économique de Midi-Pyrénées, évoque les secteurs touchés par la crise et ceux qui sont épargnés. La directrice régionale de la Banque de France évoque également la cotation des entreprises, outil important pour évaluer la trajectoire de l'entreprise.

Quelle est votre analyse de la situation économique de Midi-Pyrénées ?
Nous sommes dans une phase de « bas de cycle », où des signes d'amélioration se manifestent sans que l'on puisse encore parler de reprise franche et généralisée. La hausse annoncée de la production industrielle s'est concrétisée en novembre en Midi-Pyrénées mais des signes de fragilité persistent encore dans de nombreuses branches et le taux d'utilisation des capacités de production reste très en deçà de la normale.

Quels sont les secteurs qui tirent leur épingle du jeu ?
Le secteur des biens d'équipement est celui qui se porte le mieux. Les activités aéronautiques et spatiales restent des moteurs pour l'économie régionale.
Les industries agricoles et alimentaires ont bien résisté au démarrage de la crise et, après un creux de plusieurs mois, elles semblent retrouver une trajectoire plus dynamique. En revanche, la situation demeure préoccupante dans les industries des biens de consommation.

Jusqu'à quand les entreprises pourront-elles faire appel à la Médiation du Crédit ?
Le dispositif restera en vigueur jusqu'en décembre 2010.

L'existence d'une commission de suivi de l'économie a-t-elle modifié le dialogue entre les différents acteurs ?
Oui beaucoup, la crise a eu cet effet positif ! Elle a contribué à accroître la connaissance réciproque des différents réseaux qui se préoccupent des entreprises. Moins d'études, plus d'échanges, de mise en synergie et de travail collaboratif. Je pense qu'il en restera quelque chose après la crise.

Il y a un an, les chefs d'entreprises imaginaient-ils l'importance de la crise ?
L'enquête que nous avions présentée en début d'année annonçait clairement une année 2009 beaucoup moins favorable que 2008. Le sentiment de crise s'est rapidement diffusé dans la région et tout le monde a compris que l'économie de la région ne serait pas épargnée. Cela ne s'est pas démenti avec une forte dégringolade des capacités de production en début d'année.

Quel est l'essentiel de votre activité de directrice régionale ?
Je représente le Gouverneur de la Banque de France auprès des autorités régionales : Préfecture, Conseil Régional, CRCI, organisations professionnelles... Je m'efforce de faire mieux connaître nos différentes missions sur le territoire et de les valoriser auprès des décideurs économiques.

Comment les cotations des entreprises sont-elles réalisées ?
Elles sont réalisées par une centaine de collaborateurs de la Banque de France qui analysent chaque année 12 000 entreprises régionales à partir de leurs comptes annuels, de l'utilisation mensuelle de crédits bancaires, des incidents de paiements bancaires, des modifications de capital ou de dirigeants, etc. La cotation est un indicateur synthétique qui reflète la capacité d'une entreprise à honorer ses engagements à un horizon de trois ans.

La cotation de la Banque de France est-elle importante ?
Très importante. Elle est utile au chef d'entreprise car c'est un baromètre qui lui permet de recevoir un regard externe, de se situer et d'évaluer sa trajectoire. Mais surtout, la cotation est un élément central de la relation banques / entreprises : les banques l'utilisent pour évaluer le niveau de risque qu'elles prennent dans le cadre des décisions de crédit.

En photo : directrice régionale de la Banque de France depuis novembre 2007, Chantal Boucher dirige aujourd'hui 180 personnes à Toulouse et 350 en région. (photo © Rémi Benoit)

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