C'est lors d'un séjour au Mexique avec ses enfants, où à son arrivée à l'aéroport elle a eu la mauvaise surprise de découvrir que la poussette de son fils avait été cassée durant le vol que Karina Silva a eu l'idée de créer Baby Hop.

"Même si la compagnie aérienne rembourse le matériel endommagé, j'avais pas envie de passer une journée entière à chercher une nouvelle poussette. Et je me disais c'est sûr que dans beaucoup de maisons il y doit y avoir une que personne n'utilise rangée dans un garage", raconte-t-elle.

Lancée officiellement en mai dernier, Baby Hop est une plateforme collaborative qui propose aux parents de louer du matériel de puériculture. Poussette, porte-bébé, siège auto, lit pliable... tous les accessoires indispensables à un enfant en bas âge sont disponibles à la location sur le site.

"Le but est que des parents n'utilisant plus ces objets les mettent en location et que cela puisse profiter à des familles en voyage qui ne veulent pas s'encombrer avec du matériel ou qui ne souhaitent pas acheter un produit qui ne servira que quelques mois", explique Karina Silva la fondatrice de Baby Hop.

Le Airbnb du matériel de puériculture

Outre le matériel traditionnel de puériculture, les parents peuvent également trouver sur cette plateforme collaborative des objets destinés aux enfants utilisés occasionnellement et finissant la plupart du temps au fond d'un placard comme les déguisements, les combinaisons de ski ou encore des luges de neige.

Le concept de Baby Hop est simple et semblable à celui du célèbre Airbnb. Une fois l'inscription gratuite réalisé, le parent qui met en location un matériel de puériculture décide du prix, de la durée de disponibilité de l'objet et la façon dont il sera échangé.

De l'autre côté, le parent loueur peut s'inscrire lui aussi gratuitement et sélectionne les annonces selon l'objet qu'il recherche, le lieu où il se rend et la période recherchée. Il peut réserver l'objet en quelques clics. "Il est également possible de consulter le matériel disponible sans inscription", ajoute la fondatrice du concept.

Un modèle économique basé sur les commissions

Même si les prix des locations sont librement fixés par les utilisateurs, Baby Hop leur propose tout de même une grille tarifaire sur laquelle ils peuvent se baser. Sur chaque transaction effectuée la jeune pousse relève une commission de 20%. Les 80% restants reviennent à l'utilisateur qui a mis en location son matériel de puériculture. Des commentaires peuvent être laissés pour chaque objet.

Aujourd'hui sur le site les parents peuvent trouver du matériel partout en France. La créatrice du projet Karina Silva prévoit à l'avenir d'étendre l'offre à l'Europe puisque de nombreuses demandes émanent d'Espagne, d'Italie ou encore de Suisse. Prudente, cette ancienne consultante en communication pour Airbus et responsable marketing chez Sigfox, souhaite d'abord renforcer le nombre d'annonces à travers la France avant de proposer son concept à l'international. "Le marché français en en train de bien répondre", se réjouit-elle.

"Notre objectif est que d'ici deux ans, Baby Hop devienne un réflexe pour les parents en voyage. Que ce soit une nouvelle manière de consommer le matériel de puériculture", ambitionne-t-elle.

Après quelques mois d'activité seulement, la jeune entreprise compte plus de 2 000 inscrits sur sa plateforme. Elle devrait également se décliner en application pour smartphones d'ici "la fin d'année 2018". 

Un premier chiffre d'affaires au-delà des espérances

Si pour l'instant seules Karine Silva et son associée Valentine Auter travaillent au développement de Baby Hop, de futures embauches sont envisagées par les deux chefs d'entreprise "selon les résultats". Elles ont installé leurs locaux au sein de l'incubateur Momentum en plein centre-ville de Toulouse.

Discrète sur son prévisionnel en terme de chiffre d'affaires, Karina Silva confie tout de même que celui-ci devrait dépasser ses espérances.

"Nous avons démarré avec un prévisionnel très prudent et on s'aperçoit qu'on est en train de l'exploser. Les gens commencent à adhérer au concept et faire confiance. L'économie collaborative n'est pas encore un réflexe même si l'on commence à s'y habituer avec Airbnb et BlaBlaCar".

Une levée de fonds devrait avoir lieu dès 2019 pour cette jeune pousse.