Startup : chez Mamie Régale, les retraités cuisinent pour les salariés

Deux jeunes Toulousaines viennent de lancer le service Mamie Régale. Le principe est simple : les salariés commandent des repas mitonnés par des retraités qui y gagnent un revenu complémentaire. Grâce à un partenariat avec La Ruche qui dit Oui, les recettes sont concoctées avec des produits locaux. Pour l'instant réservé à Toulouse, le service lié à l'économie collaborative pourrait à terme être étendu à toute la France.
Marc est l'un des des papis cuistots de Mamie Régale

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Pâtissier à la retraite, Marc s'est remis derrière les fourneaux depuis quelques jours pour Mamie Régale. Ce Toulousain de 73 ans a concocté l'une de ses recettes favorites : les choux à la crème chantilly. Les desserts ont ensuite été distribués à des salariés de la Ville rose. Deux Toulousaines sont à l'origine de ce concept : la graphiste Coline Déjean, qui a réalisé pendant 10 mois un tour du monde culinaire, et Kylia Claude, une spécialiste de la communication qui est devenue la coordinatrice régionale d'un cours en ligne (MOOC) sur l'économie sociale et solidaire. Les deux associées se sont rencontrées en juin dernier à l'occasion de l'événement TOS (Traveler on stage) à Toulouse :

"Coline mangeait vraiment très mal et elle s'est dit qu'elle aimerait pouvoir déguster au bureau les recettes de sa grand-mère, raconte Kylia. Le projet a aussi un sens social. Les seniors quittent la vie active de manière très violente : ils arrivent à la retraite, se sentent dévalorisés, isolés et doivent retrouver une place dans la société. La cuisine permet justement de rapprocher les gens."

Entre La Ruche qui dit Oui et Blablacar

Depuis cet été, les fondatrices de la startup Mamie Régale ont recruté une trentaine de mamies et papis passionnés de cuisine.

"Pour construire notre modèle économique, nous nous sommes inspirés de deux structures : La Ruche qui dit Oui et Blablacar, détaille Kylia. Comme à la Ruche qui dit Oui (communautés d'achat direct aux producteurs locaux, NDLR), nous avons des autoentrepreneurs qui font le lien entre les différents acteurs de Mamie Régale : ces "toqués" recrutent les mamies, achètent les ingrédients auprès des producteurs locaux et distribuent les plats cuisinés en entreprise.

Ensuite, notre deuxième modèle est Blablacar puisque nous sommes un service de mise en relation de particulier à particulier et l'on se rémunère grâce à une commission : sur un menu à 12 euros, 4 euros va pour la mamie ou le papi, 3 euros pour le toqué et 1 euro pour Mamie Régale."

mamie régale

Le retraité prépare des plats pour 8 personnes maximum. S'il fait un repas par semaine, il peut gagner 128 euros par mois. "Cette activité est un supplément de revenu. C'est aussi un plaisir de partager ses recettes. Dans mon précédent métier de pâtissier, j'étais en contact avec beaucoup de gens. Même si je suis vice-président du club de seniors du Pont des demoiselles, avec Mamie régale, je peux être en contact avec des jeunes", apprécie Marc.

De son côté, Laura Cattelain, jeune recrue de la société Sigfox, apprécie cette nouvelle offre culinaire entre midi et deux : "J'adore le concept. Et puis, à Labège, nous avions le choix entre des restaurants avec de la nourriture industrielle et un marché avec des produits locaux mais très chers."

Distribution une fois par semaine à Labège

Pour limiter le gaspillage alimentaire, Mamie régale a opté pour un système à flux tendu : "Le salarié commande la veille du déjeuner son repas et le toqué va ensuite faire les courses en achetant les ingrédients tout juste nécessaires à réaliser le nombre de repas commandés. Pour qu'une zone soit couverte, il faut au minimum 50 repas, donc soit une zone d'activité soit une grosse entreprise. Et la mamie doit être à moins de 10 kilomètres de l'entreprise pour respecter la chaîne du chaud et du froid", note la cofondatrice de Mamie régale.

Pour le moment, une distribution régulière est organisée chaque jeudi à Labège avec une cinquantaine de repas mais la jeune société est très sollicitée, en dehors même de Toulouse. "Nous pensons à terme nous étendre à l'ensemble des métropoles française, avec un partenariat national avec La Ruche qui dit Oui. Nous sommes très sollicitées mais le plus compliqué est de trouver la force productive : des retraités et des autoentrepreneurs."

Mamie Régale compte également lancer dans les prochains mois une campagne de financement participatif pour récolter 15 000 euros et accélérer son développement. La startup est pour le moment implantée au sein de l'IoT Valley et a intégré Adress, l'incubateur d'économie solidaire de Toulouse Métropole.

mamie régale

Coline Déjean et Kylia Claude, fondatrices de Mamie régale (Crédit : DR).

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Commentaires 11
à écrit le 08/08/2016 à 21:23
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Bonjour, Je viens de lire un docummentaire sur la revue Maxi, de votre nouveau concept en redonnant un nouveau travail aux retraités. Bravo à vous.Je trouve cette idée excellente. Sur cet article vous étiez à la recherche de personnes pour faire l...

à écrit le 28/03/2016 à 10:48
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tres bonne idée pour partager le travail des retraites au niveau des repas? SI ON HABITE TOULOUSE BUSCA PEUT ON EN PROFITER, MERCI DE ME REPONDRE ET DANS QUEL CONDITIONS COCO2000

le 30/03/2016 à 15:18
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Bonjour, Je vous invite à contacter directement Mamie Régale, la société a un mail [email protected] et une page facebook https://www.facebook.com/MamieRegale/ Cordialement, La rédaction de La Tribune Toulouse

à écrit le 25/03/2016 à 12:53
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Bonjour, A la retraite, j'aime beaucoup cuisiner, et apporter réconfort et plaisirs Et là vous avez su trouver un créneaux important : apporter un remède pour une bonne santé à l'attention de ceux qui travaillent, sont actifs et n'ont pas toujours...

à écrit le 01/02/2016 à 19:33
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Bonjour, Vu les normes exigées aujourd'hui dans la restauration, juridiquement et au niveau des services d'hygiène comment a t on le droit de cuisiner chez soi et de revendre des repas en collectivités? Je vous remercie de me répondre.

à écrit le 18/01/2016 à 20:26
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Êtes vous seulement sur Toulouse ? Je suis un papi cuisinier ex militaire dans le service de santé des armées ayant ces 10 dernières années été responsable d'une unité de reconstitution de cytotoxiques avec tout le soin amené à ce genre de travail (p...

à écrit le 18/01/2016 à 14:41
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Bonjour, je suis intéressé, j'habite Ste Foy d'Aigrefeuille, quelle est la marche à suivre pour commander et il y a t il d'autres points de rdv que Labège; merci

à écrit le 18/01/2016 à 13:36
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Je pense que vous avez compris que je cherche à vous joindre et NON A ETRE PUBLIEE Merci

à écrit le 18/01/2016 à 13:34
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Bonjour, Je viens de voir un reportage sur votre activité Mamie Régale. Bonne initiative ; je serai partante pour mettre ne place ce complexe sur Marseille. Mais au lieu des entreprises je pense aux étudiants (le Resto U hum! hum !). En effet, je...

le 28/03/2016 à 10:50
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Bonjour Malisa, Je viens de voir un reportage sur la 2 concernant l'activité de Mamie Régale. J'habite aussi Marseille et à côté de Luminy et du CNRS. Je suis une jeune retraitée, j'adore cuisiner des recettes de ma maman, de ma mamie etc... Il s...

le 30/03/2016 à 15:19
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Bonjour, Je vous invite à contacter directement Mamie Régale, la société a un mail [email protected] et une page facebook https://www.facebook.com/MamieRegale/ Cordialement, La rédaction de La Tribune Toulouse

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