CS Group déploie en France un Waze pour les ports de plaisance

Les équipes toulousaines de CS Group ont mis au point une application pour aider les plaisanciers à guider leur bateau jusqu'à la place attribuée dans le port. Après une expérimentation concluante cet été au Port Vauban d'Antibes, le groupe espère déployer le système dans dix ports en France d'ici un an. Ces derniers cherchent à se moderniser et à fidéliser une nouvelle clientèle, plus jeune et adepte de la location de bateaux.
CS Group utilise son expertise spatiale pour déployer l'équivalent d'un Waze pour les plaisanciers.
CS Group utilise son expertise spatiale pour déployer l'équivalent d'un Waze pour les plaisanciers. (Crédits : Galileonaut)

« Le temps des propriétaires de bateaux est révolu. Aujourd'hui, les seuls propriétaires de bateaux au-dessus de 18 mètres sont des retraités. La génération plus jeune loue des bateaux. Ces derniers sont peut-être moins aguerris, moins expérimentés à la navigation et ils vont chercher un peu plus de confort et de sécurité », observe Adrien Pain, business developer chez CG Group. Le groupe spatial a mis à profit son expertise spatiale pour imaginer Galileonaut, une application de guidage, l'équivalent d'un Waze ou d'un Google Maps, pour les plaisanciers.

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Une précision en dessous du mètre

L'idée est née en 2019 pour répondre à un challenge de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur la création d'une application innovante s'appuyant sur le système de positionnement par satellite (GNSS).

« Aujourd'hui, Google Maps n'affiche pas les places de stationnement et les numéros de ponton d'un port. CS Group a développé des algorithmes de positionnement et de guidage à partir des données brutes GPS et Galileo pour localiser un bateau avec une précision en dessous du mètre. Le plaisancier entre le numéro de place fourni par le port lors de sa réservation et l'application le guide jusqu'à l'emplacement grâce à un géoréférencement de chacune des places du port. Nous prenons également en compte les itinéraires recommandés par le port », poursuit Adrien Pain.

De quoi faciliter les escales des plaisanciers. « Dans les grands ports, ceux qui ont plus de 800 places, cela peut être la croix et la bannière pour trouver son emplacement. Lors d'une escale, un plaisancier peut patienter 45 min parce que le trafic est dense durant la période estivale et que les stewards ou les agents de port sont très occupés et n'ont pas toujours le temps de bien les guider. Si le bateau arrive à quai en pleine nuit, forcément il n'y a plus personne à la capitainerie », ajoute-t-il.

Un millier de téléchargements à Antibes

Après un test réussi en 2021 sur un bateau à Port-Leucate dans l'Aude, l'application a été expérimentée pendant trois mois cet été au Port-Vauban d'Antibes, l'un des plus grands ports de la Côte d'Azur avec plus de 1.600 places accessibles aux bateaux.

Une expérience concluante avec un millier de téléchargements de l'application et une utilisation par plus de 30% des bateaux visiteurs. L'application avait été traduite en anglais et en italien pour s'adapter à la clientèle internationale. « Après ce test passé avec succès, nous venons de signer un contrat avec Port-Vauban et nous avons des contacts assez avancés avec d'autres ports en France », indique Nicolas Frouvelle, responsable du développement commercial international et de la diversification au sein des activités spatiales de CS Group. La société a notamment des discussions engagées avec des ports d'Occitanie et aimerait déployer son application dans dix ports français d'ici un an.

WiFi, bornes intelligentes et capteurs embarqués pour suivre la consommation de chaque bateau, port à sec automatisé... ces dernières années, les ports de plaisance ont multiplié les initiatives pour prendre elles aussi le virage numérique. Face au déclin des propriétaires de bateaux au profit d'une nouvelle clientèle, plus jeune et adepte de la location de bateaux, les ports voient dans cette transformation numérique une manière de fidéliser les plaisanciers de passage.

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 Dans cette optique, CS Group réfléchit pour l'été prochain à une fonctionnalité de réalité virtuelle permettant aux plaisanciers de visualiser lors d'une escale les commerces et services à proximité du port. La société a également participé à un hackathon organisé par la Mêlée numérique au mois de septembre avec des étudiants de l'université Jean-Jaurès pour imaginer des outils complémentaires à développer sur l'application. Pour CS Group, ce projet est une piste supplémentaire de diversification. « L'idée est de réfléchir à de nouvelles solutions utilisant notre technologie et notre savoir-faire au niveau spatial, mais pour des utilisations non-spatiales. Nous pensons qu'il existe un avenir assez important sur ce créneau », conclut Nicolas Frouvelle.

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