Avec 3Pegase, Orange se positionne sur la silver économie

Le projet 3Pegase, mené par Orange avec le soutien de la région Midi-Pyrénées, vise à développer un programme d'assistance aux personnes âgées. Basé sur des mesures d'activités, le projet fait intervenir plusieurs acteurs, dont la startup toulousaine Télégrafik. Le consortium dispose de 24 mois pour élaborer une solution commerciale claire.
3Pegase vise à développer un programme d'assistance aux personnes âgées

Le projet aurait pu s'appeler PPPAA pour Plateforme prédictive pour personnes âgées et assistance. Il s'appelle en fait "3Pegase" (Plateforme Prédictive pour PErsonnes âGées et ASsistancE). Un brin tiré par les cheveux, le nom de code fait référence au cheval ailé de la mythologie grecque, mais la réalité du projet est plus terre-à-terre.

Présenté par un consortium regroupant le Gérontopôle du CHU de Toulouse, l'Institut en Recherche en Informatique de Toulouse (Irit), ainsi que les entreprises Orange, Telegrafik, Telemedicine Technologies et Serena, le projet a été retenu en octobre dernier par le Conseil régional dans le cadre de l'appel à projets EasyNov et du plan Silver Economy de la Région Midi Pyrénées.

Un projet de recherche

Son but : développer un système de prévention de la perte d'autonomie et de suivi des personnes âgées fragiles. Concrètement, il s'agit de mettre en œuvre une plateforme de collecte des données et un service d'assistance à distance pour coordonner les interventions. Pour cela, il faudrait s'appuyer sur des systèmes de capteurs et des technologies d'analyse prédictive.

"3Pegase est un projet de recherche portant sur les profils d'activité des personnes âgées à domicile. Nous allons calculer l'actimétrie (l'activité physique des patients, NDLR) pour déterminer le moment où elles basculent dans la fragilité, précise Nadia Frontigny, vice-présidente de Orange Healthcare. En détectant cela, nous pourrons prendre des mesures et éviter la perte d'autonomie."

Le suivi des patients par 3Pegase sera effectué à 3 niveaux : le suivi de l'autonomie cognitive, le suivi de l'autonomie fonctionnelle (mobilité, sommeil, soins du corps, rythme de la vie domestique, occupation de l'espace privé, ...) et le suivi de la nutrition du patient.

Sous la supervision du Gérontopôle et la direction du professeur Bruno Vellas, chaque entité du consortium a un rôle établi. Spécialisée dans les objets connectés, la startup Telegrafik, incubée dans l'Orange Lab, déploiera ses capteurs pour récolter des informations chez les patients, via notamment son service Otono-me. Orange traitera et stockera les données sur sa plateforme technique Datavenue. L'Irit fournira les algorithmes prédictifs nécessaires à l'analyse des données. Télémédecine mettra à disposition sa plateforme collaborative de suivi des patients. Enfin, la mutuelle Serena, filiale de Ima, prêtera son expertise de professionnelle de la santé en intégrant au dispositif son centre d'appel médicalisé et en proposant des "modèles de financement permettant d'optimiser le maintien au domicile".

Si chaque acteur du consortium dispose des compétences nécessaires, les pièces du puzzle restent encore à assembler. "Nous avons aujourd'hui les outils, mais nous ne savons pas quels services nous proposerons", reconnaît Nadia Frontigny.

Avec ce projet, Orange espère donc débroussailler le terrain. Une philosophie qui a poussé l'opérateur télécom à créer le Health Data Institute l'an dernier avec ses concurrents pour accélérer la réflexion sur le domaine. "Cela nous permet d'accélérer la réflexion. Quand le métier sera mûr, nous lancerons des services et que le meilleur gagne", conclut Nadia Frontigny.

Une priorité régionale

D'une durée de 24 mois, le projet 3Pegase vise à proposer une solution industrialisable et généralisable. Pour y parvenir, il est doté de 600 000 euros issus des fonds régionaux et européens (Feder). Dans le détail, l'Irit et le CHU ont obtenu 150 000 euros de financements. La startup Telegrafik a reçu quant à elle 139 000 euros pour ce projet.

"L'idée du projet 3Pegase est de relier la télé-santé, le maintien à domicile et la prévention, explique Nadia Pellefigue, ex-vice-présidente socialiste au Conseil Régional de Midi-Pyrénées, réélue le 13 décembre.

Le rôle de la région est de soutenir des partenaires comme Telegrafik, car ils n'ont pas encore de débouchés naturels alors que leur offre nous semble intéressante. Leur modèle entre dans nos priorités et dans ce que nous voulons faire émerger. La Silver économie est un gisement stratégique pour le numérique."

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