Deux chercheurs toulousains parviennent à stimuler la fabrication de neurones

La revue britannique Brain vient de publier l'étude de Claire Rampon et Kevin Richetin, du Centre de recherches sur la cognition animale de Toulouse. Les deux chercheurs ont réussi à guérir les problèmes de mémoire de souris séniles. Un espoir pour les patients atteints d'Alzheimer.
Les nouveaux neurones figurent en vert sur l'image

C'est une avancée majeure dans la recherche sur le cerveau. À Toulouse, Claire Rampon et Kevin Richetin, deux chercheurs du Centre de recherches sur la cognition animale ont réussi à stimuler le cerveau de souris malades en les forçant à générer de nouveaux neurones. Leurs problèmes de mémoire ont ensuite disparu. L'étude toulousaine vient d'être publiée au mois de février par la revue Brain, dédiée à la neurologie et éditée par l'université d'Oxford.

Les chercheurs ont commencé leurs études il y a 5 ans sur des souris adultes âgées de 8 mois souffrant de sénilité et de problèmes de mémoire. À l'âge adulte, chez l'homme comme chez l'animal, la création de nouveaux neurones dans le cerveau (appelée neurogenèse) chute avec la maladie d'Alzheimer. L'équipe de Claire Rampon est donc partie du principe qu'en améliorant la neurogenèse dans l'hippocampe de souris atteintes de la maladie d'Alzheimer, il était possible de ralentir l'altération de la mémoire chez ces animaux.

"Les souris n'ont plus de problèmes de mémoire"

Claire Rampon revient sur cette expérience :

"Nous avons injecté un vecteur viral. C'est une sorte d'autocar, de transporteur, qui a permis de faire transiter un gène au sein du noyau des cellules souches du cerveau des souris. Ce gène véhiculait l'information 'divisez-vous et créez des nouveaux neurones'."

Résultat : les cellules souches se sont bien divisées et les souris sont parvenues à créer de nouveaux neurones. "Et les souris n'ont plus de problèmes de mémoire", fait remarquer la scientifique. En effet, lorsque les animaux malades sont soumis à un test de mémoire dans lequel ils doivent détecter le déplacement d'un objet, ils obtiennent les mêmes performances que les souris non malades.

"C'est une nouvelle approche. Jusqu'à présent, les chercheurs se concentraient sur la greffe de cellules souches venant de l'extérieur. Là, on utilise un réservoir de cellules déjà existantes, poursuit-elle. Et pour la première fois, l'étude démontre que, malgré des perturbations massives dans le cerveau, il suffit de cibler un seul gène dans les cellules souches pour améliorer la mémoire des animaux malades."

 Un espoir pour les malades d'Alzheimer
et les dépressifs

La découverte du centre de recherches toulousain ouvre de nouvelles perspectives pour les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. "Et pour d'autres maladies liées à la mémoire comme la dépression, avance Claire Rampon. Cette étude montre que les cellules souches restent actives à tout âge de la vie, il suffit de stimuler le cerveau."

L'expérience ne s'arrête pas là. Désormais, Claire Rampon envisage d'autres débouchés : "D'autres pistes sont déjà envisagées, décrit la scientifique. Nous travaillons sur des molécules chimiques pour essayer de mimer l'effet du gène sur les cellules souches et éviter d'avoir à injecter un gène dans ces cellules."

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