"La fracture numérique a changé de visage. Il y a une dizaine d'années, j'ai monté une association pour former les personnes âgées à utiliser Internet. C'était surtout pour qu'elles restent en contact avec leur famille. Mais aujourd'hui, les principaux services administratifs sont dématérialisés : impôts, Urssaf... Il y a des gens qui sont complètement perdus, même parmi les élus locaux !", observe Christian Farcy. Ce professeur d'informatique de 54 ans a été conseiller municipal de la toute petite commune de Lourde (90 habitants) nichée au pied des Pyrénées dans le Comminges. Son métier et son expérience municipale lui ont donné l'idée de sillonner à bord d'un minibus cette zone rurale de la Haute-Garonne pour essayer de réduire cette fracture numérique.
"Le projet doit commencer en janvier prochain. L'idée est de parcourir un territoire allant de Bagnères-de-Luchon à Saint-Gaudens avec un minibus. À l'intérieur, il y aura une imprimante 3D, une machine de découpe laser. Le bus restera un à deux jours sur place. Les mairies qui le souhaitent mettront à disposition une salle municipale pour que nous donnions des modules de formation de quelques heures aux habitants afin de les aider à accéder aux services administratifs dématérialisés", décrit Christian Farcy.
Le Comminges regroupe 77 communes. Et plus d'une vingtaine de maires sont déjà prêts à accueillir le bus mobile informatique. Le porteur de projet souhaite aussi se servir du bus pour assurer une veille technologique pour les entreprises de ces communes rurales. "On pourrait imaginer des mini-conférences ou des démonstrations d'impression 3D", poursuit-il.
Hébergé depuis janvier au sein de l'incubateur Catalis, le bus mobile informatique a reçu un prix du Département de Haute-Garonne à l'occasion du forum régional de l'économie sociale et solidaire (FRESS). Christian Farcy espère obtenir un financement de la collectivité locale pour lancer son projet dont le coût est estimé à 150 000 euros. Une société sous forme de coopérative devrait être lancée prochainement. L'informaticien espère à court-terme que le bus serve de tremplin à l'emploi pour des jeunes qui pourraient se charger des formations au numérique.
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