"Se lancer dans une carrière en musique est à l'image de monter une entreprise. Il y a beaucoup d'enjeux. Il est difficile d'entrer dans le monde du travail, qui demande beaucoup d'investissement personnel en plus du talent artistique", affirme Pierre Bleuse violoniste et chef d'orchestre à l'origine de Musika Inkubateur. Pour ces différentes raisons, ce violoniste et chef d'orchestre à la carrière internationale, souhaite, en compagnie de son collaborateur Benjamin Teillard, aider des groupes de musiciens ou des solistes dans leurs débuts professionnels.

"J'ai eu beaucoup de chance dans ma propre carrière car les choses ont été assez fluides. Mais j'ai toujours été entouré d'amis, sortant de leurs études supérieures et qui avaient du mal à entrer dans la vie professionnelle malgré leur niveau exceptionnel", reconnaît l'artiste.

Comme dans un incubateur de startups, les bénéficiaires auront droit à un soutien matériel. Au niveau logistique, un prêt de matériel (instruments, studio d'enregistrement mobile...etc) sera possible. Ces outils permettront également aux jeunes artistes de réaliser leurs maquettes gratuitement.

En intégrant le Musika Inkubateur, ils pourront également bénéficier de conseils et d'un accompagnement personnalisé sur les différents aspects de leur métier : artistique, communication et image. De grands noms de la musique de chambre partagerons avec eux leur expertises et leurs expériences.

Enfin, les équipes derrière l'incubateur démarcheront des festivals et des événements durants lesquels les jeunes musiciens pourront se produire.

"Les concerts effectués seront rémunérés. L'emprunt de matériel et la communication ont un prix dans la vie réelle. Tout cela sera une aide financière même si elle n'est pas directe. Bien sûr cela ne remplace pas la place d'un agent artistique mais c'est un soutien bienveillant. Les jeunes qui ont besoin d'être entourés et aidés afin de se concentrer sur la chose essentielle c'est-à-dire le travail artistique", souligne Pierre Bleuse.

Toulouse au coeur de ce projet

Si le coeur de Musika Inkubateur sera à Toulouse, les artistes eux proviendront de toutes l'Europe. L'idée est de faire de la Ville rose un lieu-clé et de renom de la musique de chambre. Une ambition qu'elle peut se permettre selon le chef d'orchestre de 40 ans, Pierre Bleuse qui y a effectué une partie de ses études et s'y produit très régulièrement.

"Il y a dans cette ville la possibilité de construire un projet de cette envergure à la fois au niveau économique mais aussi culturel. Nous avons la chance d'avoir des Toulousains très talentueux, un des plus grands conservatoires de France se trouve ici et beaucoup de jeunes avec de grandes carrières internationales y ont été formés et ça, c'est une chose dont Toulouse peut être fière"

Les jeunes "valent le coup de se battre"

Pour ce passionné, il est important de soutenir cette nouvelle vague de musiciens détenteurs d'une "énergie exceptionnelle". Musika Inkubateur sera une structure pour les épauler mais également pour faire perdurer ce style de musique.

"C'est un projet pour eux, ils valent le coup de se battre. Nous avons besoin des jeunes puisque c'est eux qui vont nous aider à rendre la musique classique vivante dans le futur. De plus, j'ai toujours eu la volonté de rester au contact de cette génération cela m'apprend beaucoup et je pense que nous avons tous intérêt à garder ces liens", conseille Pierre Bleuse.

Les dossiers de candidaure sélectionnés par un jury

Pour faire partie du projet, les groupes où solistes peuvent présenter leur candidature via internet sur le site de l'incubateur. Les différents dossiers seront analysés et les candidats départagés par un jury artistique composé de professionnels de la musique mais également par la Banque Populaire Occitane, premier partenaire économique de Musika Inkubateur.

"Nous sommes en train d'effectuer les premières sélections. Nous avons reçu beaucoup de propositions de candidatures de jeunes groupes. Nous allons être assez exigeants car on souhaite aider des jeunes qui ont un potentiel et un vrai projet", conclut Pierre Bleuse.