Thierry Le Friant, président de la Fédération régionale des travaux publics, très pessimiste pour 2014. Interview

Le nouveau président de la Fédération régionale des travaux publics a décrit lors de sa première conférence de presse une conjoncture particulièrement dégradée en Midi-Pyrénées, avec une activité fortement dépendante des commandes publiques et un chiffre d'affaires en baisse. Il annonce le lancement d'un Observatoire destiné à dresser un état des lieux des ouvrages existants. Interview.Vous venez de prendre la tête de la Fédération régionale des travaux publics, quelle est votre feuille de route ?
Thierry Le Friant

Le nouveau président de la Fédération régionale des travaux publics a décrit lors de sa première conférence de presse une conjoncture particulièrement dégradée en Midi-Pyrénées, avec une activité fortement dépendante des commandes publiques et un chiffre d'affaires en baisse. Il annonce le lancement d'un Observatoire destiné à dresser un état des lieux des ouvrages existants. Interview.

Vous venez de prendre la tête de la Fédération régionale des travaux publics, quelle est votre feuille de route ?
Dans la région, la fédération regroupe 2 389 établissements (dont 83% comptent moins de 10 salariés) et 13 253 salariés. Je compte accompagner et fédérer les acteurs du secteur et je crois à l'importance de nos organisations professionnelles pour le faire. Dans le tissu régional, nous avons en effet des entreprises de petites tailles et parfois éloignées. C'est pourquoi il me paraissait important d'y consacrer un peu de temps malgré une activité par ailleurs très prenante à la tête du groupe Malet.

Décrivez-nous la situation dans le secteur des travaux publics en Midi-Pyrénées ?

Nous sommes inquiets. L'activité a accusé un recul de 7,6% entre 2011 et 2012, c'est bien supérieur à la baisse constatée au niveau national qui est de 2,1%. La tendance s'est poursuivie au premier trimestre 2013 avec un chiffre d'affaires en baisse de 1,5% contre 1,1% en France. Actuellement, 77% des entreprises de la région ont un carnet de commande inférieur à 6 mois, contre 50% au niveau national. C'est ennuyeux car nous sommes dans une année pré-électorale et normalement notre secteur devrait être en surchauffe. Ceci nous fait dire que l'on s'achemine vers une baisse significative des carnets de commande en 2014.

Pourquoi notre région est-elle plus impactée que d'autres territoires ?
En Midi-Pyrénées, notre profession dépend à 73% de la commande publique, contre 45% au niveau national. À elles seules, les collectivités locales représentent 57% des commandes, tandis que le secteur privé n'intervient qu'à hauteur de 26,5%. Notre région représente 4% de l'activité des travaux publics en France, mais nous nous situons à 11% des pertes d'emplois constatées, et à 9% pour les défaillances d'entreprises.

Quels sont vos leviers pour relancer l'activité ?
Nous avons lancé une campagne de communication nationale, et sur le terrain, nous allons à la rencontre des élus. En Midi-Pyrénées, par exemple, si la Haute-Garonne draine 50% de l'activité, les départements ruraux connaissent bien plus de difficultés. C'est pourquoi nous sommes déjà allés à la rencontre des élus et des donneurs d'ordres dans le Lot et les Hautes-Pyrénées pour leur rappeler l'urgence d'investir dans les travaux publics. Enfin, nous avons crée l'ORQUASI : un observatoire de la qualité de service des infrastructures. Cette initiative unique en France a pour objectif de dresser un état des lieux du patrimoine des travaux publics en matière de réseaux, d'infrastructures routières, etc... L'idée étant de dresser une liste des priorités. C'est un des moyens de redresser le secteur et nous espérons les premières commandes au début de l'année prochaine.

Propos recueillis par Béatrice Girard
© photo BG

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