Hausse des prix dans le foncier rural, interview de Henri de Ferluc, SAFER Gascogne Haut-Languedoc

La SAFER qui mesure chaque année l'évolution des marchés fonciers ruraux, vient de livrer son bilan 2012. Henri de Ferluc, le directeur régional de la SAFER Gascogne Haut-Languedoc commente ces résultats. Il pointe des prix en hausse et un volume d'échanges en baisse. Vous dirigez la SAFER Gascogne et Haut-Languedoc, quel est votre périmètre d'action ? Quels sont les contours de votre mission ?
Henri de Ferluc

La SAFER qui mesure chaque année l'évolution des marchés fonciers ruraux, vient de livrer son bilan 2012. Henri de Ferluc, le directeur régional de la SAFER Gascogne Haut-Languedoc commente ces résultats. Il pointe des prix en hausse et un volume d'échanges en baisse.

Vous dirigez la SAFER Gascogne et Haut-Languedoc, quel est votre périmètre d'action ? Quels sont les contours de votre mission ?

Nous intervenons sur les départements de la Haute-Garonne, l'Ariège, le Gers et les Hautes-Pyrénées, sur une surface de 5 500 hectares de terres, concernées par les acquisitions et les rétrocessions en 2012. Sur l'ensemble des huit départements de Midi-Pyrénées, trois SAFER sont intervenues sur 9 073 hectares l'année dernière, tandis que le marché de l'espace rural s'étend en tout sur 38 500 hectares.
Notre mission consiste à mettre en œuvre le volet foncier des politiques publiques sur les territoires ruraux et les espaces périurbains en matière d'agriculture, d'accompagnement du développement local des collectivités et d'environnement.
Nous avons notamment un rôle de régulateur du prix du marché concernant les biens agricoles, avec la possibilité d'appliquer un droit de préemption. Dans les faits, cela représente 7 % de notre volume d'activité. Nous apportons aussi notre concours technique en amont aux collectivités locales, lorsqu'elles souhaitent mettre en place un aménagement. C'est le cas par exemple avec le Sicoval dans le cadre de l'aménagement de la future zone de Montgiscard. En matière d'environnement, nous intervenons plutôt sur des opérations ponctuelles. Ainsi nous travaillerons avec l'établissement public foncier local (EPFL) et la communauté urbaine de Toulouse Métropole dans le cadre du projet Espace Garonne.

Quel est le bilan du marché foncier rural à fin 2012 en Midi-Pyrénées ?
Il est très clair que le marché global s'érode sur l'ensemble de la région en 2012 ! Il occupe quelques 38 000 hectares aujourd'hui, contre 52 000 hectares il y a dix ans. Cela s'explique par le fait que les propriétaires préfèrent faire exploiter leur domaine ou continuer à l'exploiter plutôt que de vendre. Le marché est moins mobile. Une situation qui favorise la hausse des prix de 4 % en Haute-Garonne à 9 % en Ariège en 2012. Ce que nous constatons aussi, c'est que le marché des terrains libres non bâtis est très tendu chez nous. En l'espace de dix ans, nous avons enregistré une hausse moyenne des prix de 60 % quand cette progression n'atteint que 43 % au niveau national.
En Haute-Garonne, le marché subit aussi l'influence du dynamisme de Toulouse. A la pression foncière agricole, s'ajoute la pression foncière pour soustraction de foncier.

2012 a-t-elle été une année propice aux réserves foncières ?

Pour mesurer cela, nous observons le marché de l'artificialisation, c'est-à-dire des terres qui quittent l'agriculture pour devenir constructibles. Ce segment a enregistré une forte baisse de 27 % entre 2011 et 2012 dans la région pour ne concerner que 2 100 hectares l'année dernière contre 3 900 hectares / an entre 2002 et 2008. D'importants stocks de fonciers avaient donc été constitués pendant cette période notamment par les promoteurs ; c'est moins le cas aujourd'hui, surtout dans le contexte économique que nous traversons. De même les collectivités ont beaucoup moins de velléités à se mobiliser sur ce terrain.

Propos recueillis par Béatrice Girard

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