BTP : 1 500 emplois détruits dans la région d'ici la fin de l'année

1 000 emplois seront détruits dans les entreprises du bâtiment d'ici la fin de l'année, 500 dans celles des travaux publics. Les professionnels du secteur tirent la sonnette d'alarme et dénoncent une redoutable concurrence étrangère dans un marché déjà déprimé.
Les professionnels du BTP sont inquiets


Entre baisse des commandes, défaillances d'entreprises, et concurrence étrangère, rien ne va plus pour les professionnels du BTP : « Les petites entreprises du bâtiment sont de plus en plus nombreuses à cesser leur activité d'elles mêmes, car les carnets de commandes sont presque vides, la visibilité est minimale. Nous estimons que 1 500 emplois devraient être détruits d'ici fin 2012 », prévient Bruno Dumas, le président de la Fédération régionale du Bâtiment. Même son de cloche à la Fédération régionale des Travaux publics (FRTP), qui table sur la destruction de 500 emplois supplémentaires d'ici la fin de l'année.

Concurrence espagnole
Dans ce contexte, l'attribution du marché du doublement de la rocade d'Albi à l'entreprise espagnole Comsa au début du mois n'est pas passée inaperçue. Il y avait à la clé un marché de 10 M€, quand le montant moyen d'un marché en travaux publics dans la région s'élève à 250 000 €. « Avec aussi peu de projets structurants dans la région, nous avons du mal à accepter que le seul qui sorte échappe à un groupement d'entreprises régionales pour 1,1M€ de différence. Vous imaginez bien que les retombées en termes d'emplois sont loin d'être négligeables car l'activité des travaux publics dépend à 74 % de la commande publique, » pointe Isabelle Ferrer la secrétaire générale de la FRTP.
La DREAL a accordé ce marché suite à un appel d'offres lancé selon le code des marchés publics européens et donc ouvert aux entreprises étrangères. Un code qui autorise aussi les entreprises régionales à postuler hors des frontières. « Le problème c'est qu'en Espagne, aucune entreprise française n'a jamais réussi à remporter un seul marché lancé via un appel d'offres européen. A un moment où le marché est déjà totalement déprimé, nous dénonçons donc des choix politiques contestables », estime Isabelle Ferrer.

Pour 2013 la FRTP n'est pas plus optimiste, d'autant que la Comsa (et sans doute d'autres entreprises étrangères) a déjà annoncé qu'elle se positionnerait sur l'appel d'offres du tunnel de Saint Béat.
Dans le bâtiment, les exemples de marchés happés par la concurrence étrangère se multiplient aussi : comme à Rodez, pour le marché serrurerie dans le cadre de la rénovation du Musée Soulages, ou dans le Comminges, pour une maison de retraite. « La situation est même critique dans le piémont Pyrénéen où les entreprises étrangères font un carnage avec une main d'œuvre inférieure de 30 à 40 % aux prix français », observe même Bruno Dumas.

Béatrice Girard

©photo Rémi Benoit

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