La Fédération régionale des travaux publics a répertorié 32 chantiers bloqués en Midi-Pyrénées

32 chantiers sont bloqués en Midi-Pyrénées. Un manque à gagner estimé à plus de 2 milliards d'euros pour les entreprises régionales, selon la Fédération régionale des travaux publics, déjà inquiète de la situation du secteur.

Face à une conjoncture qui ne cesse de se dégrader, les entrepreneurs ont fait leurs comptes et identifié pas moins de 32 chantiers bloqués en Midi-Pyrénées... Ils citent pêle-mêle : le tristement célèbre projet de barrage de Sivens, mais aussi le futur Parc des expositions, le quartier Toulouse Euro Sud Ouest, le centre commercial Val Tolosa, la déviation de Saint-Béat ou le boulevard urbain nord... "Les raisons sont soit financières, soit imputables à des autorisations administratives, mais le résultat est toujours le même : ces projets, dont certains étaient sur le point de démarrer, sont au point mort et nous estimons un manque à gagner supérieur à 2 milliards d'euros de travaux pour les entreprises régionales", résume Pascal Enjalbert, le vice-président de la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) de Midi-Pyrénées.

Si la profession pousse aujourd'hui un cri d'alarme, c'est parce qu'après plusieurs années de baisse continue de l'activité - les 2 800 entreprises de la région ont accusé une baisse de 11,2 % de leur chiffre d'affaires depuis 2007 - la situation s'est subitement dégradée avec une chute de 8,9 % du chiffre d'affaires depuis 2013.

- 23 % d'appels d'offres en un an

Pour expliquer cette accélération de la baisse, les professionnels du secteur décrivent un concours de circonstances plus que défavorable mêlant la baisse des dotations de l'État, une réforme territoriale en cours et une période d'élections. "Ainsi, en Midi-Pyrénées, entre fin 2013 et fin 2014, le volume d'appels d'offres lancés a baissé de 23 %", observe Thierry Le Friant, président de la FRTP.

Les entreprises, confrontées à un manque de visibilité (87 % d'entre elles ont un carnet de commande inférieur à 6 mois), ont un recours massif à l'activité partielle. Ces cinq derniers mois, plus de 1,2 million d'heures de chômage partiel ont ainsi été sollicitées auprès de la direction régionale des entreprises et du travail (Direccte) Midi-Pyrénées pour un coût de 9 millions d'euros.

"Les années précédentes, nous étions à 100 000 heures par an. C'est du jamais vu depuis cinq ans", précise Pascal Enjalbert. Les professionnels du secteur, qui refusent d'être la variable d'ajustements des budgets publics, proposent une charte de 33 initiatives locales pour investir malgré la conjoncture. Parmi ces propositions, l'étalement sur cinq ans de la baisse des dotations de l'État aux collectivités, au lieu de trois ans, une signature rapide des contrats de plan État-Région 2015-2020 ou encore une augmentation des avances sur les marchés publics.

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