Thierry Le Friant, FRTP : "Mieux vaut construire des avions que faire des travaux publics en Midi-Pyrénées ! "

Le Président de la fédération des Travaux Publics de Midi-Pyrénées évoque les difficultés des entreprises du secteur et s'inquiète d'un réel manque de visibilité pour les années à venir. Il revient aussi sur le sondage lancé par la fédération, auquel seuls 17 % des candidats aux municipales ont répondu. Interview.Comment se portent les entreprises de travaux publics en Midi-Pyrénées ?
Thierry Le Friant, le président de la Fédération des Travaux Publics de Midi-Pyrénées

Le Président de la fédération des Travaux Publics de Midi-Pyrénées évoque les difficultés des entreprises du secteur et s'inquiète d'un réel manque de visibilité pour les années à venir. Il revient aussi sur le sondage lancé par la fédération, auquel seuls 17 % des candidats aux municipales ont répondu. Interview.

Comment se portent les entreprises de travaux publics en Midi-Pyrénées ?

L'année 2013 a été mitigée malgré une légère progression des chiffres d'affaires de 5 %. En effet, toutes les entreprises sont loin d'en profiter, en réalité seules les structures spécialisées dans les aménagements urbains et routiers en ont profité grâce à des chantiers visibles comme celui du tram à Toulouse ! Pour le reste, la décroissance est perpétuelle pour les 2 800 entreprises régionales depuis la crise de 2008, avec un chiffre d'affaires de 1,8 Md€ en 2013 contre plus de 2 Mds€ en 2007. Nous comptions sur un boom des commandes en 2013, année préélectorale, mais cela n'a pas été le cas. Aujourd'hui le tissu des entreprises, dont je rappelle que 80 % emploient moins de 10 salariés, est fragilisé par des prix sans cesse tirés vers le bas depuis cinq ans, des réductions de marge de 5 à 7 % et donc des trésoreries mises à mal. Finalement notre secteur connaît des heures difficiles : je pense qu'il vaut mieux construire des avions que faire des travaux publics en Midi-Pyrénées.

Les perspectives sont-elles plus optimistes ?

Malheureusement elles ne sont pas de nature à rassurer car nous manquons de visibilité de la part de nos donneurs d'ordre, sachant que notre activité dépend de la commande publique à hauteur de 75 %. Loin des besoins en main d'œuvre qui étaient évaluées à 1500 postes en 2008, nous ne tablons que sur 254 recrutements cette année. Des embauches qui seront le plus souvent effectuées en intérim pour faire face à des demandes ponctuelles.

Dans ce contexte, vous avez interpellé les candidats aux municipales dans la région pour connaître leurs priorités en matière d'infrastructures lors du prochain mandat s'ils étaient élus, ont-ils joué le jeu ?

Nous avons adressé un questionnaire aux élus des 40 plus importantes communes de Midi-Pyrénées et avons obtenu un taux de réponse de 17 %, ce qui n'est pas si mal par rapport à d'autres régions. A ce jour les candidats des communes supérieures à 100 000 habitants (Toulouse NDLR), n'ont pas répondu mais il n'est pas trop tard ! Certains nous ont simplement renvoyé à leurs programmes. Pour le reste, 50 % des répondants indiquent qu'ils prévoient d'augmenter les investissements s'ils sont élus et 37 % prévoient une stabilité. En 2013, la baisse de l'investissement consacré aux infrastructures de Travaux Publics était de 11,3 % dans la région par rapport à 2012. Nous retournerons les voir une fois le scrutin passé.

Propos recueillis par Béatrice Girard

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