"Les Français doivent accepter l'idée d'un prix à la pompe de plus en plus élevé"

Un mouvement de contestation citoyen, les gilets jaunes, va protester samedi 17 novembre en France à travers 1 500 points de rassemblements, notamment à Toulouse. Cette mobilisation vise à dénoncer la forte hausse des carburants ces dernières semaines, et plus particulièrement du diesel. Gilles Lafforgue, professeur d'économie à la Toulouse Business School et chercheur associé à la Toulouse School of Economics, analyse point par point la hausse du prix de l'essence et sa principale cause, la "taxe carbone" (ou CCE). Tribune d'un expert dont ses recherches portent sur l'économie des ressources naturelles, de l'environnement et du climat.
La contribution climat énergie (CCE) est l'un des principaux facteurs de la hausse du prix de l'essence.

Face à la soudaine montée du prix des carburants, le mécontentement des automobilistes grandit et la révolte s'organise. Pour autant, cet épisode inflationniste n'est ni le premier, ni le dernier. Aussi compréhensibles soient les revendications des Français à ce sujet, ils doivent dès à présent accepter l'idée d'un prix à la pompe de plus en plus élevé et, plus généralement, d'une énergie d'origine carbonée de plus en plus onéreuse.

Pour en comprendre la raison, il est nécessaire d'identifier les composantes du prix des carburants qui varient au cours du temps, et connaître les raisons de leur évolution. On peut ainsi répondre à la double question de la hausse générale des prix à la pompe et de la réduction de l'avantage tarifaire dont bénéficiait jusqu'à présent, en France, le gazole face à l'essence.

Ce sont donc le prix du pétrole et les diverses taxes qui pèsent le plus sur le prix final

Pour simplifier, le prix d'un litre de carburant comprend le prix du pétrole brut (à hauteur de 26,8% du prix total en moyenne en 2018 pour le SP95 contre 28,3% pour le diesel[1]), le coût du raffinage (4,6% pour le SP95 contre 5,5% pour le diesel), le coût de la distribution (7,2% contre 7,6%) et enfin la fiscalité (61,4% contre 58,6%). Ce sont donc le prix du pétrole et les diverses taxes qui pèsent le plus sur le prix final. Ce sont également ces deux éléments qui évoluent, ou sont susceptibles d'évoluer, le plus fortement dans le temps.

La volatilité des cours du pétrole brut sur les marchés mondiaux est la principale cause de fluctuation du prix des carburants à court terme. À titre d'illustration, le prix du baril était de 69$ à la mi-août 2018. Celui-ci a grimpé jusqu'à 87$ début octobre, pour redescendre à 67$ à la mi-novembre, soit une augmentation de 26%, suivie d'une diminution de près de 23% de sa valeur en l'espace de trois mois[2]. Indépendamment de ces fluctuations conjoncturelles, la tendance sur le long terme du prix des énergies fossiles est à la hausse, poussée par une diminution des réserves économiquement accessibles et une exploitation des gisements toujours plus coûteuse.

La fiscalité sur le prix des carburants comprend trois volets. La taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) est une taxe unitaire constante dont le montant est inscrit dans la loi de finance de l'année en cours. En 2018, elle s'élève à 0,68€/litre pour le SP95 et à 0,59€/litre pour le diesel. Cet avantage fiscal dont bénéficie le diesel tend à s'amenuiser et il est prévu un rattrapage complet du montant du SP95 pour 2021[3]. Depuis 2014, s'ajoute à cette taxe la contribution climat énergie (CCE), assimilable à une taxe sur les émissions carbonées. Cette contribution a fortement augmenté entre 2017 et 2018 (+46%), passant de 7 centimes/litre à 10,25 centimes pour le SP95 et de 7,9 à 12,65 centimes pour le diesel[4]. Elle doit encore augmenter de 23% l'an prochain. Notons que le gazole est ici désavantagé par rapport à l'essence du fait de son contenu en CO2 supérieur. Enfin, la TVA à 20% porte sur l'ensemble des composantes que nous venons de citer. Celle-ci joue un rôle d'amplificateur des variations nominales du prix des carburants.

Manque de pédagogie sur la fiscalité carbone

En résumé, les prix à la pompe - tous carburants confondus - augmentent du fait de l'augmentation des prix du pétrole et de l'accroissement de la taxe carbone, et le prix du diesel croît plus vite que celui de l'essence en raison de l'alignement prévu des niveaux de TICPE et d'une plus forte pénalisation par la CCE. L'inquiétude des automobilistes est donc fondée. Néanmoins, leur mécontentement est accentué par trois phénomènes :

  • Le manque de pédagogie sur la fiscalité carbone. Autant la signature des Accords de Paris en décembre 2015 a suscité une forte adhésion de la part des citoyens, autant il est très difficile de leur faire accepter l'idée d'une fiscalité sur le carbone, ce qui peut paraître paradoxal. Pour rappel, à la suite de la COP 21, la France a établi une stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui ambitionne une réduction de 40% des émissions de CO2 d'ici 2030, et l'atteinte de la neutralité carbone à horizon 2050. Pour parvenir à cette transition énergétique, les dispositifs d'accompagnement existants jusqu'alors (bonus-malus automobile, crédits d'impôt et autres formes de subventions pour l'amélioration de l'efficacité énergétique, etc.) ne suffisaient plus[5]. À l'image de ce qui s'est fait dans d'autres pays européens (pays scandinaves, Irlande, RU, Suisse...), une taxe carbone (la CCE précédemment citée) a donc été instaurée par anticipation dès 2014... dans la quasi indifférence générale. En effet, celle-ci a été introduite à un niveau initial très faible (7€/tCO2) et alors que les prix du pétrole étaient au plus bas, ayant donc des effets peu visibles sur le prix des énergies fossiles. Pourtant, son principe de progressivité était acté dès le départ, et les montants qu'elle atteint aujourd'hui, déjà prédéterminés. Plus d'informations sur ce dispositif aurait donc permis à la population de s'habituer à l'existence de cette nouvelle taxe dans leur paysage fiscal, et à en anticiper l'évolution sur leur pouvoir d'achat. De plus, des doutes subsistent auprès de cette même population quant à l'utilisation des recettes fiscales générées par cette taxe, sensée pourtant contribuer au financement de la transition énergétique.

  • Le système de bonus-malus automobile. Créé en 2007 à la suite du Grenelle de l'environnement, ce dispositif avait pour but de rediriger les acheteurs de véhicules neufs vers des modèles moins émetteurs de CO2. Les taux d'émissions étant proportionnels aux niveaux de consommation des véhicules, et les voitures fonctionnant au gazole consommant en moyenne moins que les modèles essence équivalents, le système s'est donc transformé en un vaste plan de subventions du diesel en France. Déjà avantagés par une plus faible fiscalité sur les carburants, la part des véhicules diesel a atteint 62% du parc automobile français en 2016[6]. Ce sont ces mêmes modèles qui, pour d'autres raisons environnementales - leur taux élevé d'émissions de particules fines et de NOx qui contribue à la pollution de l'air en zones urbaines - sont aujourd'hui pénalisés.

  • Le manque de visibilité dans les mesures d'accompagnement. Les plus touchés par la hausse des prix du carburant sont sans nul doute les ménages les plus démunis et/ou les plus dépendants des énergies fossiles (i.e. ceux dont la part des dépenses énergétiques dans le revenu est la plus forte). À ce sentiment d'injustice s'ajoute l'incompréhension de ces mêmes personnes face à l'exonération de CCE de certains secteurs[7]. Dans l'urgence, le gouvernement a annoncé des mesures spécifiques d'accompagnement. Mais à l'heure où ces lignes sont écrites, celles-ci restent encore trop peu précisées, et leur durée d'action trop incertaine, pour réellement permettre l'adhésion de la population à la fiscalité carbone.

La taxation des énergies carbonées à des niveaux qui croissent au cours du temps, entraînant une hausse de leur prix, reste le moyen le plus efficace pour envisager de réduire leur utilisation (et donc les émissions de CO2). En ce sens, le dispositif mis en place par la France constitue une véritable avancée. Tout l'enjeu à présent consiste à convaincre la population pour qu'elle l'accepte !

[1] Calculs d'après les données de l'UFIP (https://www.ufip.fr/). Ces parts incluent les marges des différents intermédiaires.

[2] L'évolution corrélée de l'euro face au dollar atténue partiellement ces variations sur le marché français puisque mesuré en euros, le prix du pétrole a alors augmenté de 21% puis diminué de 19% sur les mêmes périodes.

[3] Plus d'informations sur le site ministériel https://www.prix-carburants.gouv.fr/rubrique/documentation/

[4] Ses valeurs sont calculées à partir deux types de données : le taux d'émission de CO2 de chaque type de carburant et le montant officiel de la taxe carbone. Le SP95 émet 2,3kg de CO2 par litre et le diesel, 2,6kg. La taxe carbone était de 30,5€/tCO2 en 2017, contre 44,6€ en 2018. Son montant doit augmenter à 55€/tCO2 en 2019. Il est prévu qu'il augmente encore dans les années à venir - afin de faire respecter les engagements de réductions des émissions de CO2 que s'est assignée la France - mais les niveaux sont encore à l'étude.

[5] Dans la théorie économique, ces dispositifs sont qualifiés de « second rang » car ils ne portent pas directement sur le bien économique à l'origine de l'externalité environnementale, c'est-à-dire les énergies fossiles. Ils sont donc moins efficaces qu'un instrument dit de « premier rang », par exemple une taxe carbone, pour réduire les émissions de C02. Mais ils bénéficient d'une meilleure acceptabilité sociale.

[6] Source CCFA (https://www.ccfa.fr/)

[7] Sont exonérés de CCE les entreprises déjà actrices sur le marché européen des permis d'émission (EU-ETS) et, pour préserver leur compétitivité, les entreprises à forte intensité énergétique, i.e. dont les dépenses énergétiques sont supérieures à 3% de la valeur de la production.

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Commentaires 32
à écrit le 20/11/2018 à 11:24
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Travaillant en société unipersonnelles j'ai été poussé à prendre en LDD un Diesel (en 2016!) par les incitations fiscales, alors que j'avais acheté mon premier hybride Prius en 2008. A l'époque pour un véhicule de société un hybride était beaucoup mo...

à écrit le 16/11/2018 à 22:26
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La taxe carbone sur le gaz (TICGN) qui augmente petit à petit, comme dit dans le texte pour les carburants, est arrivée à 20% du kWh gaz HT, partie de pas grand chose la première année (1er avril 2014), sera à 50% en 2022. Je suis à 6MWh/an, à 18°C, ...

à écrit le 16/11/2018 à 18:31
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Il existe des voitures à air comprimé produites en France, mais taxer l'air pour l'État c'est délicat ! Donc ce dernier n'en veut pas. voir MDI sur le net.

le 16/11/2018 à 22:31
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L'air comprimé n'est qu'une source d'énergie secondaire. Pour faire de l'air comprimé il faut une source primaire

à écrit le 16/11/2018 à 18:13
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cette contestation va bien au delà du simple prix du carburant : CSG , gel des salaires et retraites , contrôle technique etc.. ; dans les campagnes le carburant cher ou pas cher les gens ont besoin de circuler : fermeture de services publics ,de com...

à écrit le 16/11/2018 à 18:08
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Pour régler le changement climatique il n'y a qu'une seule solution : c'est de consommer rapidement tout le pétrole de la planète. Il ne faut PAS réduire la consommation de pétrole, donc ne surtout pas augmenter les prix. De toutes façons, le changem...

le 16/11/2018 à 20:47
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N'avez vous pas remarqué que depuis 45 ans, il reste toujours pour 40 ans de pétrole (alors que la consommation mondiale en a considérablement augmenté) ? Tout simplement parce que de la réserve pétrolière, ça se fabrique, en prospectant mais aussi ...

à écrit le 16/11/2018 à 17:53
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Nous n'avions pas de pétrole mais avions des idées, le nucléaire en faisait parti... mais rien pour le remplacer! L'excuse est le changement climatique et la privatisation des moyens!

le 16/11/2018 à 20:48
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eh oui, on n'a même plus d'idées. Quand on vous dit que le niveau baisse...

à écrit le 16/11/2018 à 17:09
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Encore un expert pointu qui nous explique que le prix du pétrole va augmenter(monsieur irma) et que la hausse des taxes est inévitable(pourquoi???).Jamais rien lu de plus stupide.Le problème vient de la forte pression démographique:plus on est nombre...

à écrit le 16/11/2018 à 16:34
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On va évidemment vers un baril à 100 $ (cela ne se discute même pas) sous deux/trois ans, et donc cela va faire mal aux français et à leurs portefeuilles: on le sait, c'est une donnée. La question est que fait-on avec les taxes qui sont recueillies, ...

le 16/11/2018 à 20:53
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on a survécu au pétrole à 150$ en 2008 (avant qu'il retombe à moins de 30$ après la crise financière). L'expérience montre donc que le brut peut redescendre (il est d'ailleurs dans une phase descendante), contrairement, malheureusement, aux taxes qui...

à écrit le 16/11/2018 à 16:12
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Il ne faut pas oublier que la taxe carbone impacte aussi le coût de toutes les énergies (gaz électricité) payé par les consommateurs mais pas le transport maritime et aérien. Si l'on ajoute l'explosion à venir de la TGAP (taxe générale sur les activ...

à écrit le 16/11/2018 à 15:55
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Moi je n’accepte pas cette idée car elle va renchérir non seulement les coûts de déplacement, mais aussi ceux du transport des marchandises et qui va payer tout cela, je vous le donne en mille : le consommateur !!! Ce Pays va vraiment entrer dans une...

le 17/11/2018 à 11:19
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De grè ou de force il a falloir accepter l'essence de plus en plus cher que ce soit par l'augmentation du prix du baril ou par les taxes ,la ressource n'étant pas inépuisable, sans même parler du réchauffement climatique. Le retour aux tickets de ra...

à écrit le 16/11/2018 à 15:38
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MRS les journalistes pourquoi avez vous cache que la sUbvention pour changer les fenetres etait supprimee RESULTAT LE GOUVERNEMENT annonce pour 500 m de primes voiture MAIS repique 800 m sur les fenetres ??????

à écrit le 16/11/2018 à 15:38
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Pour changer il faudrait déjà indiquer comment seront produit toute l'électricité et/ou l’hydrogène nécessaire à de nouveaux véhicules.

le 16/11/2018 à 15:55
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si tous les Français passaient au véhicule électrique, il n'y aurait pas assez de centrales nucléaires dans le monde pour approvisionner la France !! et la pollution des éoliennes ? et le kérosène non taxé ? et les bateaux de croisière ? et le fait q...

à écrit le 16/11/2018 à 15:35
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L'énergie n'est pas taxée du tout : zéro, il faut la taxer et tout et tout sera résolu. Note n° 6 du CAE. Qui le comprendra enfin ?

à écrit le 16/11/2018 à 15:30
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Macron Le Taxo, a pour le moment de la chance d'avoir des nuls, ou has been, ou fou-furieux dictateur, en face. Si Valérie Pécressei et Marion Le Pen, émergeaient du verrouillage, l'espoir serait " quelque peu " permis.

à écrit le 16/11/2018 à 15:18
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Quand "la conversion " sera presque achevée, les 60 Milliards d'eur/An de TAXES seront basculées intégralement sur les autres motorisations, Y COMPRIS MOTEURS A EAUX USEES. Qui est assez naif pour croire le contraire ?

à écrit le 16/11/2018 à 15:14
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"Plus d'informations sur ce dispositif aurait donc permis à la population de s'habituer à l'existence de cette nouvelle taxe dans leur paysage fiscal, et à en anticiper l'évolution sur leur pouvoir d'achat." Vous pensez bien que le gouvernement s'es...

à écrit le 16/11/2018 à 15:11
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Ce n'est pas qu'une question de pédagogie. Je dirais même que celle-ci est pratiquement inutile. Quand on affirme qu'on met en place la taxe carbone pour développer les alternatives au pétrole, il faut investir dans ces alternatives, pas se contenter...

le 16/11/2018 à 21:28
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Oui mais non... même si on basculait la totalité de la fiscalité énergétique (40 à 50 milliards par an) de notre seul pas, on serait loin de couvrir le besoin. Et même en admettant qu'on arrive à résoudre les problèmes d'autonomie et surtout de temps...

à écrit le 16/11/2018 à 15:07
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Les Français en France, pas ceux nombreux vivant dans les pays au coût de la vie réduit

à écrit le 16/11/2018 à 14:51
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De la pedagogie !!!!!!!!!!la meilleure pedagogie serait de montrer l'exemple !!!! ex du tres mauvais EX de MR MACRON Combien a coute en € ET polution +++++le deplacement de MR Macron sur le porte avion pour un enfumage d'une 1/2 H ?? ...

à écrit le 16/11/2018 à 14:45
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Non, quand la hausse du carburant vient des taxes pour financer de grotesques lobbies écolo, ce n'est en aucun cas justifié. Il y a mieux à faire en s'attaquant au fuel soufré des containers sur mer, dont les 40 premiers polluent autant que la total...

à écrit le 16/11/2018 à 14:22
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Le parler vrai sort de votre bouche. Il faudra revenir peu à peu aux années 60 où les gens partaient une fois par an en vacances et encore pas tout le monde, pas de week-end à la campagne ou à la mer. il y avait dans les petits appartements souvent...

à écrit le 16/11/2018 à 14:13
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les français sont résignés depuis longtemps à payer un prix des carburants beaucoup plus élevé que son prix réel de revient. Et paradoxalement (en apparence) c'est quand le baril est au plus cher que la proportion (et non le niveau !) des taxes est ...

à écrit le 16/11/2018 à 13:36
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Il n'y a pas d'alternative ! "There is no alternative" https://fr.wikipedia.org/wiki/There_is_no_alternative

à écrit le 16/11/2018 à 12:59
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Il faudra accepter alors sans alternative crédible qu'on se déplace moins : le rayon de recherche de travail autour du domicile se réduira, les zones de chalandises autour des centres commerciaux se réduiront également, les déplacements pour un week-...

le 16/11/2018 à 15:22
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Telles seront, et sont déjà, les conséquences. BIEN VU.

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