Pole Star profite enfin de l'essor de la géolocalisation à l'intérieur des bâtiments

Levée de fonds, croissance externe et chiffre d'affaires en hausse... Créée en 2002, l'entreprise toulousaine spécialisée dans la géolocalisation indoor voit enfin son marché se réveiller et s'ouvrir de multiples perspectives de développement.
Christian Carle a créé Pole Star en 2002.

"Cela va révolutionner l'asset tracking." Christian Carle était à l'IoT Valley ce vendredi pour présenter Nao Track, une nouvelle solution de géolocalisation de matériel à l'intérieur des bâtiments, mise au point par Pole Star. Cette société, qu'il a lui-même créée à Toulouse revendique aujourd'hui la place de leader mondial de la localisation indoor.

"L'asset tracking est un enjeu majeur qui touche les questions de sécurité et d'optimisation des processus et des coûts, assure le CEO. Pouvoir repérer en intérieur, en temps réel tout type d'équipement mobile ou suivre l'évolution des processus est une nouvelle opportunité. Nous commercialisation donc aussi des objets connectés pour mieux tracer des éléments dans une entreprise."

Une solution "transversale" pour Pole Star, qui mise aujourd'hui clairement sur l'émergence des "smart building" pour booster sa croissance.

 Une tendance de fond

"Ce segment de marché est pour nous en plein essor", reconnaît Christian Carle. La technologie développée par son entreprise est ainsi à l'œuvre au sein de nombreuses structures modernes, où les espaces de travail sont repensés pour optimiser la mobilité et les lieux collaboratifs. Se repérer dans le bâtiment, savoir où se situe chaque employé dans l'entreprise en temps réel, le contacter, quels sont les postes et salles de réunion libres, etc. Les fonctionnalités sont multiples.

« Notre technologie est par exemple utilisée dans le nouveau siège social de la Société Générale, les Dunes, organisé pour près de 5 000 employés, détaille-t-il. C'est en effet dans les flex office (lieu de travail où les salariés n'ont pas de bureau fixe, NDLR) où l'utilisation de nos solutions est la plus complète. C'est une tendance de fond qui concerne tous les campus et lieux de travail. »

Mais c'est avant tout grâce aux galeries marchandes que Pole Star a pu grandir. Sa technologie couvre aujourd'hui plus de 20 millions de mètres carrés dans le monde, sur plus de 200 sites, et en particulier les centres commerciaux de grands groupes comme Unibail-Rodamco ou Westfield group. "Les grands magasins et les galeries commerciales représentent 28% de notre activité", indique le patron de la société.

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Un chiffre d'affaires qui décolle

Pole Star fait partie de ces pionniers qui se sont positionnés très (voire trop) tôt sur un marché en devenir. Créée en 2002, la PME de Basso Cambo  a enregistré un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros en 2016 (réalisé à plus de 60% à l'étranger), compte atteindre les 4 millions cette année et vise les 10 millions d'ici 2020.  "Nous avons pendant longtemps dû beaucoup évangéliser, et nous avons connu une forte période de stagnation, reconnaît Christian Carle. Mais désormais le potentiel de marché est énorme, l'entreprise est en pleine accélération et nous devons faire face à une incroyable demande".

Lire aussi : Localisation indoor : Pole Star lève 2,7 millions d'euros

Croissance externe en vue

Pour porter ce développement, l'entrepreneur prépare une nouvelle levée de fonds pour le début d'année prochaine. "Nous avons besoin de 10 millions d'euros pour les trois prochaines années, avance-t-il. Nous comptons certes sur des investisseurs, mais aussi sur de la génération de dette et des aides publiques dédiées à la recherche. "Le CEO anticipe une croissance organique très forte... et n'exclut pas une opération de croissance externe.

"Notre marché est très fragmenté, et il y aura inévitablement une structuration forte de acteurs à laquelle nous participerons sûrement ", confie-t-il.

En attendant, le principal frein au développement de son entreprise relève plus prosaïquement des ressources humaines : "Nous comptions passer de 20 à 30 salariés d'ici à la fin de l'année sur Toulouse, conclut Christian Carle, mais il est de plus en plus difficile de trouver des développeurs sur le marché de l'emploi..."

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