Crowdfunding : Wiseed prépare son entrée en bourse pour 2017

La plateforme toulousaine de financement participatif Wiseed prépare son entrée sur Euronext en 2017. Objectif : lever 20 millions d'euros, se développer à l'international et atteindre l'équilibre. Parallèlement, Wiseed travaille en collaboration avec le Conseil départemental de Haute-Garonne au rachat des parts de l'État dans l'aéroport Toulouse-Blagnac. Interview de Thierry Merquiol, cofondateur de la société.
Thierry Merquiol, cofondateur de Wiseed

Pourquoi Wiseed va entrer en bourse ?
C'est l'une des pistes que nous envisageons pour lever une somme importante, environ 20 millions d'euros. Wiseed a été créée en 2008 et nous songeons à cette entrée en bourse depuis 2009, cela fait partie de l'ADN de la société. En effet, notre métier est de  permettre à des particuliers de devenir actionnaires de startups, il est donc logique de permettre à des particuliers de devenir actionnaires de Wiseed, via cette entrée en bourse. Nous allons au bout de notre logique. Par ailleurs, la concurrence arrive sur notre secteur et nous souhaitons rester leader et pionnier.

Pourquoi ne pas lever des fonds via une campagne de crowdfunding justement ?
Nous avons déjà sollicité notre communauté pour 3 millions d'euros. Mais là, nous visons beaucoup plus que ce que peut permettre notre plateforme.

Quelles sont les autres pistes de financement que vous envisagez ?
L'entrée en bourse est la solution que je privilégie, mais nous réfléchissons aussi à solliciter un fonds de capital risque, qui sera forcément étranger. Cela fait des années que nous tentons de convaincre des fonds français, mais ils ne souhaitent pas investir dans Wiseed. En quelque sorte nous "ubérisons" leur secteur, donc ils se méfient. Peut-être aussi sommes nous allés les chercher trop tôt, alors que nous n'étions pas suffisamment prêts. Quoi qu'il en soit, les fonds étrangers sont beaucoup plus ouverts.

Comment est structuré le capital de Wiseed aujourd'hui ?
Le Crédit Coopératif détient 10 % du capital. 230 investisseurs (personnes physiques) détiennent environ 30 %. Le reste (environ 60%) est entre les mains des fondateurs et dirigeants de Wiseed.

À quoi vont servir les 20 millions d'euros ?
Nous souhaitons nous développer à l'international, en Europe et en Amérique du Nord, via des acquisitions. Je ne peux pas trop en dire pour le moment mais nous sommes en discussion avec des sociétés qui font le même métier que nous dans trois pays d'Europe. En 2013, nous avons tenté d'implanter la marque Wiseed en Angleterre et en Suisse, et cela a été un échec. Nous préférons donc passer par des acteurs de terrain qui connaissent les spécificités culturelles et le tissu d'entreprises de leur pays.

Vous proposez aux particuliers d'investir dans des startups, dans de l'immobilier et plus récemment dans des scop. Allez-vous proposer d'autres produits ?
Oui, d'ici à 2017, nous devrions proposer d'investir dans du patrimoine et ainsi proposer à des particuliers de devenir copropriétaires de biens haut-de-gamme.

Aujourd'hui, Wiseed n'est pas encore à l'équilibre. Quand le sera-t-elle ?
En effet, notre chiffre d'affaires s'élève à 650 000 euros en 2014 et devrait atteindre 1,2 million en 2015, mais nous ne sommes pas encore à l'équilibre car nous avons de gros investissements. En un an, nous sommes passés de 9 à 26 salariés et cet effectif devrait passer à 50 en 2017. Nous investissons également beaucoup en R&D et ingénierie informatique pour développer notre backoffice. Nous devrions atteindre l'équilibre en 2016. Je rappelle que, depuis la création de la société, 30 millions d'euros ont été investis dans 70 sociétés et notre communauté compte 52 000 membres. L'objectif de Wiseed est de grossir tout en restant agile. C'est pourquoi nous avons fait de Wiseed Immobilier une filiale. Si tout se passe bien, toutes les business unit de Wiseed (startups, scop, patrimoine) deviendront également des filiales automnes.

Georges Méric, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, a annoncé ce matin qu'il va organiser une réunion au sujet du rachat des parts de l'État dans la société de gestion de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Y serez-vous ?
Oui, tout à fait. Les services techniques et juridiques de Wiseed et du Conseil départemental travaillent ensemble pour voir ce qu'il est possible de faire pour racheter ces 10,1 % du capital d'ATB. L'opération "Rachetons l'aéroport" l'année dernière a prouvé que nous étions engagés, sensibles à l'impact sociétal de nos projets. Il y a d'ailleurs eu un "avant" et un "après" en termes de notoriété. Cette opération a permis de démocratiser le crowdfunding, de montrer aux gens que le financement participatif ne s'applique pas qu'à la musique.

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Commentaire 1
à écrit le 22/09/2015 à 23:16
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Je suis inscrit sur la plateforme depuis plusieurs années, et j'ai investit dans 9 très belles star-up, qui depuis les levées de fonds ont embauché et développé leur chiffre d'affaire. Je ne peux que louer le professionnalisme et l'amabilité de l'équ...

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