Spatial : CLS va aider le Sri Lanka à lutter contre les marées noires

La pépite toulousaine de services satellitaires CLS poursuit sa conquête internationale en fournissant au Sri Lanka un outil de détection des pollutions maritimes, alors que le pays insulaire est très exposé aux marées noires. Par ailleurs, CLS continue sa stratégie de croissance externe avec l'acquisition de deux sociétés au Brésil.
Le cargo MV X-Press Pearl a été à l'origine d'une marée de plastiques et d'une dissémination de divers polluants au large du Sri Lanka.
Le cargo MV X-Press Pearl a été à l'origine d'une marée de plastiques et d'une dissémination de divers polluants au large du Sri Lanka. (Crédits : Reuters)

Le Sri Lanka a connu sa pire catastrophe maritime en mai 2021. Le cargo singapourien MV X-Press Pearl qui transportait à son bord 1.486 conteneurs de produits chimiques a pris feu et a fini par couler, générant une marée de plastiques et une dissémination de divers polluants. Au-delà de l'impact financier de plusieurs milliards de dollars pour le pays, la catastrophe écologique a affecté l'activité de 16.000 pêcheurs et tué plus de 300 animaux dont des tortues, des dauphins et des baleines. Déjà à l'automne 2020, un pétrolier panaméen, le MT New Diamond avait lui aussi pris feu générant une fuite de plus de 400 tonnes d'hydrocarbures sur le rivage sri-lankais.

350 navires par jour

 Situé à l'extrémité sud du sous-continent indien, le pays insulaire occupe une position stratégique au carrefour des principales routes maritimes de l'océan Indien. Avec la croissance du trafic maritime, 350 navires traversent chaque jour la zone d'exclusion économique (ZEE) du Sri Lanka, ce qui accroît le risque de pollution dû à des déversements accidentels et à des rejets illégaux.

« Le Sri Lanka, doté de plusieurs ports commerciaux accueillant plus de 5.000 navires par an, est confronté à un risque élevé de pollution par les hydrocarbures dans ses eaux. Les récents incidents maritimes soulignent ce risque et mettent en évidence le besoin urgent d'un mécanisme robuste de réponse aux catastrophes maritimes. D'autant que les ressources côtières et marines qui ornent nos côtes sont l'élément vital de notre développement socio-économique. La préservation de ces industries est essentielle à la croissance soutenue de notre pays », pointe Asela B. Rekawa, président de la MEPA (Marine Environment Protection Authority) du Sri Lanka.

Un système qui a divisé de moitié les pollutions dans les eaux européennes

Pour éviter de futures marées noires, le pays insulaire vient de nouer un contrat avec le spécialiste toulousain des services satellitaires CLS. Ce dernier va déployer le projet OSDS (Oil Spill Detection Sri Lanka), un service de détection des pollutions hydrocarbures en mer capable d'identifier à partir des images satellitaires « les pollutions et pollueurs potentiels et réduisant l'impact environnemental des activités humaines en mer ».

« Ce système de détection a porté ses fruits dans différentes régions du monde qui ont fait confiance à CLS, ajoute le groupe. En Europe par exemple, le service CleanSeaNet opéré par l'EMSA (European Maritime Safety Agency), avec l'appui des équipes et des services de CLS a permis, grâce à son effet dissuasif, de diviser par deux, en dix ans, le nombre de pollutions détectées dans les eaux européennes. »

De son côté, le Sri Lanka espère que ce projet va jeter « les bases d'un mécanisme durable de protection de son environnement marin, au bénéfice d'industries essentielles telles que la pêche et le tourisme ».

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Contrats avec l'Inde et la Thaïlande

 En parallèle de ce contrat pour le Sri Lanka, le gouvernement Indien fait appel à CLS pour lui livrer un centre complet de surveillance du domaine maritime par satellite reposant sur un service de détection et de surveillance des menaces en mer, déjà utilisé par les douanes et la Marine française mais aussi l'Équateur. L'accord prévoit également la création sur place d'un data center et la formation d'analystes.

La société toulousaine, filiale du CNES et de CNP, a également décroché un contrat avec la Thaïlande pour doter le pays d'un système de surveillance similaire afin notamment de lutter contre les activités illicites en mer.

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Série d'acquisitions en France et à l'étranger

Par ailleurs, CLS continue sa stratégie de croissance externe avec l'acquisition de deux sociétés au Brésil, Prime spécialisée dans la surveillance maritime et la gestion des activités offshore, et Sat One, expert dans la communication par satellite. « Cette acquisition renforce la présence de CLS au Brésil, un marché stratégique pour l'entreprise. Ce sont ainsi près de 20 nouveaux salariés qui viennent rejoindre sa filiale brésilienne Prooceano qui profite de cette croissance pour devenir CLS Brasil et qui compte désormais plus de 50 salariés », fait remarquer Sophie Besnard, directrice en charge du développement international de CLS.

Le groupe emploie actuellement 900 salariés, au siège à Toulouse et sur ses 30 autres sites dans le monde pour un chiffre d'affaires de près de 173 millions en 2022. Ces dernières années, CLS a réalisé par exemple le rachat en 2017 de l'entreprise lilloise Sirs, spécialisée dans les cartographies de réseaux hydrographiques pour renforcer le suivi des grands fleuves ou des lacs. En 2021, elle a mis la main sur deux sociétés (Lwandle et MSI), basées respectivement en Afrique du Sud et en Australie (Tasmanie), pour étoffer sa présence à l'étranger ainsi que Meteodyn, société nantaise experte en ingénierie du vent.

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