Spatial : CLS rachète Meteodyn pour renforcer ses services sur l'éolien

La pépite toulousaine de services satellitaires CLS poursuit sa stratégie de croissance externe en annonçant l'acquisition de Meteodyn, société experte en ingénierie du vent, pour étoffer son offre de services pour l'éolien en mer et sur terre. CLS a par ailleurs remporté un contrat pour le compte de l'agence européenne de sécurité maritime pour déployer des drones équipés de canots de sauvetage et venir au secours de bateaux échoués en mer.
Christophe Vassal, président de CLS.

"Le CNES a créé à l'origine CLS pour s'occuper des services satellitaires pour les océans et il a fondé Spot image qui s'est vu confier les terres émergées. Pendant des années, CLS ne s'est pas occupé de terrestre", se souvient Christophe Vassal, président de la société Collecte Localisation Satellites lancée en 1986 à Toulouse.

Se renforcer sur l'éolien

Cette distinction historique n'est plus d'actualité. CLS le prouve à nouveau en annonçant ce mercredi 20 octobre l'acquisition de la société nantaise Meteodyn (55 salariés) pour étoffer son offre de services pour l'éolien à la fois en mer et sur terre.

"Nous fabriquons des applications à forte valeur ajoutée à partir de données spatiales dans cinq secteurs de marché : la pêche, la sécurité maritime, l'environnement, l'énergie et la mobilité terrestre. En matière d'énergie, nous aidons les grands opérateurs du gaz, comme Total ou Exxon à sécuriser leurs opérations en mer sur leurs installations offshore pour éviter les accidents qui pourraient causer des nappes toxiques. Depuis quelques années, nous avons décidé de développer aussi des services spatiaux pour les énergies renouvelables. CLS avait du retard en la matière et nous avons donc estimé qu'il serait plus simple et plus rapide de nous associer avec une société qui avait déjà fait ses preuves dans ce secteur", avance Christophe Vassal.

Meteodyn fournit depuis plus de dix ans des données de vent très précises pour identifier les meilleurs sites d'installation d'éoliennes sur terre. De son côté, CLS disposait déjà d'outils de mesure sur le vent pour l'éolien offshore mais l'implantation d'éoliennes sur des terrains très escarpés demande une précision et une expertise spécifiques. "Si l'on avait pris le temps de développer un produit similaire en interne, cela aurait pris trois ou quatre ans au risque que le marché soit alors saturé. Dans ce cas de figure, il vaut mieux procéder par acquisition", poursuit le dirigeant.

CLS a engagé depuis plusieurs années une stratégie de croissance externe avec par exemple le rachat en 2017 de l'entreprise lilloise Sirs, spécialisée dans les cartographies de réseaux hydrographiques pour renforcer le suivi des grands fleuves ou des lacs. En début d'année, elle a mis la main sur deux sociétés (Lwandle et MSI), basées respectivement en Afrique du Sud et en Australie (Tasmanie), pour étoffer sa présence à l'étranger. Désormais CLS emploie 900 salariés, au siège à Toulouse et sur ses 34 autres sites dans le monde.

Rachetée il y a un an et demi par la CNP qui a pris 66% de son capital, la pépite toulousaine ambitionne de dépasser les 180 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023 (contre 138M en 2020 et 150M€ attendus cette année), soit une croissance annuelle de 8 à 10%. "Cette progression sera portée aux deux tiers par de la croissance organique et un tiers sur de la croissance externe", précise Christophe Vassal.

Lire aussi 4 mnAvec le belge CNP, la pépite spatiale CLS vise une croissance de 8% à 9% par an entre 2019 et 2023

Un drone pour larguer des canots de sauvetage

Parmi les projets qui vont tirer sa croissance, CLS annonce également ce mercredi un contrat pour le compte de l'agence européenne de sécurité maritime pour déployer des drones équipés de canots de sauvetage et venir au secours de bateaux échoués en mer. Elle s'est associée sur ce programme avec le droniste européen Tekever.

cls drone canot

CLS va développer avec Tekever un drone capable de larguer un canot de sauvetage (Crédits : CLS).

"Les images radar sont parfaites pour surveiller les eaux européennes. Par contre, ce n'est pas l'idéal pour secourir un bateau. L'image satellite ne permet pas de dire si l'embarcation est en perdition et le nombre de passagers à bord. Le drone apporte un très bon complément. Il va voler à 1.000 mètres d'altitude équipé d'une caméra infrarouge, d'une caméra optique et d'un laser illuminateur. De jour de nuit, il sera parfaitement capable d'identifier le navire en question. Nous pourrons alors prévenir les autorités maritimes qui sont parfois situées à une journée de navigation de l'embarcation. Le drone va larguer à quelques mètres du bateau échoué un canot de sauvegarde pouvant accueillir jusqu'à huit personnes en attendant l'arrivée des secours", décrit le président de CLS.

Leader mondial pour la surveillance de la pêche industrielle avec 20.000 bateaux équipés de balises, la société perçoit aussi des leviers de croissance dans le suivi des petites embarcations (pêche artisanale ou récréative). Ce marché est estimé à 60.000 navires qui ont également un impact sur les ressources de poissons. Une diversification progressive même si CLS compte rester sur ses fondamentaux.

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