La startup toulousaine Norimat vient de présenter sa ligne de production pilote et sa nouvelle machine, d'un coût de 600 000 euors. C'est grâce à une levée de fonds, bouclée en juillet 2019, que la société a pu industrialiser son process. D'un montant de 2,5 millions d'euros, le tour de table avait été réalisé auprès de Galia Gestion, Innovation Fund et IRDI Soridec.
"Avant, nous louions les machines à l'extérieur ce qui créait une certaine dépendance sur la production. Aujourd'hui, nous avons une machine internalisée qui va nous permettre de doubler ce que nous faisions en terme de taille de matériaux en allant jusqu'à 250 mm de diamètre, de réduire encore le temps de production et de nous doter de capacités de production à plus grande échelle", indique Romain Epherre, cofondateur et président de Norimat.
L'entreprise pense déjà à s'équiper d'une nouvelle machine de production, en 2021. Mais, automatique cette fois. Elle permettrait de fabriquer plus de pièces car elle ne serait pas limitée par le facteur humain.
La nouvelle machine de Norimat permet d'importants gains de productivité (Crédits : Norimat).
Un temps de production divisé par quatre
La technologie sur laquelle s'appuie la startup, appelée frittage flash, permet d'obtenir des pièces en alliages métalliques (titane, titane-aluminium, superalliage), composites, métaux durs mais aussi en céramiques, de très grande pureté et très résistantes. Inventée au Japon il y a trente ans, cette méthode consiste à chauffer une poudre à forte intensité par des impulsions électriques.
"Nous utilisons une machine qui montre très vite en température. Ce système de chauffe permet de monter à 100°C par minute contre 5°C par minute pour les procédés classiques comme la fonderie qui utilise des fours. Ainsi, nous pouvons fabriquer des pièces en 30 minutes contre plusieurs heures voire jours habituellement. Le temps total de conception et de production est désormais divisé par quatre. De plus, nous utilisons des moules dans lesquels nous ne mettons que la matière nécessaire ce qui permet de diviser la perte de matière par 10", détaille le dirigeant.
La société, installée depuis janvier 2017 dans les locaux du CEA Tech Occitanie à Labège, possède une cinquantaine de clients. Ceux-ci proviennent principalement des secteurs de l'aéronautique, du spatial, de la défense, de l'industrie et du luxe tels que l'horlogerie et la joaillerie.
La startup veut s'étendre au médical et à l'automobile
En 2020, l'entreprise souhaite conforter son positionnement sur ses marchés historiques mais également toucher d'autres secteurs. Elle a pour objectif d'étendre son offre à l'automobile et au médical.
"Pour l'automobile, nous comptons nous positionner sur l'environnement moteur et pour le médical sur les implants ou prothèses. En effet, nos matériaux sont très résistants et cela pourrait faire pencher la balance en notre faveur sur ce secteur. Les professionnels de santé vont chercher à avoir une prothèse de hanche, par exemple, la plus résistante dans le temps et nous pourrons leur apporter cela", explique le président de Norimat.
La startup, qui ne communique pas sur son chiffre d'affaires, veut aussi s'étendre à l'international. Déjà présente au Japon et en Suisse, elle compte s'adresser à d'autres pays comme l'Angleterre, l'Allemagne, L'Espagne, l'Italie, le Canada ou encore les États-Unis. Pour accompagner ce développement, l'entreprise de 10 salariés devrait recruter 5 à 10 personnes, dans les prochains mois, sur des postes techniques et commerciaux, principalement.
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