Gourmie's, pionnière en France sur le marché du "raw food"

Basée à Montrabé, Gourmies est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de barres de céréales bio selon le concept de "raw food" (cuisine crue ou par déshydratation). La société connaît un joli succès sur ce marché de niche et vient d'augmenter sa capacité de production. Retour sur une histoire entrepreneuriale peu banale.
Claudie Botté propose aujourd'hui 12 barres différentes

C'est un pari un peu fou qu'avait fait Claudie Botté en lançant Gourmie's en 2010. Cheffe de cuisine pendant 5 ans dans un centre de développement personnel en Californie, avec son mari, elle est alors chargée de développer un "food service", c'est-à-dire de concevoir un modèle de restauration pour l'organisation d'événements au sein du centre, depuis l'approvisionnement jusqu'aux menus. "Une expérience très formatrice, notamment au niveau de l'anglais", reconnaît-elle aujourd'hui. C'est surtout là qu'elle découvre le concept de la raw food, une cuisine crue ou par déshydratation. "Une cuisine excessivement créative", assure-t-elle.

Ce concept l'a en tout cas particulièrement séduite, jusqu'à la pousser à créer sa propre entreprise il y a environ six ans. Sur un marché de niche, alors confidentiel en France, elle débute en produisant des barres de céréales pour retrouver les saveurs découvertes en Californie. "C'est un savoir-faire que j'ai acquis au fil des années, développe celle qui a toujours rêvé de fonder sa propre marque. J'ai commencé dans ma cuisine et je reçu le soutien de la CCI pour me lancer dans l'aventure entrepreneuriale."

100 000 euros pour soutenir la croissance

D'une production artisanale ou semi-artisanale afin de tester le marché, Gourmie's passe peu à peu à une production plus rationalisée grâce à une levée de fonds auprès d'acteurs de l'économie sociale et solidaire en 2011. "Il y avait une vraie attente du marché pour ce type de produit. On est en plein dans la tendance sans lactose, vegan...", note Claudie Botté, qui investit dans du matériel plus performant. Le succès est au rendez-vous pour Gourmie's qui est aujourd'hui l'une des rares entreprises françaises sur ce secteur très spécifique. Référencés chez Biocoop, La Vie Claire ou Satori, les barres de céréales fabriquées à Montrabé, à côté de Toulouse, ont rencontré leur public. En plus d'un distributeur en Belgique, ses produits sont également vendus en Suisse, Italie et Espagne, "et ponctuellement au Yémen", relève Claudie Botté.

Pour soutenir la demande, Gourmie's a levé 108 000 euros au printemps 2016 afin de se procurer une machine permettant de "multiplier la capacité de production par 4 ou 5". Un emprunt effectué auprès de La Nef, coopérative éthique et solidaire, et IeS, coopérative régionale de financement solidaire. Une volonté affirmée de Claudie Botté de rester fidèle à des valeurs malgré la croissance de son entreprise.

"J'ai été sollicité par d'autres marques pour leur fabriquer des produits, affirme-t-elle. Mais si avoir ma marque était un rêve, je ne veux pas devenir fabricant de barres de céréales. L'objectif n'est pas de faire beaucoup d'argent même si c'est important pour la société. C'est l'aventure entrepreneuriale qui me motive, avec des valeurs d'éthique et de cohésion d'équipe."

Avec 5 salariés, l'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires autour de 290 000 euros, en hausse de 30 % sur l'exercice clôt en septembre. Et l'appétit de Gourmie's ne s'arrête pas là puisqu'elle table sur un CA de 420 000 euros en 2018. "Nous sommes en pleine adaptation au nouveau process de production. Il faut gérer la croissance, on se développe, c'est intéressant. Mais il est difficile de prendre aujourd'hui de nouveaux clients", précise la fondatrice. Une fois qu'elle sera bien rodée, Gourmie's envisage une "prospection commerciale". Les États-Unis et le Canada sont notamment dans le viseur.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 30/11/2016 à 10:45
Signaler
Bonjour, Merci pour cet article sur Gourmies et la raw food. Je souhaitais apporter des précisions concernant votre titre et affirmation, en effet nous sommes plusieurs marques françaises aujourd'hui à faire de la raw food (c'est suffisamment r...

le 01/12/2016 à 10:01
Signaler
Bonjour, Merci pour ces précisions. Il est en effet important de souligner qu'il y a d'autres acteurs sur la filière du raw food. Le terme de pionnière était plus appropriée. Bonne journée

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.