Le leader mondial du sécateur électrique se situe dans le Tarn

La société Infaco a été fondée en 1986 par le Tarnais Daniel Delmas, l'inventeur du sécateur électrique. Conçue à l'origine pour les vignerons, cette technologie, qui a conquis le monde, s'est trouvée depuis d'autres débouchés. Forte de ce succès, l'entreprise ne cesse de se développer avec la création d'autres équipements pour plusieurs professions agricoles. Portrait.
Selon Infaco, celle-ci détiendrait 60% des parts du marché mondial du sécateur électrique.
Selon Infaco, celle-ci détiendrait 60% des parts du marché mondial du sécateur électrique. (Crédits : Infaco)

Les bâtiments sont plus nombreux et la production plus importante, mais depuis la création d'Infaco, fabricant de sécateurs électriques, en 1986, l'esprit reste le même. À commencer par la méthode commerciale. « Nous faisons les salons en France et à l'étranger. Mon père le faisait dès le début, explique Davy Delmas, président de la société et fils du fondateur Daniel Delmas. C'est comme ça qu'il a rencontré les premiers importateurs qui développent leur propre réseau de distribution. Il a démarré avec l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie. » Un réseau a également été tissé en France où la société compte 450 distributeurs.

En moins de 40 ans, l'arrivée du sécateur électrique créé par Daniel Delmas en 1985 a révolutionné l'équipement des vignerons, premiers clients d'Infaco. Aujourd'hui, « 95% des viticulteurs en France taillent avec de l'électrique », glisse le président de la société installée dans le Tarn.

Apporter du bien-être dans la profession viticole

L'histoire d'Infaco a commencé, en effet, dans la vigne. Daniel Delmas, fils de pompiste, a inventé le sécateur électrique dans le garage de ses parents à Cahuzac-sur-Vère, dans le vignoble de Gaillac, pour venir en aide à ses amis vignerons.

« En une journée, un viticulteur qui taille peut réaliser 10.000 coupes, cela correspond à 10.000 ouvertures et fermetures de la main. Ce qui provoque des troubles musculo-squelettiques », détaille Davy Delmas. « Quand ses amis rentraient le soir, ils plongeaient leurs mains dans des seaux de glace pour soulager la douleur », ajoute encore Angy Delmas, petite-fille du fondateur d'Infaco, désormais responsable du service marketing et communication de l'entreprise.

Daniel Delmas, inventeur autodidacte, fabrique donc un sécateur, avec une batterie, qui s'ouvre et se ferme tout seul. En 1985, il dépose son brevet et présente son invention au concours SITEVI de Montpellier. « Il a reçu la palme d'or de la meilleure innovation et a vendu ses 500 premiers sécateurs en trois jours », rappelle avec fierté, Davy Delmas, à la direction de la société depuis 2013 et président depuis 2022.

Infaco

Le fondateur d'Infaco, Daniel Delmas, sa petite-fille et son fils Davy sont parvenus à faire de cette société familiale une belle histoire entrepreneuriale (Crédits : Infaco).

La vigne, mais pas seulement

À la suite de ce premier succès, Daniel Delmas a continué à innover. Aujourd'hui, son fils et sa petite-fille suivent son exemple. « On est à la 9e génération de sécateurs. Chaque sortie de modèle, pour nous, c'est un événement, comme les véhicules, s'enthousiasme Davy Delmas. Il doit être toujours plus petit, léger, compact, mais à la fois plus puissant. La batterie est par exemple passée de quatre kgs à moins de 700 grammes. »

L'innovation a ouvert la société à d'autres marchés. À l'origine conçus pour les sarments de vigne, les sécateurs Infaco ont pu, petit à petit, s'attaquer à de plus gros bois. Aujourd'hui, Infaco propose des outils pour l'arboriculture, les espaces verts, la sylviculture. En parallèle, la société a développé son offre pour compléter l'équipement de ses clients.

« Nous avons une attacheuse, pour la vigne. La 3e génération vient de sortir. On a aussi de petites élagueuses électriques, ou encore une perche à sécateur, et même des têtes de coupe spécifiques pour couper les ongles des ovins et caprins », énumère Davy Delmas qui précise que 5 à 8% du chiffre d'affaires, soit 42,5 millions d'euros en 2023, est réinvesti chaque année en recherche et développement.

Une stratégie de déploiement commercial rodée

Tout en enrichissant sa gamme, Infaco est restée la reine incontestée du sécateur électrique. « Nous estimons que plus de 60% des parts de marché du sécateur électrique au niveau mondial, sont dominées par Infaco », souligne Davy Delmas. Les autres marques, dont Pellenc concurrent du Vaucluse qui a sorti son premier sécateur électrique deux ans après Daniel Delmas, se partageraient le reste.

Lire aussiNumérique et robotique: un nouveau cap dans la stratégie d'innovation du groupe Pellenc

En plus de viser les salons internationaux, pour développer son business à l'étranger, Infaco a créé des filiales. Cette pratique remonte déjà à 1997. À cette date, la société a tout d'abord fondé une filiale en Australie. Mais « on est avant tout fabricants, insiste le président de l'entreprise qui réalise tous ses produits dans le Tarn. Ces filiales représentent un effort pour lancer le marché, c'est uniquement commercial ». D'ailleurs, elles n'ont pas vocation à demeurer dans l'escarcelle de l'entreprise tarnaise. Une fois le marché lancé et qu'un revendeur s'est manifesté pour devenir importateur, la filiale est vendue, comme en Australie.

Grâce à cette stratégie, alliant conquête de marchés et innovation, l'entreprise s'est considérablement développée. Cela fait bien longtemps que Daniel Delmas n'est plus seul dans le garage de ses parents. Aujourd'hui, Infaco compte 120 salariés qui travaillent au sein de cinq bâtiments, équivalant à 6.000 mètres carrés, toujours à Cahuzac-sur-Vère.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.