Le Toulousain Bonx séduit avec son logiciel ERP pour les PME industrielles

La jeune startup toulousaine a mis au point un logiciel de gestion des usines, dit ERP, flexible et facile dans son déploiement. Destinée aux PME industrielles, la solution proposée par Bonx a déjà séduit des acteurs notables, notamment dans l'univers du textile, comme Résilience. Pour accélérer, l'entreprise vient de lever 500.000 euros. Les détails.
Charles-Henry Rouaud et Rémi Bèges sont à la tête de la startup Bonx, qui déploie un logiciel ERP flexible pour les PME industrielles.
Charles-Henry Rouaud et Rémi Bèges sont à la tête de la startup Bonx, qui déploie un logiciel ERP flexible pour les PME industrielles. (Crédits : Bonx)

« Il n'y avait pas de logiciel ERP quand nous avons repris l'entreprise », a témoigné récemment dans les colonnes de La Tribune Benoit Besnault, le nouveau dirigeant du chapelier Crambes, qui produit environ 40.000 chapeaux par an. « Beaucoup de PME que nous rencontrons fonctionnent encore avec des tableurs Excel car les solutions logicielles actuelles ne correspondent pas à leurs besoins », appuie Charles-Henry Rouaud, le cofondateur de Bonx. Cette jeune startup toulousaine est née il y a 18 mois avec la volonté d'accompagner exclusivement les PME industrielles, dans leur besoin de logiciel ERP.

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« Notre cofondateur et CTO, Rémi Bèges a travaillé dans plusieurs usines par le passé et les logiciels ERP ne sont jamais simples à déployer, sans parler du fait que chaque usine a souvent son ERP spécifique. Mais il n'existait jusqu'alors aucune solution ERP universelle et flexible à déployer. Les PME industrielles ont été les laissées pour compte par la tech », regrette Charles-Henry Rouaud, chargé principalement de la commercialisation de la solution.

C'est ainsi qu'au début de l'année 2022 Rémi Bèges s'est lancé dans le développement de cette solution logicielle avec l'intention d'installer la première brique de digitalisation dans les usines, pour des entreprises qui réalisent entre un et dix millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'outil, concentré sur la production, permet d'assurer le suivi de celle-ci et a pour objectif d'offrir une traçabilité complète aux opérateurs de l'entreprise, de l'approvisionnement en matières premières jusqu'à l'achèvement des pièces produites et la publication du bon de livraison.

Trente entreprises accompagnées d'ici six mois

En quelques mois, la jeune entreprise est déjà parvenue à séduire cinq clients, lui assurant ainsi un revenu récurrent annuel de 150.000 euros. Par exemple, elle a séduit l'entreprise Recyc-Matelas, LCS Groupe, La Pelisse ou encore La Maillecotech, un sous-traitant important de l'enseigne Décathlon. Tout récemment, la jeune pousse vient de signer un contrat pour déployer sa solution au sein de l'atelier Résilience, basé à Roubaix, et qui réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 50 millions d'euros. Ces premiers contrats démontrent une certaine prédominance du secteur textile pour Bonx.

« Il n'y a pas de logiciel de gestion d'usine (ERP) destiné au secteur du textile donc notre solution flexible leur convient et dans cet univers des PME industrielles le bouche-à-oreille marche très vite (...) Nous sommes une solution no-code donc nous laissons la main à nos clients sur la solution pour qu'ils modifient leur logiciel à leur guise, contrairement à des solutions rigides qui demandent généralement l'intervention d'un consultant », ajoute le cofondateur.

Tout en souhaitant rester dans sa cible des PME industrielles, Bonx souhaite accompagner des entreprises qui ont le Made In France au coeur de leur projet industriel, comme l'électroménager. La startup toulousaine espère ainsi accompagner entre 30 et 40 entreprises d'ici six mois, pour un total environ d'un million d'euros de revenus annuels récurrents.

Aller plus vite dans le déploiement

Pour développer sa solution, Bonx s'appuie actuellement sur une équipe de six salariés en CDI et deux freelances. D'ici la fin du premier trimestre 2024, l'entreprise compte employer une quinzaine de personnes. Afin de muscler particulièrement les équipes commerciales, la jeune pousse vient de boucler un tour de table de 500.000 euros auprès de business angels, et OSS Ventures, une startup-studio spécialisée dans l'industrie 4.0.

« L'objectif pour nous est aussi de nous déployer plus rapidement au sein des entreprises. Il nous faut actuellement trois mois, ce qui est peu, mais nous souhaitons aller encore plus vite », commente Charles-Henry Rouaud.

Au début de l'aventure, OSS Ventures avait déjà investi 100.000 euros. « Cette levée de fonds soutiendra Charles-Henry et Rémi dans leur ambition, pour libérer véritablement les entreprises opérationnelles des implémentations sans fin et des limites de ce qu'elles peuvent faire », ajoute Renan Devillières, le CEO d'OSS Ventures. Bonx s'attend également à recevoir une subvention de 200.000 euros de la part de la BPI au début de l'année 2024. Après cela, la jeune pousse estime avoir « 12 mois de cash » devant elle, avant de pourquoi pas envisager un nouveau tour de table plus conséquent.

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