Bureau des entreprises, nouvelles formations... Les lycées professionnels d'Occitanie préparent leur réforme

Au sein de l'académie de Toulouse, on prépare activement la rentrée 2023 qui sera surtout synonyme de mise en application de la reforme des lycées professionnels. Si de nouvelles formations notamment sur la maintenance, la cybersécurité et la mobilité sont au programme, le recteur Mostafa Fourar croit beaucoup en ses futurs Bureaux des Entreprises, obligatoires dans les établissements dès septembre.
Les lycées professionnels de l'académie de Toulouse, comme ceux de toute la France, vont connaitre une profonde transformation ces prochains mois.
Les lycées professionnels de l'académie de Toulouse, comme ceux de toute la France, vont connaitre une profonde transformation ces prochains mois. (Crédits : Airbus)

« C'est une petite révolution qui est en train de s'opérer », admet-on au sein du rectorat de Toulouse. L'institution est en pleine agitation en coulisse pour mettre en oeuvre à compter de la rentrée 2023, et de manière progressive, la réforme des lycées professionnels voulue par Emmanuel Macron.

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L'une des grandes innovations de cette réforme va être la création dans chaque établissement d'un bureau des entreprises dans chacun des 76 établissements professionnels de l'académie de Toulouse, comme partout en France. « Ces bureaux des entreprises seront chargés de la relation avec les entreprises, pour trouver des stages ou des contrats aux lycéens, ainsi que des immersions pour les professeurs pourquoi pas », développe Mostafa Fourar, le recteur de l'académie de Toulouse. Ces bureaux seront aussi consacrés au développement et au suivi des partenariats avec les acteurs économiques du territoire, à leur intégration dans le parcours de formation des jeunes et pourront aussi identifier des besoins de formation futurs face aux remontées de l'écosystème.

Pour animer chacun de ces bureaux, l'académie de Toulouse prévoit le recrutement de 62 équivalents temps plein et une dizaine de superviseurs de ces bureaux d'entreprises.  Hormis la vingtaine attendue rien que sur le département de la Haute-Garonne, entre quatre et huit animateurs sont attendus dans chaque département (Ariège, Aveyron, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn et Tarn-et-Garonne). « Cette réforme a été pensée pour améliorer nos relations avec le monde économique », appuie Mostafa Fourar. Ainsi, une enveloppe d'environ six millions d'euros est sanctuarisée pour le recrutement sur ces futurs postes clés dans les lycées professionnels de demain.

Des nouvelles formations au cas par cas ?

Afin de faciliter le dialogue entre le corps enseignant et le monde économique, l'Éducation nationale prévoit de revoir l'intitulé de toutes les formations et leur contenu avec l'aide du milliard d'euros annuel mis sur la table par le président de la République. Objectif ? 50 diplômes rénovés en 2024 et 100 d'ici 2026. Par ailleurs, la réforme devra aussi laisser la place aux spécificités locales.

L'Académie de Toulouse, avec le soutien de plusieurs acteurs économiques et le conseil régional d'Occitanie, a ainsi candidaté sur l'AMI « Compétences et métiers d'avenir » du plan France 2030. Ainsi, dès la rentrée 2023, le lycée Gallieni de Toulouse va proposer à ses élèves un Bachelor « Mobilité douce et intelligente », pour un budget de 760.000 euros. Un autre Bachelor, dédié lui à la « construction digitale bas carbone », va voir le jour en septembre au lycée Le Garros d'Auch contre 450.000 euros. « C'est la première fois en France que des lycées professionnels vont proposer un Bachelor, c'est forcément valorisant », commente le recteur. Un Bac pro « Transport par câble et remontées mécaniques » est également programmé à la rentrée prochaine au lycée Victor Duruy à Bagnères-de-Bigorre, tout comme une formation complémentaire Bac +1 dédiée à la cybersécurité au nouveau lycée de Gragnague.

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« Nous souhaitons, pour la suite, que les chefs d'établissements prennent l'initiative de candidater eux-mêmes sur des AMI similaires, du moment que cela correspond aux besoins du territoires et qu'ils ont le soutien de certaines entreprises, un point qui sera déterminant pour ouvrir des formations », tient à faire savoir Mostafa Fourar.

Pour ce faire, le rectorat vient de mettre à disposition une équipe d'experts pour accompagner, dans la constitution des dossiers, les proviseurs, qui disposent de moins de ressources humaines qu'une académie pour mener un tel processus.

Pas de fermeture de classe en 2023

Malgré ce volontarisme, l'académie de Toulouse va continuer à entretenir la dynamique en haut de l'échelle et a encore d'autres dossiers de formations nouvelles en instruction. Elle a déposé un dossier, avec notamment le soutien de Renault, Actia et Continental pour une formation autour de la maintenance des véhicules électriques et hybrides. Aux côtés de la Mecanic Valley, elle a aussi postulé pour développer une formation autour de la maintenance industrielle 4.0 à Rodez et dans toute l'Occitanie.

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Si pour l'instant l'heure est à l'ouverture de nouvelles formations, viendra à un moment la fermeture d'autres, jugées moins insérantes dans le monde du travail que par le passé. Du côté de l'académie de Toulouse, des places dans les filières STMG sont notamment dans le viseur.

« Il n'y aura aucune fermeture de classe à la rentrée 2023. Nous allons avoir une approche progressive car il faut aussi anticiper la réaffectation des professeurs vers d'autres classes et les former. Les formations non insérantes devront fermer d'ici la rentrée 2026 », pas avant, tempère le recteur de Toulouse.

Avec particulièrement ces ajustements, la réforme des lycées professionnels doit permettre de garantir un meilleur taux d'insertion de ses élèves et surtout un meilleur taux de remplissage. À titre d'exemple, sur l'académie de Toulouse, seulement 80% des places en première année sur les BTS sont prises et ce taux tombe à 66% en seconde année, tandis que les Bac pro jouissent quant à eux d'un taux de remplissage de 91%.

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