« J'accepterai votre plan de réorganisation si les syndicats sont d'accord », a déclaré dimanche 16 septembre, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, dans l'émission Capital sur M6. Le ministre réagit ainsi aux plans de réorganisation du groupe pharmaceutique Sanofi annoncés au début de l'été et dont les détails sont attendus le 25 septembre.

A Toulouse, sur le site de l'Oncopole, Sanofi emploie plus de 600 personnes dans le domaine de la recherche. Chaque jeudi, depuis le 12 juillet, ils manifestent sur le site de Toulouse-Langlade.

« Quand une entreprise fait cinq milliards de profits, comme c'est le cas pour Sanofi (...) elle a le droit de se réorganiser, a admis Arnaud Montebourg tout en indiquant devoir « rééquilibrer » des décisions quand elles sont parfois « excessives ». Le ministre a aussi précisé que le gouvernement demandera aux entreprises « de se comporter plus en industriel qu'en financier ».

Malvy salue les propos du ministre

Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, a salué, lundi 17 septembre, les propos du ministre du Redressement productif : « Le ministre a eu raison de rappeler Sanofi à ses responsabilités vis à vis de ses salariés et de l'industrie française. Nous soutenons pleinement sa démarche quand il demande à Sanofi de négocier un accord avec ses salariés sur la réorganisation que le groupe projette ».
Dans un communiqué commun, Martin Malvy, Pierre Izard, président du Conseil général et Pierre Cohen, président de Toulouse Métropole, ont demandé, vendredi 14 septembre, un rendez-vous avec Arnaud Montebourg. Ce dernier devrait rencontrer les présidents des exécutifs locaux d'ici quelques jours, assure-t-on à la Région.

Des emplois menacés à Toulouse

« Sanofi est une entreprise très rentable, qui vit en grande partie des politiques publiques, qu'il s'agisse du crédit d'impôt-recherche ou de l'assurance maladie. A ce titre, elle a des comptes à rendre à la puissance publique. En particulier à Toulouse, où l'entreprise doit assumer ses responsabilités auprès des salariés du site, d'autant plus qu'elle est engagée de longue date avec les collectivités locales dans la structuration d'un Oncopole qui pèse désormais en France », avaient déclaré conjointement les élus dans leur communiqué adressé au ministre.

Selon les syndicats, la restructuration menace entre 1 200 et 2 500 postes dans l'Hexagone, tout particulièrement à Toulouse, où la recherche est effectuée à l'Oncopôle. L'intersyndicale Sanofi Toulouse sera reçue, jeudi 20 septembre, par le maire de Toulouse, Pierre Cohen. Les salariés défileront ensuite du Capitole à la préfecture pour porter leurs revendications aux représentants de l'Etat. "Sanofi doit revenir sur le désengagement annoncé de la recherche interne à Toulouse", exige l'intersyndicale.

Hugues-Olivier Dumez

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