L'Élysée a annoncé, dimanche 10 juillet, l'arrivée prochaine en France de 6,7 milliards d'euros d'investissements étrangers, à l'occasion de la tenue du sommet "Choose France", censé vanter l'attractivité de l'Hexagone. Parmi eux, le groupe néerlandais AkzoNobel a fait savoir qu'il allait injecter une vingtaine de millions d'euros sur ses deux sites du pays, dont les trois quarts de cette somme rien que pour son implantation ariégeoise, à Pamiers.

Le spécialiste des peintures et produits chimiques est présent dans ce département depuis fin 2019 et l'acquisition du sous-traitant aéronautique Mapaero. "Cette opération était intéressante pour nous car Mapaero a de nombreuses certifications pour commercialiser sur le marché aéronautique et ils ont des produits complémentaires aux nôtres sur les revêtements intérieurs", remémore Thierry Vanlancker, interrogé par La Tribune. "Cette acquisition doit être perçue comme l'union de deux forces. Si les deux entreprises travaillent dans le même domaine, elles ont néanmoins des créneaux spécifiques", avait quant à lui résumé Éric Rumeau à l'époque, toujours directeur du site de Pamiers aujourd'hui.

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Augmenter les capacités de production

Avec cette union, AkzoNobel se revendique aujourd'hui comme "le plus grand fournisseur mondial de revêtements pour l'industrie aéronautique", à en croire son CEO Thierry Vanlancker, avec des clients tels qu'Airbus, Boeing ou Ambraer pour ne citer qu'eux. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires de cette activité est évaluée à environ 150 millions d'euros par la direction du groupe. "C'est reparti très très vite ! Nous avons retrouvé notre niveau de croissance d'avant la pandémie sur cette activité, qui est de 8 à 12% chaque année en temps normal", commente le CEO.

Ce dynamisme économique retrouvé dans le segment de la peinture aéronautique permet désormais à AkzoNobel d'investir sur son site de Pamiers, alors que cette opération était prévue initialement très rapidement après l'acquisition de Mapaero. Mais la crise sanitaire est passée par là, mettant l'industrie aéronautique à l'arrêt jusqu'à récemment encore.

"Le site de Pamiers fonctionne bien. Nous faisons des investissements pour anticiper la future demande des clients (...) Ces 15 millions d'euros, qui vont financer une extension de l'usine, vont permettre d'augmenter de 50% nos capacités de production de revêtements pour l'aéronautique", explique Thierry Vanlancker.

Cette annonce intervient alors que l'avionneur européen Airbus vient de communiquer ses prévisions du marché du transport aérien en besoin d'avions neufs. Selon lui, le besoin est évalué à 39.490 avions passagers et cargo neufs d'ici 2041, portant la flotte mondiale à 46.930 appareils, contre 22.880 en 2020. Soit presque le double de la flotte actuelle. Une opportunité donc pour AkzoNobel, à laquelle elle doit se préparer, avec cet investissement à Pamiers.

Des emplois créés

En plus d'une réorganisation des flux produits et d'une automatisation de certaines parties du cycle de production, AkzoNobel rapatrie en Ariège la production de revêtements pour l'aéronautique à base de polyuréthane, actuellement produits sur le site américain du groupe. Le nouveau visage de ce site industriel va permettre de créer à terme 25 emplois alors que celui-ci emploie déjà 130 personnes.

"Nous avons lancé l'ingénierie pour cette opération. Nous espérons lancer les travaux en 2023 et les terminer d'ici fin 2024", expose le patron du groupe néerlandais.

Ce dernier a également décidé d'investir sur son site de Montataire (Oise) à hauteur de cinq millions d'euros. Seulement, cette implantation, spécialisée dans la production et la distribution de peintures décoratives, ne fera l'objet que d'un investissement matériel. L'idée pour AkzoNobel est d'augmenter les cadences de production et fournir plus largement les territoires français et européen.

Ces deux investissements dans l'Hexagone traduisent d'une certaine confiance aux 1.500 salariés présents dans le pays, selon le CEO. "Nous aurions pu réaliser ces investissements ailleurs, notamment pour l'aéronautique, aux Pays-Bas ou aux États-Unis mais nous avons choisi la France car nous sommes satisfaits des forces présentes", conclut Thierry Vanlancker.