Val Tolosa : le Conseil d'État annule un deuxième permis de construire

Nouveau revers judiciaire pour le promoteur Unibail Rodamco. Le Conseil d'État vient de retoquer un nouveau permis de construire. En juillet dernier, la justice avait déjà suspendu les travaux de ce projet de méga centre commercial de 63 000 m2 à Plaisance-du-Touch.
Manifestation des opposants à Val Tolosa à Toulouse en 2015.
Manifestation des opposants à Val Tolosa à Toulouse en 2015. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une nouvelle victoire pour les opposants au projet de centre commercial Val Tolosa. Le Conseil d'État a annulé le 28 décembre dernier un permis de construire déposé par le promoteur Unibail Rodamco en 2009 et déjà retoqué par la Cour administrative de Bordeaux en juin 2016.

"Un premier permis de construire datant de 2006 avait déjà été annulé. C'est ici le deuxième permis qui est rejeté", rappelle Pascal Barbier, co-président du collectif Non à Val Tolosa. Le feuilleton judiciaire n'est pas terminé puisque Unibail Rodamco a déposé en août 2016 un troisième permis de construire, lui aussi attaqué en justice par le collectif. "Nous pensons qu'il sera à son tour annulé par la justice car les plans d'urbanisme (comme le Scot) aujourd'hui n'autorisent plus l'ouverture de grands centres commerciaux sur l'agglomération toulousaine", ajoute Pascal Barbier.

"L'intérêt économique et social du projet n'est pas sérieusement démontré"

Pour rappel, lancé il y a une quinzaine d'années, le projet Val Tolosa prévoit l'implantation de 63 250 m2 de surface de vente, un hypermarché, 150 boutiques et un grand magasin de 9 000 m2 à Plaisance-du-Touch, commune de l'Ouest toulousain. Cela en ferait l'un des 10 plus grands centres commerciaux de France pour un investissement de 350 millions d'euros. Lors de la présentation du projet, le promoteur immobilier mettait en avant son impact en termes d'emplois avec la création de 3 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction et 2 000 emplois une fois les portes du centre commercial ouvertes. Mais le 13 juillet dernier, la Cour administrative de Bordeaux a annulé un premier arrêté de la préfecture portant sur les espèces protégées, estimant que "l'intérêt économique et social du projet n'est pas sérieusement démontré" et mettant en doute le volume d'emplois qui pourrait être créé avec l'arrivée de ce centre commercial : "Le maillage commercial de l'agglomération révèle que l'Ouest toulousain est déjà largement desservi en grandes surfaces... L'intérêt de la construction du centre commercial, en dépit même des quelques emplois directs qu'il pourra générer, ne saurait justifier la destruction définitive de nombreuses espèces dont la protection est regardée comme d'intérêt européen", relève-t-elle.

Sur le plan environnemental, Alice Terrasse, l'avocate des associations opposées au projet soulignait cet été que "47 espèces protégées sont présentes sur le site et notamment le Rosier de France (une espèce menacée de disparition, NDLR)".

Les travaux sont suspendus sur le site et les opposants espèrent arriver à la fin de ce bras de fer juridique : "Le promoteur ne peut plus commencer en force les travaux. Depuis un an, il n'y a plus de service de gardiennage sur place, les barrières tombent par terre, le site est à l'abandon. On espère que c'est la fin de la partie. S'il veut maintenir le projet, le promoteur devra entièrement revoir sa copie", glisse Pascal Barbier. Contacté par la rédaction, Unibail-Rodamco n'a pas donné suite à notre demande d'interview.

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Commentaire 1
à écrit le 04/01/2018 à 8:07
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BONNE année 2018 ou pas? car comment ne pas enrayer le CHOMAGE et proposer des emplois =}...JE CITE =}" son impact en termes d'emplois avec la création de 3 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction et 2 000 emplois une fois ...

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