Val Tolosa : le tribunal administratif de Toulouse donne raison aux opposants

Le tribunal administratif de Toulouse a suspendu ce vendredi 28 juillet un arrêté préfectoral de dérogation portant sur les espèces protégées permettant la construction d'un méga centre commercial à Plaisance-du-Touch. Les travaux sont suspendus jusqu'au jugement sur le fond du dossier.
Banderole des opposants au projet de centre commercial à Plaisance-du-Touch.
Banderole des opposants au projet de centre commercial à Plaisance-du-Touch. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une nouvelle victoire pour les opposants au projet de centre commercial Val Tolosa. Le tribunal administratif de Toulouse a décidé ce vendredi 28 juillet de suspendre l'arrêté préfectoral du 12 juillet dernier de dérogation relatif aux espèces protégées. La cour de justice avait été saisie en référé par le collectif Non à Val Tolosa et FNE (France Nature Environnement). "Les travaux sont suspendus jusqu'au jugement sur le fond de ce même arrêté, s'est réjouie Jutta Dumas membre du collectif Non à Val Tolosa. Nous demandons le retrait des engins de chantier du site. Nous espérons l'abandon total du projet."

Une quarantaine d'espèces protégées

Le projet de centre commercial Val Tolosa menace-t-il la biodiversité présente sur le plateau de la Ménude à Plaisance-du-Touch ? C'est la question à laquelle devait répondre le tribunal administratif de Toulouse.

"47 espèces protégées sont présentes sur le site dont 4 espèces de fleurs et notamment le Rosier de France (une espèce menacée de disparition, NDLR)", avait avancé dans la matinée Maître Terrasse, l'avocate des associations opposées au centre commercial.

Des arguments balayés par l'avocat de la mairie de Plaisance-du-Touch, favorable au projet. "Le site a été un site de stockage des boues d'une station d'épuration et il se trouve en pleine agglomération toulousaine. Ce n'est pas le parc naturel des Pyrénées", avait assuré Maître Gallardo.

Combien d'emplois le projet va-t-il créer ?

Autre sujet de débat pendant l'audience : ce projet représente-t-il "un intérêt public majeur" qui justifie cet arrêté de dérogation ? Le 13 juillet dernier, la cour administrative de Bordeaux avait jugé que "l'intérêt économique et social du projet n'est pas sérieusement démontré" mettant notamment en doute les 1785 emplois qui pourraient être créés par le projet. "3000 emplois seront générés sur trois ans pendant la construction du centre commercial", a soutenu l'avocate du promoteur. De son côté Maître Terrasse a mis en avant que la cour administrative de Nantes a rejeté l'argument de "l'intérêt public majeur" le 27 juin dernier pour un méga centre commercial dans la région.

Pour rappel, lancé il y a une quinzaine d'années, le projet Val Tolosa prévoit l'implantation de 63 250 m2 de surface de vente, un hypermarché, 150 boutiques, un cinéma et un grand magasin de 9 000 m2. Cela en ferait l'un des 10 plus grands centres commerciaux de France pour un investissement de 350 millions d'euros. Dès l'obtention du permis de construire en 2009, le promoteur immobilier, Unibail Rodamco, a été confronté à l'hostilité des riverains. En septembre 2015 par exemple, le collectif Non à Val Tolosa a entamé un blocage permanent du chantier pour dénoncer ce projet considéré comme "un grand projet inutile", remettant en cause l'opportunité d'une surface commerciale d'une telle ampleur dans l'agglomération toulousaine.

Le collectif a obtenu gain de cause à plusieurs reprises devant la justice : en juin 2016 avec l'annulation du permis de construire, en mai dernier avec l'annulation de l'autorisation pour la construction du cinéma. Le 13 juillet dernier, un nouveau coup d'arrêt au projet a été donné avec l'annulation en appel par la cour administrative de Bordeaux de l'arrêté de dérogation portant sur les espèces protégées. Dans la foulée, la préfecture de Région Occitanie a signé un nouvel arrêté de dérogation sur le projet, s'appuyant notamment sur l'avis favorable du Conseil national de protection de la nature.

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Commentaire 1
à écrit le 03/08/2018 à 12:46
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Dans toute cette affaire, c'es Amazon qui se frotte les mains. Moins de centres commerciaux, ce n'est pas plus de petits commerces de centre ville, c'est plus de ventes par internet. les environnementalistes se trompent de combat, ils ont une révolut...

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