Jean-Jacques Romatet, CHU de Toulouse  : "Notre situation financière est saine."

Le Centre hospitalier et universitaire de Toulouse reste en tête du classement des 50 meilleurs hôpitaux publics français selon Le Point. Une bonne nouvelle, alors même que l'agence de notation Moody's a dégradé sa note, au même titre que 16 autres CHU français. Réaction et explications de Jean-Jacques Romatet, directeur général du CHU de Toulouse.
Jean-Jacques Romatet

Le Centre hospitalier et universitaire de Toulouse reste en tête du classement des 50 meilleurs hôpitaux publics français selon Le Point. Une bonne nouvelle, alors même que l'agence de notation Moody's a dégradé sa note, au même titre que 16 autres CHU français. Réaction et explications de Jean-Jacques Romatet, directeur général du CHU de Toulouse.

Comment expliquer que Toulouse soit une nouvelle fois en tête de ce classement ?
C'est la cinquième année consécutive et j'en suis très heureux. Ce n'est pas un hasard mais le fruit des efforts de toutes les composantes de l'hôpital. Nous ne sommes pas médiatisés comme certains hôpitaux parisiens, mais en faisant moins de bruit, nous sommes finalement les meilleurs. Tout d'abord il faut souligner le très bon niveau de notre personnel, ce qui est remarquable car ce niveau reste élevé malgré le renouvellement des générations. Nous avons également su adapter notre management médical : s'organiser, anticiper, pour éviter les difficultés. Ce que montre aussi le classement, c'est que le CHU est complet. Quels que soient les critères, on est premier ou deuxième.

Est-ce que cette bonne nouvelle est ternie par la dégradation de la note de 16 CHU (dont Toulouse) par l'agence de notation Moody's?

Cela n'a rien à voir. Il faut savoir que les hôpitaux ont du mal à se financer auprès des banques, c'est pourquoi 16 d'entre eux (dont le CHU de Toulouse, NDLR) ont lancé avant l'été une émission d'obligations afin de réaliser des investissements. Malheureusement, dans ce groupe, le CHU de Fort-de-France a connu des problèmes de remboursement il y a quelques mois. C'est uniquement à cause de cela que Moody's a dégradé la note de l'ensemble des 16 CHU. Le CHU de Toulouse est crédible, notre situation financière est saine. La conséquence pour nous, c'est que l'émission d'obligation (qui doit permettre de récupérer 30 M€) a été retardée et devrait n'avoir lieu qu'à la fin de l'année. En attendant, nous avons emprunté auprès du Crédit Foncier (10 M€) et de la Caisse des dépôts (5 M€).

Y-a-t-il des conséquences pour les chantiers de l'Institut universitaire du cancer et de la clinique Pierre-Paul Riquet à Purpan ?

Non, il n'y a pas de conséquence. Ces chantiers suivent leur cours normalement, l'Institut universitaire du cancer ouvrira fin 2013 - début 2014, et la clinique ouvrira en 2013. Nous n'avons aucune inquiétude.

Que pensez-vous du plan social annoncé chez Sanofi ?
Nous sommes catastrophés par cette annonce mais pas vraiment étonnés. L'industrie du médicament est en grande difficulté. Cependant, ça n'est pas une menace pour l'Oncopole car le site R&D de Sanofi à Toulouse n'était pas orienté « cancer ». Cela reste une grande perte pour la ville, cela va de soi.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

En savoir plus :

Le CHU de Toulouse emploie 11 000 salariés plus 1 000 médecins. Son budget 2012 est de 975 M€.





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