Un mouvement de grève national a touché les magasins de Purpan (80% de grévistes selon les syndicats), Labège (85%) et Portet-sur Garonne (80%) samedi 9 avril. Le groupe Carrefour, évaluant de son côté à « largement moins de 50% le nombre de grévistes dans la région », a accepté une réouverture des négociations mercredi 13 avril.
Dans un premier temps, la direction des hypermarchés Carrefour et les partenaires sociaux s'étaient réunis le 22 mars dernier à l'occasion des négociations annuelles obligatoires. Le groupe avait alors proposé à ses salariés une augmentation des salaires de 2% sur l'année, ainsi qu'une hausse du pourcentage de remise des achats des salariés en magasin, « soit environ 3,2% d'augmentation ».
Selon Francis Kraouener, membre du CCE Carrefour Sud-Ouest et de la Confédération générale du travail (CGT), « l'augmentation des salaires n'est que de 1,37% maximum sur l'année. Entre 2007 et 2010, nous avons dû faire face à plus de 7.000 suppressions de postes au niveau national. Sur l'année 2011, nous en attendons entre 4.000 et 5.000. » Pour ces salariés désabusés, la question ne porte pas seulement sur la rémunération mais bien aussi sur les conditions de travail qui, pour Francis Kraouener, « se dégradent lourdement ». Et le syndicaliste d'ajouter : « Le groupe ne procède pas à des licenciements secs. Il reclasse les salariés. Donc une secrétaire comptable va rétrograder en caisse, elle va tenir trois mois et va finir par craquer, laissant son poste vacant. »
Martine Saint-Cricq, déléguée de Force Ouvrière, considère ce mouvement comme « historique », au regard du nombre de magasins en grève samedi 9 avril sur le plan national. Selon cette représentante du personnel Carrefour en Midi-Pyrénées, les salaires, l'emploi et les conditions de travail représentent les principales revendications du mouvement de Force Ouvrière. « La grande distribution est particulièrement touchée par le manque d'effectifs relatif aux suppressions de postes, mais aussi par les conditions de travail qui ne sont pas valorisantes. » Les syndicats estiment aujourd'hui qu'il est indispensable d'avoir recours à deux types de négociations. L'une portant sur les salaires, l'autre sur les avantages sociaux.
« Vu l'ampleur de l'action en cours, conclut Martine Saint-Cricq, nous ne baisserons pas les bras. Si Carrefour ne répond pas à nos attentes, nous poursuivrons la grève. » La réponse de l'enseigne sera donc connue demain. La semaine dernière, dans un communiqué, le groupe indiquait que, « fidèle à la tradition de l'entreprise, la direction de Carrefour Hypermarchés France rappelle qu'elle attache une grande importance au dialogue social et reste à l'écoute de ses partenaires sociaux et de ses salariés. »
Maïa de Martrin
En photo : de nouvelles négociations auront lieu au plan national demain mercredi 13 avril entre la direction de Carrefour et les partenaires sociaux (© Rémi Benoit)
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !