Une croissance de 3,9% était attendue en 2011 dans l'industrie midi-pyrénéenne. Elle a été de 8,7%, quasiment le niveau d'avant crise. A titre de comparaison, l'année dernière, elle avait baissé de 7%. Sans surprise, c'est le dynamisme du secteur aéronautique qui entraine dans son sillon celui de l'équipement électrique et électronique (+12%) ou encore de la métallurgie. Les retombées sont positives sur l'emploi salarié industriel : c'est la première fois depuis 3 ans que l'évolution est positive (+2,3%).

L'agroalimentaire et le BTP en difficulté

Il y a cependant des secteurs qui ont souffert en 2011. « Ceux qui ne sont pas connectés aux secteur aéronautique »selon Patrick Berger. L'agroalimentaire, fortement impacté par la hausse des prix des matières premières, devrait rester prudent en matière d'investissement. Le secteur affiche une croissance de 6,5% en 2011 mais table sur 4% en 2012 malgré l'évolution notable des exportations (+ 19,5%, notamment grâce à la réouverture du marché américain).
Le BTP pâtit de la baisse des commandes des collectivités locales et de la fin du dispositif Cellier. 2012 s'annonce difficile avec une prévision de croissance de -0,5%. Après une nouvelle baisse des effectifs dans le secteur en 2011(-1,4%), une stabilisation devrait s'opérer cette année.
Les difficultés que rencontrent ces deux secteurs fait craindre pour les départements ruraux, qui ne profitent pas du rayonnement de l'industrie spatiale et aéronautique.

Investissements

Globalement en 2011 l'investissement a été soutenu, avec une progression des programmes concernant de nouveaux équipements, notamment dans l'industrie (+9,4%) et les services (+10%). Les investissements immobiliers ont en revanche connu un net repli. Pour 2012, c'est toujours l'industrie qui mène la danse avec une progression significative anticipée par les chefs d'entreprise. Patrick Berger a notamment évoqué le cas Airbus « qui doit livrer 570 appareils en 2012, ce qui représente des investissements colossaux ». Le BTP anticipe pour sa part un recul prononcé. On s'attend à une relative stabilité dans le secteur des services.

A noter enfin que le directeur régional de la banque de France a souligné l'importance « de ne pas intégrer trop vite l'idée de récession », précisant que « le FMI table sur une croissance à 0,3% en France en 2012 ».

Sophie Arutunian

Photo Rémi Benoit