Fermeture du site toulousain d'Alcatel-Lucent : stupeur des 100 salariés concernés

La nouvelle est tombée ce mardi matin : le site Alcatel-Lucent de Colomiers va fermer ses portes dès 2014. Une centaine d'emplois de l'équipementier télécoms, majoritairement d'ingénieurs, est en jeu. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, annonce avoir "demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social".

La nouvelle est tombée ce mardi matin : le site Alcatel-Lucent de Colomiers va fermer ses portes dès 2014. Une centaine d'emplois de l'équipementier télécoms, majoritairement d'ingénieurs, est en jeu. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, annonce avoir "demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social".

À la sortie du site d'Alcatel-Lucent, à Colomiers, ce matin, les visages étaient fermés. Les salariés, encore sous le choc, refusaient de commenter la nouvelle. Ils venaient tout juste d'apprendre la décision du groupe de fermer dès 2014 le site où travaille actuellement une centaine d'ingénieurs. Une décision qui intervient dans le cadre d'un vaste plan mondial prévoyant notamment la suppression de 10.000 emplois d'ici fin 2015 et la division du nombre de sites par deux.

"C'est un coup de massue, commente Gilles Rouyer, délégué CFDT du site de Colomiers. C'est la tristesse généralisée. Les salariés n'y croient pas. Nous n'avions rien vu venir. Notre espoir, désormais, est que la direction se rende compte de la valeur des activités développées ici. Bien sûr, nous sommes conscients que le site tel qu'il existe aujourd'hui ne sera pas maintenu. Mais d'autres modes de fonctionnement sont possibles."

Vers un reclassement en Île-de-France ?
Réunie ce 8 octobre en Comité européen, la direction d'Alcatel-Lucent a confirmé la fermeture programmée du site columérin. Une décision liée à un repositionnement technologique de l'équipementier télécoms. "Nous devons mettre en œuvre les mesures nécessaires afin de redonner au groupe (dont la dette s'élève à 5,7 milliards d'euros, NDLR) la possibilité d'aller de l'avant, a expliqué en début d'après-midi Loïc Le Grouiec, PDG d'Alcatel-Lucent France, lors d'une conférence de presse. Des économies sont nécessaires."

Alcatel-Lucent souhaite se recentrer sur deux secteurs technologiques : le tout IP et le très haut débit. Pour se repositionner comme un "acteur du futur", le groupe a ainsi décidé de supprimer 900 postes en France sur des fonctions supports, de recruter 200 personnes aux profils technologiques dont il ne dispose pas à ce jour. Il souhaite par ailleurs, selon Sébastien Lebreton, directeur des ressources humaines France, "accompagner la reconversion interne ou externe" de 900 autres postes, dont ceux des salariés toulousains.

"À Colomiers, notre objectif est de ne plus être présents à travers notre site, mais de proposer à une grande partie de l'équipe de rejoindre notre implantation de Nozay, en Île-de-France", annonce Sébastien Lebreton. Une nouvelle que les salariés toulousains reçoivent avec scepticisme. "La plupart d'entre nous ont plus de 45 ans, rappelle Gilles Rouyer. Notre vie est construite dans la région toulousaine. Pour beaucoup, aller travailler en Ile-de-France est à peine envisageable". Les premières discussions entre la direction du groupe et les partenaires sociaux auront lieu le 23 octobre.

Alexandre Léoty
© photo Rémi Benoit

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