Alimentation : une concertation citoyenne lancée par la Région Occitanie

Présentée comme la grande cause régionale 2018, l'alimentation fera l'objet en fin d'année d'un grand Plan Alimentation voté par le Conseil régional. Afin que toute la population de la région se sente concernée, Carole Delga a décidé de lancer une grande concertation citoyenne. L'objectif est que chacun propose des idées pour soutenir la filière agroalimentaire locale qui représente 165 000 emplois. Un vote citoyen aura lieu à la suite de ce questionnaire.
La Région Occitanie espère de 20 000 à 30 000 retours sur son questionnaire.

"La Région Occitanie veut donner à ses concitoyens la possibilité de choisir dans le cadre de ses politiques publiques et non pas une fois tous les six ans dans le cadre des élections", lance Carole Delga, la présidente de la Région. Pour preuve de cette volonté, le Conseil régional a lancé dimanche 1er avril une concertation citoyenne au sujet de l'alimentation, érigée en grande cause régionale de l'année 2018.

"Ce secteur, qui représente 14 % de nos emplois en région, regroupe des enjeux économiques, agricoles, citoyens, de santé et environnementaux. Il doit y avoir une véritable prise de conscience des consommateurs avec des propositions émanant d'eux, qui pourront intégrer le grand Plan Alimentation qui sera voté en fin d'année au Conseil régional", ajoute l'ancienne ministre.

Pour récolter les idées proposées par des citoyens lambda, depuis le début du mois d'avril il est possible de remplir un questionnaire par écrit ou sur le web portant sur les habitudes de consommation alimentaire  de chacun et sur la perception que chacun a de l'offre disponible en Occitanie. Le retour par courrier de ce questionnaire peut se faire jusqu'au 30 juin prochain.

"Ce questionnaire va nous permettre de savoir ce qu'attend le consommateur", ajoute Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région Occitanie en charge de l'agroalimentaire et de la viticulture.

"Une étude de marché géante"

Parallèlement à cette consultation, une vingtaine de réunions territoriales ouvertes au public sera organisée sur tout le territoire régional du mois de mai jusqu'à la mi-juillet.

"En plus du public, ces réunions rassembleront des associations, des présidents de chambre d'agriculture et des équipes des Conseils départementaux afin d'aborder la structuration des filières, l'accompagnement de projets innovants, la question de la collecte alimentaire c'est-à-dire le lien entre le producteur et le consommateur, et la question d'une plateforme régionale alimentaire pour avoir une constance dans l'approvisionnement. C'est une étude de marché géante", détaille Jean-Louis Cazaubon.

Une étude de marché qui, pour être fiable, doit toucher le plus large public possible et non pas uniquement les consommateurs déjà sensibilisés à leur façon de se nourir . Pour cela, la Région va lancer une démarche de street-marketing.

"48 heures avant chaque réunion territoriale, nous nous rendrons sur la commune concernée, sur les parkings de supermarché, à la sortie des écoles et des spectacles par exemple, afin de distribuer des questionnaires notamment et sensibiliser un maximum de personnes à cette cause. ceux qui répondront au questionnaire seront invités par mail à participer aux réunions proches de chez eux", ajoute Carole Delga.

Ce "tractage" sur le terrain débutera dès le 7 avril à la foire de Toulouse qui aura lieu jusqu'au 16 avril au Parc des expositions de Toulouse. Des enquêteurs équipés de tablettes numériques iront à la rencontre des visiteurs. Au total, la Région Occitanie espère de 20 000 à 30 000 retours sur son questionnaire.

Un vote citoyen organisé

À l'issue de l'analyse des retours obtenus, plusieurs scenarii seront proposés aux citoyens, qui s'exprimeront par un vote. "Leur choix orientera le Plan Alimentation", assure la présidente de Région.

L'objectif de ce plan est de soutenir notamment la filière agroalimentaire régionale, qui représente pas moins de 165 000 emplois en Occitanie.

"Nous voulons promouvoir le made in Occitanie. L'achat de denrées alimentaires pour nos lycées représente chaque année 56 millions d'euros pour 25 millions de repas. Il y a des parts de marché importantes à aller récupérer. On dit souvent que nos emplettes sont nos emplois", lance Jean-Louis Cazaubon.

En 2014, le ministère de l'Agriculture a présenté un cahier des charges type pour favoriser les producteurs locaux dans la restauration collective et c'est sur ce document que Carole Delga compte s'appuyer pour "faire entrer" la production locale dans les cantines. L'élue va par ailleurs lancer en septembre une expérimentation dans un tiers des lycées d'Occitanie pour porter à 40 % le taux d'aliments bio et locaux servis, contre 16 % aujourd'hui. Lors de ses voeux à la presse en janvier dernier, Carole Delga avait annoncé  la création d'une plateforme régionale pour que les établissements puissent acheter en direct aux producteurs les denrées alimentaires locales dont ils auront besoin.

Lire aussi : Alimentation : la Région fait "une étude de marché géante"

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Commentaires 2
à écrit le 05/04/2018 à 9:10
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Bravo à elle on ne peut que la soutenir dans ce combat particulièrement difficile qui oppose la vie à l'obscurantisme agro-industriel. La santé n'a pas de prix ! Les élus PS ne seraient il pas plus efficaces depuis que le PS est mort ? Sans l...

à écrit le 05/04/2018 à 8:57
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Résidant à Rabastens Tarn, je désire savoir si l'enquête viendra jusque là. Il y a beaucoup de producteurs et consommateurs bio et adeptes du circuit court dans ce département et bien des jeunes s'installent ici.

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