Le chef doublement étoilé Yannick Delpech, propriétaire de l'Amphitryon à Colomiers, s'associe à l'enseigne La Boîte à Pizza en proposant une recette de pizza façon blanquette de volaille. Estimant qu'il faut "sortir des carcans", Yannick Delpech pense que gastronomie peut rimer avec grande distribution. Interview.

En quoi consiste l'association avec La Boîte à Pizza ?
C'est la première fois que l'on me sollicite pour ce genre d'opération. J'ai proposé une recette de la blanquette de volaille version pizza qui sera vendue dans 120 points de vente jusqu'au 6 mai. Il fallait que ce soit simple à refaire pour être produit à grande échelle, et cela me convient car j'aime les choses simples. La pizza est un met répandu, pratique et fabuleux. J'y apporte mon esprit : à la fois classique et créatif. Toutefois, cette association ne concerne pas uniquement la création de la recette puisque je participe activement aux supports de communication et à la mise en place de ma recette dans les points de vente.

Êtes-vous à la recherche de visibilité ?
Non, il n'y a aucune stratégie derrière tout ça. Le gain financier et en termes d'image n'est vraiment pas quelque chose d'important pour ce type d'opération. On pourrait même penser que s'associer à une enseigne de vente à emporter et livraison de pizza serait mauvais pour mon image mais j'estime qu'il faut sortir des carcans. Il y a de la bonne cuisine partout et il faut savoir conjuguer tradition et innovation. Il n'y a pas de business plan particulier, je fais cela pour le plaisir, pour relever un défi.

Comment se porte l'Amphitryon ?
Le chiffre d'affaires de l'Amphitryon se situe aux alentours de 2 millions d'euros. C'est conforme à nos objectifs mais il ne faut pas rester sur ses acquis. Il faut aller de l'avant tester de nouvelles choses. La crise se ressent, notamment sur les entreprises qui représentent une bonne partie de ma clientèle. Les budgets « restaurant » s'amenuisent et il faut s'adapter. Je propose des menus à partir de 30 euros, et j'ai beaucoup de projets en cours.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
© Rémi Benoit