À Toulouse, la création du groupe Smartspace qui veut commercialiser les premiers satellites low cost

Commercialiser les premiers nanosatellites low cost : c'est l'objectif du groupe Smartspace, « premier opérateur mondial de la démocratisation des technologies spatiales », qui sera lancé à Toulouse mercredi 14 novembre. Une usine de fabrication de ces satellites devrait voir le jour dans les Pyrénées-Atlantiques. À l'origine du projet, Laurent Husson, dirigeant du cabinet Conseil Anewworld et fondateur du think tank « Toulouse Space Club ». Interview.
Smartspace veut commercialiser les premiers satellites low cost

Le groupe Smartspace a pour vocation la démocratisation des technologies et des applications du spatial. Quelle sera sa mission ?
Le groupe a pour ambition de favoriser la dissémination des technologies et applications spatiales, sur tous les marchés de masse, et notamment dans le secteur du sport et du luxe. Nous pensons qu'il existe un véritable écart entre les données spatiales disponibles, les applications que l'on pourrait en faire, et l'usage qui en est fait. L'industrie du spatial se cantonne encore à la défense, à l'institutionnel, aux marchés géostratégiques. La télévision et le téléphone sont des applications qui touchent le grand public, notre but est d'en développer d'autres.

Comment intégrer des données fournies par les satellites dans le domaine du sport ou du luxe ?
Dans le domaine du luxe, la contrefaçon est un enjeu majeur. On pourrait utiliser la géolocalisation, la collecte d'informations sur un objet pour en assurer la traçabilité. Dans le domaine du sport, nous misons notamment sur l'équitation pour le suivi des chevaux commercialisés, sujets au trafic, ou même perdus. Le golf aussi peut faire appel aux technologies de la géolocalisation pour les robots qui tondent la pelouse tout seul la nuit par exemple. Il faut qu'ils soient précis et nécessitent davantage qu'un simple système GPS.

Quel sera le mode opératoire de Smartspace pour aborder ces nouveaux marchés ?

Nous travaillons sous deux angles. Smartspace Recherche permettra de mettre en place des groupes de chercheurs sur différentes thématiques pour trouver de nouvelles applications. Ces chercheurs pourront travailler en collaboration avec des entreprises du luxe ou du sport pour faire le lien entre marché du spatial et marché grand public. Smartspace Technologie proposera un catalogue de technologies déjà existantes et les portera vers le marché « de masse ». Enfin nous créons une filiale, Smartspace Nanosatellites dont l'objectif est de lancer des satellites low cost.

Qu'est-ce qu'un satellite « low cost » ?

C'est un satellite plus petit que la moyenne (moins de 50 kilos) que l'on peut mettre sur le marché à un prix très compétitif : moins de 4 M€, avec une véritable vocation commerciale. Jusqu'à présent ces nanosatellites sont réservés au chercheurs ou aux étudiants pour réaliser des tests. Nous pensons que des entreprises qui n'auraient jamais imaginé pourvoir s'offrir un segment spatial doivent pouvoir le faire. Nous aurons une usine de fabrication certainement dans les Pyrénées-Atlantiques.

Quels sont les objectifs du groupe, en termes de business ?
Smartspace s'appuie sur le cabinet Conseil Anewworld dont il détient aujourd'hui 66 % des participations et sur la filiale industrielle « Smartspace Nanosatellites » dont il détient 51 % des participations. Le groupe est porté par la société de holding Nouveau Monde Investissement. Pour notre chiffre d'affaires 2013, nous comptons sur 3 M€ pour la branche Smartspace Recherche. Pour 2013, il est plus difficile d'évaluer le montant pour la partie catalogue technologique et la filiale Nanosatellites. De façon globale, nous espérons 6 à 7 M€ pour 2014 et au delà de 10 M€ pour 2015-2017.

Propos recueillis par Sophie Arutunian

© photo Astrium

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