Éric de Saintignon, nouveau directeur d'Astrium Toulouse : "Nous savons nous battre sur un marché de plus de plus difficile"

Éric de Saintignon est le nouveau directeur d'Astrium Toulouse. Il remplace Sébastien Poncin, parti en retraite. Il évoque son parcours jusqu'à ce poste, la santé de la filière spatiale et l'activité du site toulousain d'Astrium.
Éric de Saintignon, nouveau directeur d'Astrium Toulouse

Éric de Saintignon est le nouveau directeur d'Astrium Toulouse. Il remplace Sébastien Poncin, parti en retraite. Il évoque son parcours jusqu'à ce poste, la santé de la filière spatiale et l'activité du site toulousain d'Astrium.

Vous prenez la direction du site d'Astrium, quel est votre parcours ?
Je suis ingénieur INP Grenoble. J'ai intégré le CEA en tant que physicien avant de rejoindre Astrium en 1989. J'ai occupé de nombreux postes dans différents domaines dont l'industrialisation et les projets d'amélioration continue. Depuis 2008, je suis responsable de l'AIT (Assemblage, intégration et tests) qui représente près de 600 personnes, soit environ 20 % des équipes du site. Une fonction que je conserve tout en prenant la direction du site de Toulouse.

Quel est votre rôle de directeur de site?
Dans une organisation qui est matricielle et transnationale, j'incarne le groupe sur place. À ce titre, je suis en charge des relations sociales du site et je m'impliquerai dans les initiatives industrielles régionales. Je suis également responsable de la sécurité du site et des questions d'environnement.

Quelles sont les caractéristiques 
du site toulousain ?
C'est le site le plus important d'Astrium et il a beaucoup grossi. Il compte aujourd'hui plus de 3 000 personnes. Le site comporte de l'ingénierie, de la maîtrise système, de l'intégration et des tests. Dans nos salles blanches, nous construisons des satellites de télécoms, d'observation de la Terre, des satellites scientifiques. Nous développons également des services satellitaires, notamment pour l'observation de la Terre. Farmstar par exemple, qui permet une meilleure gestion des récoltes.

Combien de satellites sont 
en intégration ?
17 actuellement. Parmi les 17, on peut noter Gaïa (un satellite d'astrométrie qui sera lancé fin 2013 et qui établira une carte en trois dimensions de notre galaxie) ou Spot 6 qui va assurer la continuité de la famille Spot tout en améliorant sa rentabilité. Six grands satellites de télécommunication Eurostar E 3000 sont également en cours d'assemblage et d'essais, parmi lesquels les trois premiers satellites d'un important contrat remporté par Astrium auprès de l'opérateur SES il y a deux ans, ainsi qu'Alphasat I-XL, le premier satellite construit sur la base de la nouvelle plateforme européenne de haute puissance Alphabus.

Astrium recrute-t-il à Toulouse ?
Nous avons recruté 100 personnes en 2011 et sans doute l'équivalent en 2012. 80 % des employés sont ingénieurs et cadres mais nous embauchons aussi des ouvriers de formation CAP et des techniciens. Nous pouvons être amenés à travailler sept jours sur sept, 24 heures sur 24.

Comment jugez-vous la situation d'Astrium ?
Avec un chiffre d'affaire de 5 milliards d'euros en 2011, Astrium montre qu'il sait se battre sur un marché mondial de plus en plus compétitif. Même l'euro fort ne nous a pas empêché de remporter des contrats en zone dollar car nous gagnons sur la qualité de nos produits, la technicité, l'innovation et les savoir-faire. Dans le domaine des satellites, les temps de cycle sont relativement plus courts que pour le reste de l'industrie spatiale. Nous pouvons rapidement perdre notre position leader sur les marchés exports. Nous devons être réactifs et créatifs et nous y veillons.

Propos recueillis par E. Durand-Rodriguez

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