« Ce centre répond à trois objectifs, explique Jean-Luc Maigne, l'un des trois directeurs généraux de Liebherr Aerospace Toulouse SAS. La modularité, l'amélioration des moyens d'essais et une meilleure empreinte environnementale. » En clair, ce nouveau centre ISA doit permettre de mener des essais sur les technologies futures comme sur les systèmes actuellement en cours de développement. Les conditions seront également plus proches de celles rencontrées lors des vols. Le tout en diminuant les dépenses énergétiques et les nuisances sonores. Un projet de 27 millions d'euros financé à hauteur de 1,5 million par l'Etat et de 1 million par la Région Midi-Pyrénées.

Le nouveau centre de 4 200 m² de surface au sol offre une surface développée de 12 800 m², soit 25% de la surface totale du site (48 000 m²). Les zones les plus bruyantes ont été regroupées au centre du bâtiment. Liebherr Aerospace Toulouse SAS bénéficiera aussi d'une chambre anéchoïque (servant à tester l'impact sonore) de 8 m3. Un concept unique en Europe dans ce secteur d'activités. Quelques bancs d'essai sont déjà en service. L'ensemble des bancs d'essai devrait être transféré d'ici octobre 2012. A terme, plus de 40 ingénieurs travailleront dans le centre ISA.

Au-delà de la présentation de ce nouveau centre, les dirigeants sont revenus sur la stratégie de Liebherr Aerospace Toulouse SAS. La société, qui a réalisé 304 millions d'euros de vente en 2010, a investi 22 millions d'euros en recherche et développement. « Nous privilégions une vision à long terme avec un contrôle des technologies clés, assure François Lehmann, directeur général. Nous souhaitons renforcer nos positions sur les systèmes d'air de l'aéronautique civile où nous possédons 40 % des parts de marché. » L'entreprise, qui emploie 1.050 salariés sur les sites de Toulouse et de Campsas a embauché 100 personnes en 2011 pour faire face à « une croissance hors du commun sur les dernières années ».

Pneumatique ou électrique ?

Liebherr Aerospace Toulouse SAS fournit des systèmes pour de nombreux avionneurs et fabricants d'hélicoptères. La société est ainsi impliquée dans les nouveaux programmes comme l'A380 ou le B 747-8, qui représente le premier gros contrat avec Boeing. Elle est également en contrat avec l'avionneur russe Sukhoi pour le SJ 100, Comac pour le C919 ou encore Dassault sur l'avion d'affaires Falcon 7X. Sur le marché des hélicoptères, Liebherr « construit une vraie relation » avec l'Italien Agusta pour le AW169 et le AW 109.

La société toulousaine travaille également sur de nouvelles technologies et notamment sur des systèmes d'air entièrement électriques qui pourraient à terme remplacer les systèmes pneumatiques actuels. Pour le moment, seul Boeing a choisi cette méthode pour équiper son B 787, les autres constructeurs considérant que « le système n'est pas encore mature », selon François Lehmann. Pour l'A320neo, sur lequel Liebherr a été choisi, Airbus a ainsi préféré conservé le système pneumatique. « Nous souhaitons intégrer les systèmes électrique et thermique et réduire la consommation. Nous travaillons pour cela en collaboration avec Thales, a-t-il poursuivi. Mais nous gardons un œil sur les systèmes pneumatiques que nous voulons continuer à améliorer. »

Paul Périé

En photo: Nicolas Bonleux, vice-président exécutif marketing&vente de Liebherr Aerospace Toulouse, Jean-Luc Maigne, directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse, Francis Niss, président de Liebherr Aerospace&Transportation SAS, François Lehmann, directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse (© Rémi Benoit)