Les groupes agroalimentaires Euralis, Sanders et Fipso annoncent la création d'une filiale commune

Les coopératives Euralis / Fipso (15 300 éleveurs au total), ainsi que l'entreprise Sanders ont annoncé leur projet de créer une filiale commune en nutrition animale, qui fournirait les élevages de porcs, volailles, canards et ruminants sur huit départements du Sud-Ouest. Objectif ? Une co-entreprise au CA de 150 000€ d'ici juillet 2013.
Euralis / Fipso et Sanders veulent créer une filiale commune en nutrition animale


"Ce partenariat industriel, logistique et commercial, viserait à renforcer l'activité de nutrition animale de proximité, essentielle pour le développement des élevages du Sud-Ouest", ont indiqué les trois groupes lors de l'annonce de leur rapprochement. Concrètement, il s'agit de créer "une structure robuste, compétitive, dont le but est d'améliorer les revenus de nos agriculteurs", indique Éric Robert, directeur des opérations du pôle agricole à Euralis.
Ce partenariat pourrait prendre la forme d'une joint-venture avec une fusion des moyens industriels, logistiques et commerciaux d'Actalim (Euralis/Fipso) et de Sanders Adour.

Qui sont-elles ?

Euralis
est une coopérative basée dans les Pyrénées-Atlantiques qui regroupe 15.000 agriculteurs et 5.000 salariés dans le Sud-Ouest. Centré à l'origine sur le maïs, le groupe a diversifié ses productions et prestations agricoles avant d'investir le secteur agroalimentaire. Aujourd'hui, Euralis est présent sur le marché des palmipèdes, des semences, du maïs, du blé, des volailles, des légumes et du chanvre. Son chiffre d'affaires en 2011 a atteint 1,24 Md€ et la coopérative vise 2 Md€ pour 2020. "Notre objectif, gravé dans le marbre, est d'augmenter le revenu de nos agriculteurs. Pour cela nous devons avoir une structure à minima rentable, même si la vocation première n'est pas de faire de l'argent", explique Éric Robert.

Sanders Adour, de son coté, est une des huit entreprises régionales du groupe Sanders, spécialiste de la nutrition animale. Basée à Lons (64), elle fournit sur le Sud-Ouest près de 2.700 éleveurs. Le groupe est leader national sur son secteur avec 26.000 clients éleveurs et 3 millions de tonnes vendues. Son chiffre d'affaires d'élève à 42,1 M€ en 2011. "En nous adossant à Sanders, qui a un des plus gros centres de recherche en Europe (la Ferme d'Innovations et de Recherches de Sourches dans la Sarthe, NDLR), nous nous garantissons une structure compétitive", se félicite Éric Robert, d'Euralis.

La coopérative Fipso compte quant à elle 300 adhérents éleveurs de porcs répartis dans les différents départements du Sud-Ouest. Elle a été créée en mai 2009 suite à la fusion entre le groupement aquitain Fipso et l'aveyronnais Rouergue Élevage. La coopérative est leader de la production porcine dans le Sud de la France. Son usine de Vic-en-Bigorre (65), détenue à 67% par Euralis et à 33% par Fipso sera impactée par le nouveau partenariat, tout comme celle de Sanders à Lons (64).

Deuxième tentative

Cette volonté de rapprochement entre les trois entreprises n'est pas nouvelle. En octobre 2006 déjà, Euralis-Fipso et Glon-Sanders ont essayé de mutualiser leurs parties industrielle et logistique. Une initiative qui se solde par un échec après un an d'activité et une perte de 630.000 euros. "À l'époque, la partie commerciale et technique n'était pas partagée, le but était simplement de réduire les couts industriels et logistiques. Au moins, cette expérience aura permis de mieux nous connaître", selon Éric Robert.

Dans le projet en cours, le partenariat est industriel, logistique et commercial. "Nous nous regroupons pour être les plus performants possibles, fournir le meilleur aliment possible au coût le plus faible. D'abord pour la compétitivité de nos agriculteurs, et aussi pour gagner de nouveaux marchés", explique Éric Robert.

Pour les productions animales organisées aujourd'hui en filières (les porcs de Fipso, les volailles et les canards d'Euralis), l'aliment continuerait à être fabriqué selon des cahiers des charges propres à ces filières, qui le commercialiseraient à leurs éleveurs. Le reste de la production, en particulier la totalité des aliments ruminants, serait distribué sous la marque Sanders par une équipe de techniciens aliments issus d'Euralis et de Sanders.

Calendrier
Le projet a été présenté le 18 octobre dernier. Des consultations sont actuellement en cours. "L'idée est bien accueillie", estime Éric Robert. Après une validation de l'observatoire de la concurrence, la co-entreprise devrait être créée en juillet 2013. La nouvelle activité pèserait 400.000 tonnes d'alimentation animale pour un CA de 130 à 150 M€. "L'activité étant très impactée par le cours des matières premières, cela peut être plus, ou moins", précise le directeur des opérations du pôle agricole d'Euralis.

Sophie Arutunian
©photo Euralis

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