Le personnel de la clinique toulousaine Saint-Jean Languedoc en grève

Une centaine de salariés toulousains de la clinique Saint-Jean Languedoc est en grève depuis le mardi 31 mai. Employés par le prestataire de soins privés Capio, ils protestent contre la dégradation des conditions de travail et demandent de meilleures conditions salariales.



« Depuis cinq ans que je travaille comme aide-soignante à la clinique Saint-Jean Languedoc, les conditions de travail se sont vraiment dégradées, proteste une employée de la clinique qui veut garder l'anonymat. Les travailleurs en congés sont remplacés une fois sur deux ! » Conséquences : une charge de travail accrue, beaucoup de pression et un stress permanent. Dans ce contexte social dégradé, des désaccords concernant les négociations salariales annuelles ont mis le feu aux poudres. Le lundi 30 mai, les syndicats Sud et CGT ont soumis le personnel au vote d'un piquet de grève, qui a été revendiqué par 120 personnes sur 140 participants.

Mercredi 1er juin, près de 120 travailleurs se sont mobilisés devant la clinique, munis de banderoles et de tracts, après une première journée de grève qui a réuni une centaine de personnes. Personnel infirmier, aides-soignants, brancardiers, agents des services hospitaliers : toutes les professions de la clinique sont représentées. Ce vendredi 3 juin, les grévistes ont révisé leurs revendications à la baisse, demandant, outre davantage de recrutements pour soulager le personnel, une hausse salariale mensuelle de 100 € nets pour l'ensemble des 450 employés de la clinique. A l'issue d'une réunion en début d'après-midi, la direction a proposé une augmentation de 20 € nets par mois et le versement d'une prime en septembre.

"Fragiles économiquement"

Interrogé sur les conditions de travail à la clinique, Fabrice Derbias, directeur du pôle Capio Santé Toulouse, botte en touche. « Il y a moins de personnel suite à une réorganisation de service mais je ne valide pas les commentaires sur le non-remplacement des congés. Nous avons proposé aux grévistes de faire trois sessions de travail pour discuter de leurs conditions. » Même ton prudent sur l'éventuel emploi d'intérimaires couvrant les grévistes, une pratique illégale dénoncée par ces derniers : « Nous avons recours régulièrement à des intérimaires mais je ne peux pas vous affirmer qu'ils sont placés sur des postes d'employés grévistes. »

En filigrane de ce mouvement, le regroupement des cliniques du Parc et Saint-Jean Languedoc pour 2014 à Quint-Fonsegrives cristallise les inquiétudes du personnel... qui redoute des suppressions de postes et des modifications des conditions de travail. Pour la direction de Capio, il s'agit d'une action positive qui va unir les forces de deux établissements « très fragiles économiquement ». Les effectifs seront réduits mais pas forcément via des suppressions de postes, conclut Fabrice Derbias.

Agnès Baritou

En photo : les grévistes lors de leur journée d'action mercredi 1er juin (© Agnès Baritou)

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