ATR a présenté ce mercredi 18 janvier à Paris ses résultats pour l'année 2011. L'avionneur franco-italien, dont le siège est à Toulouse, spécialisé dans le transport aérien régional, a enregistré son meilleur bilan commercial avec 157 avions vendus. Son chiffre d'affaires pourrait atteindre 2 milliards de dollars en 2014.

Si le géant franco-allemand de l'aéronautique Airbus affiche des chiffres de commandes record pour 2011, la société ATR n'est pas en reste. « Nous avons réalisé des performances commerciales exceptionnelles l'an dernier », s'est réjoui Filippo Bagnato, le président exécutif d'ATR, lors d'une conférence de presse organisée mercredi 18 janvier à Paris. L'avionneur régional, situé à Toulouse, devenu leader mondial sur le marché régional des avions de moins de 90 places, a même enregistré sa meilleure année commerciale en 30 ans d'existence, avec la vente de 157 appareils et des options pour 79 autres, pour un total de 5,3 milliards de dollars. Le carnet de commande d'ATR est désormais de 224 avions, « alors que nous n'en étions qu'à 159 fin 2010 », explique Filippo Bagnato.

L'entreprise dominait déjà le marché fin 2010 avec 65% des commandes sur le marché du transport régional à travers le monde, devant son grand rival canadien Bombardier. Mais ATR a encore accru son avance, raflant à présent près de 80% des contrats.

Trois années de production et dix nouveaux clients
Le succès de l'entreprise franco-italienne est en grande partie lié à celui d'un modèle, l'ATR 72-600, sorti en mai. Sur les 54 appareils livrés en 2011, dix sont des ATR 72-600. L'avionneur devrait livrer plus de 70 avions en 2012 et même dépasser les 80 en 2013. Avec cette stratégie d'augmentation de cadence prévue dès cette année, trois années de production sont ainsi assurées. La production devrait en effet augmenter de 60% d'ici 2014. Une accélération qui va aussi permettre à ATR de réaliser un chiffre d'affaires nettement plus important. Actuellement de 1,3 milliard de dollars, il pourrait passer à court terme à 2 milliards de dollars.

En 2011, les commandes d'ATR ont été réalisées auprès de 18 clients, dont dix nouveaux. Parmi eux, les compagnies Israir, Virgin Australia, Borajet ou encore Tame, basée en Équateur. L'entreprise a aussi poursuivi son développement mondial grâce à la création de trois centres de formation de pilotes, à Paris, Toronto et Johannesburg, qui doit officiellement ouvrir d'ici la fin du mois de janvier.

Autre nouveauté : ATR a reçu l'an dernier l'élargissement du périmètre de sa certification environnementale. Ce qui fait de lui le premier avionneur régional certifié « vert » sur l'ensemble du cycle de vie de l'avion.

Renversement de tendance sur le marché régional
Auréolé des succès de l'année 2011, ATR tente de dessiner les contours de l'aviation régionale du futur. Leader du secteur des avions de moins de 90 places, l'entreprise mise sur le fait que dans vingt ans, deux tiers des vols régionaux seront effectués avec des turbopropulseurs de plus de 90 sièges, ce qui correspond « à un véritable renversement de tendance dans le marché régional », selon Filippo Bagnato. Le président exécutif, qui fixe déjà le prochain grand événement de l'année : la livraison du 1000e appareil de l'histoire d'ATR. Ce sera le 3 mai à Toulouse.

Victor Matet

© photo Victor Matet