Astrium : 5 Md€ de chiffre d'affaires avant une année 2012 stratégique

Astrium a présenté son bilan 2011 jeudi 19 janvier à Paris. Si son chiffre d'affaires se stabilise à 5 milliards d'euros, le leader européen de l'industrie spatiale a vu fondre ses prises de commandes après une année 2010 exceptionnelle. 2012 sera un tournant, avec plusieurs décisions européennes attendues dont l'avenir du programme Ariane 5 dont Astrium est maître d'œuvre.
Le site toulousain d'Astrium emploie 3 500 personnes

5 milliards d'euros en 2010... et 5 milliards d'euros en 2011. Astrium, filiale d'EADS et leader européen de l'industrie spatiale, dont le plus gros site est installé à Toulouse avec 3.500 emplois, a stabilisé son chiffre d'affaires l'an dernier. Les prises de commandes, elles, ont baissé. « Après une année 2010 exceptionnelle, à 6 milliards d'euros, nous sommes à 3,6 milliards pour 2011 », a commenté François Auque lors de ses vœux à la presse jeudi à Paris. Le président d'Astrium est revenu sur les grandes étapes de l'année 2011 dans les trois secteurs d'activités d'Astrium : le transport spatial, la fabrication de satellites et les services satellitaires de télécommunication.

En 2011, Astrium a confirmé son rôle de numéro un mondial dans la conception et la fabrication de satellites. Cinq ont été livrés (Yahsat 1A , Astra 1N, Express AM4, Arabsat 5C et Atlantic Bird 7) et 13 ont été lancés dont 8 sur les deux premiers vols de Soyouz depuis la Guyane. La branche services s'est fortement développée avec en octobre l'acquisition de Vizada, fournisseur de communication par satellites. L'effectif d'Astrium Services se porte désormais à 3.000 personnes (sur les 18.000 au total d'Astrium, dont la moitié en France). L'arrivée de Vizada devrait augmenter rapidement le chiffre d'affaires d'Astrium. « On peut prévoir entre 5,5 et 5,6 milliards pour 2012 », selon François Auque.

Concernant le transport, François Auque s'est réjoui du succès en 2011 des cinq vols Ariane pour qui Astrium est maître d'oeuvre, et de celui du robot spatial ATV 2, « une véritable réussite technique qui s'arrime à la Station internationale à une vitesse de 28.000 km/h ». Autre motif de satisfaction : le contrat d'exploitation de la Station spatiale internationale, signé avec l'Agence spatiale européenne le 13 décembre dernier, qui s'inscrit dans un accord cadre sur dix ans.

Incertitudes sur le sort d'Ariane 5 ME

De manière générale, « l'année 2012 sera une année stratégique », explique le président. En novembre, la conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne, en Italie, décidera de l'exploitation de la Station internationale ou encore du développement des satellites météorologiques de seconde génération. L'avenir d'Ariane sera aussi évoqué. François Auque a lancé « un cri d'alarme » devant les hésitations du gouvernement français, tenté d'abandonner le projet Ariane 5 ME au profit d'une nouvelle génération de lanceur, Ariane 6. « En 2003, la décision de passer sans transition d'Ariane 4 à Ariane 5 a déjà failli nous tuer. Or aujourd'hui, la seule assurance raisonnable est Ariane 5 ME. Ne pas vouloir la payer serait un crime », a affirmé le président d'Astrium. Sur le milliard et demi d'euros budgété, 300 à 400 M€ ont déjà été dépensés pour le projet Ariane 5 ME.

Au-delà de ces incertitudes, plusieurs opérations sont déjà planifiées, à l'image des sept lancements d'Ariane 5 prévus dans l'année. Le lancement de l'ATV 3 « Edoardo Amaldi » doit lui avoir lieu le 9 mars. 9 satellites devraient être lancés en 2012 : 4 pour la télécommunication (sur les 14 en construction) et 5 pour l'observation.

Victor Matet

© photo Rémi Benoit

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